par
Kamal Guerroua*
«C'est
de l'identité qu'est née la différence». Heinz Pagels, physicien américain (1939-1988)
Si
les peuples ont besoin d'une culture pour survivre à moyen et long terme dans
leur environnement, qui parfois prend des allures et des tendances hostiles à leur
égard, leur immédiat et leur présent surtout leur imposent une identité pour
naître et vivre. L'on
serait amené en ce sens à dire que l'identité est le cordon ombilical qui relie
la société à sa culture tandis que celle-ci est l'aboutissement du processus de
sa maturation. Schématisé d'une autre manière, il est permis d'affirmer que le
rapport entre les deux pôles (identité-culture) est intrinsèquement imbriqué d'autant
que l'existence de l'une (culture) suppose la naissance de l'autre (identité).
Autrement
dit, si la culture est la nourriture spirituelle des peuples, l'identité serait
le sang qui coule dans leurs veines. Ainsi pourrait-on concevoir en simple
canevas l'identité comme étant le point de départ, la culture comme l'étape
intermédiaire et la société comme l'épilogue de cette longue locomotive que l'on
appelle communément modernité. A vrai dire, si l'on se lance dans un sociologie
compréhensive des rapports humains, l'on découvrirait facilement que l'identité
n'est guère une constante monolithique et surpuissante qui met sous scellés le
propre de l'individu mais elle est cependant le long cheminement aussi bien
culturel que cultuel, rituel que socioculturel que celui-ci emprunte et qui de
surcroît jure avec les conformismes apathiques de la constance et les
stéréotypes ainsi que les poncifs qui aggravent son immobilisme et sa
stagnation. Peu importe si la culture nage dans le fleuve du folklore et de
vieilles habitudes, us et coutumes s'entend car l'existence d'une identité
enracinée dans les esprits est de nature à oxygéner ses pores et à lui donner
un nouveau souffle régénérateur. Cela dit, quand l'identité se jumelle à la
culture, elle devient forcément «une identité culturelle». Laquelle serait le
lit de l'ordre civilisationnel et l'ossature germinative de toute société en
pleine forme, à ce titre, l'on pourrait déduire que la dite identité est en
mesure d'être mobile, instable, fructifère et en perpétuelle transformation. En
revanche, lorsqu'elle se marie à l'idéologie, elle crèverait sous la pulsion
totalitaire des dogmatismes et formerait de la sorte une espèce d'«identité
génocidaire» mortifère, immobile, et frigide. Ce qui briserait les ligaments
vitaux de la civilisation en les moulant et les pétrifiant dans un ordre aussi
bien rigide qu'étouffant.
Ce
dernier cas de figure touche plus particulièrement les vieux États industriels
ayant atteint un stade de perfectionnisme très avancé. En effet, la
systématisation des circuits sociaux, le rationalisme débridé, la mise sur
orbite de la conscience sociale et les travers pervers de la société de
consommation n'ont en vérité fait que diluer l'identité des peuples dans les
chimères de la mondialisation-laminoir. Celle-ci, via l'idéologie du
libéralisme sauvage, aurait effacé les frontières physiques entre les nations
mais en a hélas imposé d'autres de cristal ou pour mieux identifier l'image au
lecteur, construit des «murs transparents» entre les peuples et les ethnies du
monde. Certes, le jeu perfide «des identités hégémoniques» aurait donné par ricochet
le là à une standardisation culturelle des modèles d'évolution technologique, scientifique
et même «philosophique», jugés plus performants, plus pertinents et en parfaite
corrélation avec l'ère des temps et qui s'est avéré (la standardisation) de loin
et à terme porteuse de certains bienfaits (tentative de rééquilibrage des
disparités intercontinentales Afrique/ Europe et sphériques Sud/Nord), mais il
n'en reste pas moins qu'elle ait débouché sur un raz de marée de manipulations
de tout ordre (références implicites ou explicites à la suprématie de la
civilisation occidentale sur le reste des cultures planétaires au nom de l'idéologie
«raciste» des chocs de civilisations). Rien d'étonnant donc à ce que l'hyperpuissance
