Par Samir
Amin
L’année
2011 s’est ouverte par une série d’explosions fracassantes de colère des
peuples arabes. Ce printemps arabe amorcera-t-il un second temps de « l’éveil
du monde arabe » ? Ou bien ces révoltes vont-elles piétiner et finalement
avorter – comme cela été le cas du premier moment de cet éveil évoqué dans mon
livre L’éveil du Sud. Dans la première hypothèse, les avancées du monde arabe
s’inscriront nécessairement dans le mouvement de dépassement du capitalisme / impérialisme
à l’échelle mondiale. L’échec maintiendrait le monde arabe dans son statut
actuel de périphérie dominée, lui interdisant de s’ériger au rang d’acteur
actif dans le façonnement du monde.