In KalimaDZ
L’Algérie a autorisé l’entrée sur son territoire de trois enfants et de l’épouse du chef libyen en fuite Mouammar Kadhafi « pour des raisons strictement humanitaires », a déclaré aujourd’hui le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Amar Belani. Il n’a pas précisé où se trouvaient les trois enfants entrés en Algérie, Aïcha, Mohamed et Hannibal, ainsi que Safia, la seconde épouse du dirigeant libyen, ni répondu directement sur la question de la demande formulée par le Conseil national de transition libyen (CNT) de leur retour en Libye.
Quelques heures plus tard, une source gouvernementale algérienne, a annoncé que la fille de Kadafi, Aïcha « a accouché aujourd’hui très tôt d’une petite fille en Algérie. Mère et fille se portent très bien, a- il indiqué.
Ce qui surprend, c’est l’existence d’un sentiment « humanitaire » chez le régime algérien. Celui ci n’avait pas soufflé un mot ni de condamnation, ni même de simple dénonciation, lorsque Kadafi massacrait aux armes lourdes sa population. Pas un mot, « humanitaire » pour les habitants de Misrata soumis pendant des mois à des bombardements quotidien de la part de Kadafi. Pas un mot « humanitaire » pour la population syrienne qui subit depuis six mois une répression sanglante du régime de Bachar Al Assad. De même, n’y a t-il eu aucun mot « humanitaire », auparavant, ni pour les tunisiens, ni pour les égyptiens face à la répression des dictateurs.
De quel sentiment humanitaire parle t-il ? De celui qu’il dénie aux algériens eux mêmes, en jetant en prison les « harragas » qui ont échoué à fuir le pays ? De celui qu’il dénie depuis de longues années aux familles de disparus ? De celui qu’il vient de refuser à la famille de Mouhib Khatir, le maire de Zeralda, relaxé par la justice mais qui passe l’Aid en prison ? Ou était ce sentiment « humanitaire » lorsque le régime a envoyé sa police pour tabasser des habitants, y compris des femmes et des enfants, dans leurs propres maisons à la cité Bois des pins à Hydra ?
Alors, quand on entend le régime algérien évoquer des « raisons humanitaires » qu’il ne reconnaît à aucune population ni à ses propres citoyens, on se demande de quoi il s’agit? Visiblement, ce sentiment « humanitaire » nouveau ne concerne que les familles de dictateurs, renversés par leurs peuples !
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