américaine qui a, de par son passé aux relents impérialistes et son présent à
rebondissements sauvages, asservi les Noirs et les Indiens, redécouvre comme
par enchantement les vertus de la défense des droits de l'homme sur le dos des
peuples du Tiers Monde. Le plan du Grand Moyen Orient (G.M.O) qui a vu la
lumière sous la férule de l'administration Bush en 2003 et qui vise notamment
la promotion de la condition féminine dans le Monde Arabe comme si c'était le
seul handicap dont souffre la région en est l'affligeant exemple, l'identité
des nations a été sabotée (l'Irak, l'Afghanistan, la Palestine.etc) et l'entité
ainsi que la symbiose des ethnies (les tibétains, les kurdes, les tchétchènes) déchiquetée
et écrasée en fonction de l'équilibre des forces des géants de ce monde (U.S.A,
Chine, Russie) et sous le prisme de la vision binaire et manichéenne des
faucons de la Maison
Blanche «l'axe du bien et du mal». Comble d'ironie, même les
masses dans les pays occidentaux n'en sont pas moins ménagées, la précarisation
du marché du travail par «les oligarchies financières», ces dictatures à visage
humaniste et le rétrécissement du champ des perspectives a rétamé l'identité du
citoyen, les vices et le poison du capitalisme ont commencé à fendre les
artères des nations. Ainsi la
Grèce, naguère terre des civilisations et de culture, se
retrouve-t-elle au jour d'aujourd'hui face à une banqueroute financière, un
vacillement de sa souveraineté et pour forcer encore la note, en collision avec
le cauchemar de sa propre disparition. Autrement dit, elle est en perte de «son
identité existentielle». Si l'identité de l'individu se résume à un nom, un
prénom, une parenté précise et une ascendance avérée, l'identité des nations
est on ne peut plus question de souveraineté. Culture et identité en société
équivaudrait inéluctablement à diplomatie et souveraineté en politique. Ce
parallélisme macro-sociétal n'en diffère pas moins sur le plan individuel car
«quand tu ne sais pas où tu vas, rappelle-toi d'où tu viens» dirait le proverbe
africain, la route vers la connaissance de l'autre commence par «une
exploration ontologique» des profonds abysses de soi, le principe de «connais-toi
toi-même» du philosophe Socrate (469-399 AV J.C) devrait être mis à jour. Mais
pour simplifier les concepts, l'identité suit dans son processus évolutif les
mêmes étapes que l'individu, elle naît, se développe, devient mûre, vieillit et
meurt. D'où l'apparition et la résurgence des mêmes symptômes maladifs qui l'atteignent
autant que l'individu, elle n'est pas du tout une forteresse imprenable ni un
ghetto de repli hautement sécurisé d'autant plus qu'elle ressent en ses
soubassements toutes les secousses qui déstabilisent en amont l'ordre social et
de façon particulière, la culture. Laquelle, encore faudrait-il le mettre en
exergue ici, est le ciment de la société dont l'agencement et l'interaction
faits essentiellement d'éléments hétéroclites ne sont jamais figés. En ce sens,
l'identité est un processus et non plus une essence vu qu'elle se réorganise
sans cesse et au fur et à mesure du contact des autres cultures et
civilisations, elle acquiert de la sorte une plus grande souplesse, une
malléabilité et une plus grande liberté dans ses va-et-vient et ses navettes
fructifères entre la culture et la société. Néanmoins, l'identité peut tomber
dans le piège de la surenchère nationaliste et des délires xénophobes dès que
des idées extrémistes l'emportent sur le sens de la rationalité et de l'esprit
cartésien. Les partis d'extrême droite européens représentent à s'y méprendre
cette aile conservatrice du diptyque judéo-chrétien, la notion du sang et de
race, propre à l'idéologie nazie, véhiculée par le national-socialisme
hitlérien et théorisée principalement par Arthur de Gobineau (1816-1882) a
largement pris le dessus durant la seconde Guerre Mondiale (1939-1945) sur le
concept du droit de terre, conception purement laïque portée dans les prémices
démocratiques de la révolution française de 1789.
