Le contre-choc
pétrolier le plus violent de ces trente dernières années, un président absent,
un déficit budgétaire de trente milliards de dollars et des candidats à la
succession qui ne s’accordent sur rien, sauf sur un immobilisme dangereux,
rendent la fin du quatrième mandat présidentiel d’Abdelaziz Bouteflika
particulièrement incertaine. Malgré certains articles de la presse française
qui tendent à faire croire le contraire.
Par Jean-Pierre Séréni
Deux ans après
l’éclatement de la crise pétrolière mondiale, l’Algérie est paralysée par un
triple blocage qui menace de déboucher sur le pire. L’impasse politique née de
l’incapacité des ténors du régime à s’accorder sur un successeur à l’actuel
président, Abdelaziz Bouteflika, bien incapable de tenir les rênes du pouvoir,
interdit tout progrès sérieux dans la solution de la grave crise financière que
traversent l’État et le secteur public. De plus, l’Algérie, qui vit du pétrole
et du gaz qu’elle exporte est incapable, à la différence de l’Arabie saoudite,
de la Russie, de l’Irak ou de l’Iran, d’augmenter ses exportations et de
compenser, au moins partiellement, la baisse des prix par une augmentation des
volumes vendus. Sa production se réduit depuis dix ans alors que sa
consommation intérieure explose et que diminue son surplus exportable.