Extrait de «Françalgérie, crimes
et mensonges d’États» de Lounis
AGGOUN et Jean-Baptiste RIVOIRE (La Découverte, Paris, 2004).
Chapitre 5 : Octobre 1988, le tournant
La
jeunesse algéroise hachée à la mitrailleuse lourde
Le
mercredi 5 octobre, vers dix heures du matin, Alger explose avec une violence
inouïe. « Des écoliers d’une douzaine d’années, certains en blousons et gants
noirs, ont dévalé les rues par petits groupes de dix [1]», raconte Corinne
Bensimon dans Libération. Frédéric Fritscher, le correspondant du Monde, en
rend compte en ces termes : « Plusieurs centaines de jeunes, dont certains de
dix ans, envahissent les artères du centre-ville vers 11 heures. Très
rapidement, ces vagues extrêmement fluides déferlaient rue Didouche-Mourad,
cassant tout sur leur passage. [...] Les forces de l’ordre, qui apparemment
avaient reçu des instructions pour ne pas intervenir sur-le-champ, ont pris
position vers 13 heures. […]