Dans
cette perspective, l'identité devient «une culture réactionnaire», sinon un
bunker aliénant de «la civilisation-centre» (pays du Nord) par rapport aux
«cultures périphériques» (pays du Sud). Ce qui la rend rachitique, indigente et
engoncée dans ses plus barbares archaïsmes, la frontière symbolique de la
langue se transforme ainsi en véritable source de distanciation psychologique. Dans
la foulée, une hiérarchie des civilisations aurait été conçue dans les esprits
étriqués des fanatiques fascistes et nazis comme une panacée universelle à
cette résistance des peuples face à l'esclavagisme, la traite négrière, le
colonialisme et l'exploitation de l'être l'humain par son semblable. Ironie du
sort, la race, le sang et même la couleur de la peau des individus furent des
années et des décennies durant le point de convergence de tous les
exclusivismes planétaires. Ainsi l'instrumentalisation idéologique des
différences identitaires a-t-elle érigé les pourvoyeurs des fanatismes en
détenteurs exclusifs du droit de vie et de mort sur «les minorités du silence»,
jugées comme parias de la civilisation. Dans l'autre versant, l'on remarque le
surgissement des idéologies identitaires progressistes, Ernesto «Che» Guevara (1928-1967)
fut incontestablement l'une des figures de proue et l'un des rares promoteurs
de l'idée d'autonomie des peuples et de l'identité authentique de toute l'Amérique
Latine face à l'expansionnisme territorial de l'Oncle Sam. Pour cela, il reste
un mythe qui ne s'efface jamais des mémoires en raison de son engagement au
côté de tous les déshérités. En 1951, poussé par son ami Alberto Ganado à l'aventure,
il aurait osé parcourir à 23 ans et pendant sept mois presque tout le continent
américain (12 pays) sur une motocyclette de fortune. Ce fut le voyage de la vie
qui aurait fait découvrir au médecin «bourgeois», désormais révolutionnaire de
tous les temps, l'identité réelle de son continent et qui lui a démontré par-dessus
tout que l'humanité n'a plus de frontières ni encore moins de limites fixes et
qu'elle est un champ de revendication d'existence et d'altérité. De son
Argentine natale jusqu'à la mer des Caraïbes, la trajectoire du «Che» fut plus
qu'un ressourcement dans les fonts baptismaux de son être, des interrogations
en ont découlé et son identité s'est transformé dans le sillage du
révolutionnaire algéro-martiniquais Frantz Fanon (1925-1961) et du cubain José
Marti (1853-1895) en un choix de vie. De Valparaiso, la plus grande ville du
Chili, aux fresques de Machu Picchu, l'ancienne cité des Incas, à la forêt
amazonienne et du lac Titicaca, qui relie la Bolivie au Pérou, le médecin argentin a côtoyé les
riches, les pauvres, les curés, les athées, les indiens et autochtones, ce qui
l'a réconforté dans ses certitudes d'une Amérique latine pour les Latinos. C'est
pourquoi, quelques années plus tard, il aurait porté en bandoulière sur sa
conscience l'idéal de la résistance anti-impérialiste et pris le pari de
combattre au nom de l'humaine condition même en terre africaine (le Congo) ces
barbares des nouveaux temps, pilleurs des pays et destructeurs des
civilisations de surcroît. L'identité personnelle du héros argentin s'est en
fait affirmée à la rencontre de l'identité réelle de tous les peuples «latinos»
que les «conquistadores» impérialistes auraient tenté auparavant au XVI et XVII
de briser, de diviser et d'effacer à jamais de l'existence. De même, la personnalité
charismatique du vénézuélien Hugo Chavez demeure, en dehors de tous les clichés
et stéréotypes que lui collent au jour d'aujourd'hui «les yankees», un vrai
modèle de revendication identitaire de l'entité latine. Féru de l'épopée
indépendantiste et fédératrice de Simon Bolivar (1783-1830) et de ses
tentatives de réunification des pays aussi divers les uns des autres
géographiquement (Colombie, Équateur, Bolivie et Venezuela) mais en parfaite
symbiose historique et culturelle, il aurait en vain voulu ressusciter le mythe
