Entretien
réalisé par Brahim Taouchichet
Plusieurs
fois ministre puis chef de gouvernement, Ahmed Benbitour est ce que l’on
pourrait appeler le parfait fonctionnaire, sérieux, studieux, homme des grands
dossiers et de missions délicates. Il a chuté dans le sérail politique sans
parrainage ni sponsors comme l’exigent les us et coutumes en vigueur. Il
démissionne en 2000 suite à un désaccord avec Abdelaziz Bouteflika et — fait
nouveau — le fait savoir dans une lettre rendue publique le lendemain même de
cette grave décision et se retrouve mis à la retraite à l’âge de 54 ans ! Mais
il n’est pas resté dans son coin à ronger son frein. Bien au contraire, il fait
preuve d’une grande activité… politique lui que l’on peut assimiler plutôt à un
technocrate, commis de l’Etat. Pour lui, le pays tel que gouverné actuellement
fonce droit vers le précipice, «la nation est en danger». Par la faute d’un
«pouvoir autoritariste et patrimonialiste ».