«L’histoire
enfin, témoin des temps, lumière de la vérité, vie de la mémoire, maîtresse de
la vie, messagère du passé… » Cicéron, De oratore II, 36.
Par
Lyes Akram
La
publication annoncée, en Algérie, des Mémoires du défunt président Chadli
Bendjedid est un évènement extraordinaire. Les quelques bonnes feuilles
publiées dans la presse (Echorouk, l’Expression…) ont d’ores et déjà suscité
des réactions. Des débats, j’espère, sont à prévoir à propos de leur contenu.
Ces Mémoires, en deux tomes, seront assurément un bestseller national dans les
deux langues.
Ceci
dit, l’écriture sur l’Histoire contemporaine du pays, y compris la parution de Mémoires de militants et hommes politiques, a sa propre histoire en Algérie. Pendant,
pratiquement, les deux premières décennies de l’indépendance, une terrible chape
de plomb pesait sur les historiens algériens et, partant, sur de nombreux
intellectuels et autres citoyens qui voulaient aborder l'histoire du nationalisme et de la guerre d'Indépendance. Et pour cause. Le régime, qui s’était installé en 1962 à la pointe des
épées, puisait sa légitimité de la manipulation de cette histoire-là – il
exigeait donc une totale soumission de leur part en s’ingérant directement et à
outrance dans leur travaux.