vivant de Guevara et du grand «Unificador» Bolivar. Parfois, les peuples parent
leur identité des oripeaux du mythe afin de pouvoir la vivre pleinement et
permettre au destin des générations futures de se construire sur les déconfitures
de leurs prédécesseurs. Raison pour laquelle en Amérique Latine même, les deux
leçons historiques du coup d'État fomenté en 1973 par les américains contre le
leader socialiste Salvador Allende (19081973) et la Guerre des Malouines en 1982
qui fut un désastre pour les troupes de la junte militaire de Buenos aires, sont
inscrites dans l'inconscient collectif des populations. C'est peut-être en
raison de tout cela que l'on trouve cette symétrie imaginative et ce
parallélisme historique entre le Maghreb, terre de résistance à l'occupation et
au colonialisme et l'Amérique Latine, berceau et fief de la lutte anti-impérialiste
contre l'hyperpuissance du Nord. En fait, la figure héroïque de la résistance
algérienne Lalla Fatma N'soumer (1830-1863), cette «Jeanne d'Arc de Kabylie»
comme l'aurait nommé le général Randon et cette digne descendante de la Kahina, fut à n'en point
douter et concomitamment, le symbole de l'identité millénaire, le relais
nécessaire à la disparition du combattant Boubaghla en basse kabylie, et l'icône
aussi bien de la féminité que de la paix en terre maghrébine si «l'homme a
inventé la guerre, la femme a inventé la résistance» aurait lâché sur la bouche
de l'un de ses personnages l'écrivain Yasmina Khadra dans son roman «l'attentat».
En vérité, la pacification tardive de la Kabylie en 1857 est due principalement à la
grande mobilisation de cette femme, sa sagacité et son mépris de la difficulté.
Ce n'est pas par hasard que son identité subjective en tant que femme s'est vu
mélanger sur fond de contestation au colonialisme et aux envahisseurs à la
destinée de son peuple. C'est pourquoi, elle aurait refusé toute soumission à l'ordre
masculin quel qu'il soit en gardant «sa condition de pucelle» comme marque de
bravoure et de dévouement à la mère-patrie: l'Algérie de toutes les souffrances.
C'est un fait incontestable, la femme algérienne fut le pilier de toute la
société, son identité et son honneur même, les dures années de la lutte d'indépendance
et la guerre civile de la fin du siècle dernier ont confirmé la véracité de ces
données, Ben Bouali, Bouhired, Zohra Drif Bitat, Louisette Ighil Ahriz et d'autres
furent parmi ces nombreuses femmes qui ont pris l'élan identitaire de la nation
comme unique souffle à leur vie.
Par
ailleurs, la mémoire tient une place importante dans «le puzzle identitaire», l'écrivain
argentin Jorge Luis Borges (1899-1986), cet éternel nobélisable qui ne le fut
jamais réellement, aurait retracé dans ses différents écrits, notamment son
ouvrage philosophique «les fictions», le destin de cette mémoire latine qui
bafouille, son personnage «Funès» fut effacé par le cyclone de l'amnésie. Incapable
de distinction entre les phénomènes, il est contraint à une abstraction
tronquée de sa vie, le flou de son identité fut la source de sa perte. Borges a
su également redonner relief et sens à la culture et à l'identité des «Gauchos»,
ces aborigènes de las pampas de l'intérieur du pays, qui à l'instar des «stolen
generations», les descendants des aborigènes d'Australie, furent oubliés et
reniés par les nouveaux maîtres du pays. En plus, le métissage extraordinaire
dont la capitale argentine fut le théâtre n'a jamais été négligé par l'auteur
pour mettre en évidence la richesse identitaire de son pays. Dans l'autre bout
du continent, plus exactement au Pérou, l'écrivain Mario Vargas Llosa, aurait
exhumé ses démons identitaire et existentiel dans son roman «la ville et les
chiens» en prenant son expérience de jeunesse en tant que cadet à l'une des
casernes de Santiago comme le noeud gordien du malaise dont s'est engouffré son
pays. Lequel à l'époque ploie sous le joug de la dictature de Manuel Odria (1897-1974).
