Pendant toute la
première guerre mondiale, l’Algérie a fourni au pouvoir colonial français non
seulement un soutien matériel substantiel, mais surtout des milliers de soldats
« indigènes » soumis au service militaire obligatoire et le plus souvent affectés
aux sections d’assaut. Zouaves et tirailleurs, encensés pour leur bravoure,
n’ont pourtant jamais eu droit à la citoyenneté pleine et entière. Conscients
d’avoir aidé la France à l’heure du danger et frustrés par les promesses non
tenues, ils ont ouvert le chemin à une revendication de libération nationale
que la seconde guerre mondiale confirmera vingt ans plus tard.
Par Gilbert
Meynier
De toutes les
colonies françaises, l’Algérie représenta pour la France, avec
l’Afrique-Occidentale française (AOF), la plus grande pourvoyeuse en ressources
matérielles et en hommes. Dans ce que l’on dénommait alors l’« Afrique française du Nord », c’est à l’Algérie que fut demandé l’effort
le plus important. L’Algérie y répondit de fait, à la mesure de ce qui était
attendu par le pouvoir colonial, en fournissant le plus clair des capitaux, des
produits, ainsi que des hommes pour le front et pour le travail d’usine.