Ainsi pourrait-on dire à cet effet que le drame personnel de l'auteur a
sciemment été mis à contribution pour exprimer l'horreur d'une identité
nationale en déliquescence. L'homme moderne est aliéné, isolé et «décosmisé». Mais
sous couvert de désespoir sobre et de lucidité douloureuse, les détrompés du
système essaient de le sauver de sa noyade alors que tout autour de lui, la
réalité est à la fois saturée et verrouillée par les parasites médiatiques, son
identité est dévorée par ce python du «fast» et du «speed».
Le
monde n'a plus du temps ni pour la réflexion ni moins encore pour la méditation,
il est devenu abscons et intolérable tandis que la publicité aurait fait des
ravages dans aussi bien les tempéraments que les comportements des
consommateurs. A côté de ces sociétés «préorganiques», et traditionalistes
entamées par le virus de la répétition et de la routine et qui de surcroît, croulent
sous le fatras d'un sous-développement structurel chronique, se dressent des
sociétés hystériques, suicidaires et comble de malheur indifférentes au sort d'une
humanité en souffrance au moment même où elles sont gavées dans l'opulence. Il
est important de signaler en dernier ressort que la conception de l'identité a
changé ses contours ces dernières années d'autant plus le destin d'un peuple ou
d'une nation ne peut se concevoir isolément comme séparé de ce qui l'environne,
globalisation oblige. Amin Maalouf dans son ouvrage «les identités meurtrières»
aurait justement analysé son propre destin de «chrétienarabe» au travers d'un
ensemble de portraits allant du «maghrébin beur» et de l'arménien «intégré» en
France au Yougoslave en sempiternelle quête identitaire car déraciné par la
guerre civile en passant par le turc en perte de repères aux pays germaniques
pour culminer à la conclusion que cette «panthère» nommée «identité» ne s'apprivoise
plus jamais. Ainsi compare-t-il son parcours personnel à celui de son Liban
natal, déchiré par plus de 15 de guerre intestine (1975-1990), engageant des
factions religieuses de tous bords et abords. Il est un fait irrévocable, l'individu
n'est guère libre ni indépendant car il est partout dans les chaînes, attaché à
sa nation-matrice «les cultures dirait l'anthropologue français Jean-Loupe
Anselle dans son ouvrage «logiques métisses», ne sont pas situées les unes à
côté des autres comme des monades leibnitziennes sans porte ni fenêtre, elles
prennent place dans un ensemble mouvant qui est lui-même un champ structuré de
relations». C'est immanquablement dans cette logique que l'on remarque la
nostalgie des descendants des algériens déportés à Cayenne pour l'Algérie après
plus d'un siècle et demi de leur exil forcé par le colonialisme français suite
à l'échec de la révolte des cheikhs Al-Mokrani et Al-Haddad en 1871. Il va de
soi que la destinée de la terre ancestrale, nos destins individuels ou
nationaux s'inscrivent dans le destin commun de l'humanité, la douleur de la
perte des origines signifie en vérité l'amour de nous-mêmes et notre ouverture
à l'autre, l'identité se conçoit alors comme un échange fructueux et la culture
des murs disparaît dans la foulée à la faveur de ce que le philosophe français
Gilles Delleuze (1925-1995) appelle «la philosophie de la différence».
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