Rachid
Boudjema est docteur d'Etat es science économique. Il a une longue expérience
dans l’enseignement universitaire et supérieur. Consultant auprès de plusieurs
institutions, il est aussi auteur de bon nombre de publications dans le domaine
du développement, dont le dernier livre «Economie du développement de l’Algérie
1962-2010» a été édité en 3 volumes aux éditions El Khaldounia en octobre 2011.
Dans cet entretien, il dresse un constat sans appel quant à l’échec des
politiques économiques suivies depuis l’indépendance à nos jours et la
dépendance, 50 ans après, de l’économie algérienne des hydrocarbures.
-Quel
bilan peut-on faire du développement de l’Algérie 50 ans après l’indépendance ?
-L’Algérie
célébrera son cinquantième anniversaire d’indépendance le 5 juillet 2012.
Aussi, dois-je vous dire que votre question est nécessaire, pour ne pas dire
qu’elle coule de source, à supposer qu’un demi-siècle d’observation est un
délai significatif pour porter un jugement objectif sur le processus de
développement d’un pays. Mais en même temps, cette question telle que posée
n’est pas facile à résoudre dans l’absolu, encore moins en quelques lignes de
journal «généraliste» ou «spécialisé». Cette question a fait l’objet
scientifique du livre que je viens de publier en trois volumes totalisant 900
pages, auquel les lecteurs pourraient, en cas de besoin, faire référence. Et
même dans cet ouvrage, je dois vous avouer que j’ai élagué beaucoup de détails
qui pourraient être, sous certains angles, utiles dans le cadre de
l’élaboration d’un bilan de développement qui en repère raisonnablement l’actif
et le passif, ou pour éviter ce caractère comptable de l’analyse les
performances et les faiblesses.
En
effet, même s’il existe depuis un demi-siècle, un chapitre de la science
économique, intitulé L’économie de développement, réduit pour l’essentiel à
l’économie du développement, le développement n’est pas un concept de la seule
science économique, parce que le processus de développement n’est pas seulement
économique, mais global, voire multidimensionnel. Autrement dit, il n’est pas
seulement quantitatif, mais également qualitatif. On ne sait donc pas toujours
quelle facette faudrait-il privilégier pour l’analyser : doit-on l’observer en
priorité sous l’angle politique, économique, social, culturel, écologique ou
éthique ou sous tous les angles à la fois. Sous la seconde hypothèse, il nous
faudrait vraisemblablement une espèce de science de la transversalité dont
l’objet dépasserait celui de la science économique, telle que nous la
connaissons chez A.
Smith
ou son chez ses successeurs du XIXe siècle. Mais je vous rassure que bien qu’elle
soit réelle, surtout par les temps de la mondialisation qui courent, la
difficulté de comprendre le développement n’ôte pas à la science économique sa
capacité de mesurer certains aspects qui peuvent être déterminants dans la vie
d’un peuple. Ces précautions posées, je vais tenter maintenant de formuler une
réponse à votre question. Je pense que, malgré son aisance financière qui lui
permet d’acheter vite et gros et d’être, sauf incident majeur, à l’abri de bien
des maux dont souffrent la plupart des PVD, l’Algérie n’est pas encore entrée
dans l’école du développement.
La
raison majeure est qu’elle n’a pas réussi, en cinquante ans, son apprentissage
de la croissance. Ni ses industries industrialisantes des années 1970, ni
la remise en cause du caractère polarisant des industries des années 1980, ni
sa rééducation économique et financière par le FMI des années 1990, ni son
expérience de consolidation libérale des années 2000 ne lui ont permis de
manière solitaire ou solidaire de maîtriser, les actes d’investir, de produire
et de financer, conformément aux exigences mouvantes de l’économie mondiale.
Ses entreprises publiques tardent à être dans l’économique, ses entreprises
privées, à être réactives et ses banques à faire dans l’intermédiation financière.
Conséquence inévitable : sa richesse annuelle qu’on exprime généralement par le
PIB a toujours une forte teneur énergétique. Quant à ses exportations,
elles restent toujours dominées par les hydrocarbures.
C’est
dire le faible dynamisme de sa sphère de production et le bas niveau de sa
diversification économique, quand bien même le pansement financier d’origine
pétrolière interviendrait pour couvrir ces grandes plaies économiques et
cultiver dans l’esprit citoyen, l’illusion de l’avoir et du savoir. Dans ces
circonstances, il devient difficile de trouver, en Algérie, aux concepts de
l’économie politique, un objet véritable, lorsqu’on sait que les forces qui le
déterminent sont ailleurs que dans l’économique domestique, comme il est
également difficile de trouver dans le façonnage économique et social national
d’aujourd’hui quelques grands déterminants de la rationalité économique.
-Pourquoi,
selon vous, les gouvernements successifs ne sont-ils pas parvenus à extraire
l’Algérie de sa dépendance vis-à-vis des hydrocarbures ?
-Dans
le schéma classique de développement que l’on retrouve, aussi bien dans les
pays industrialisés (Etats-Unis, Europe, Japon, ex-URSS), que dans les pays
émergents ou en développement, le «take-off» économique a requis de l’agriculture
des sacrifices inouïs. L’histoire du développement industriel international a
certes, à son actif, la hausse de la productivité et du niveau de vie des
populations. Mais il a, à son passif, d’innombrables massacres, de la violence
et des famines dans le monde paysan. L’Algérie a la chance d’avoir des
ressources naturelles exportables et de pouvoir contourner ainsi les exigences
classiques humainement douloureuses de l’industrialisation. Forte de ses
hydrocarbures pour lesquels il existe une demande internationale, elle pouvait
aller vite dans la mise en œuvre d’une dynamique économique autoreproductible.
Dans
l’attente, elle puise des marchés extérieurs, les ingrédients de sa
consommation et son équipement : biens alimentaires, intrants agricoles, usines
clés en main et produits en main, formation à l’étranger, recours à
l’assistance technique étrangère, etc. En plus des marchés internationaux de
biens de production, de consommation et de services auxquels elle accède par la
grande porte, l’Algérie tire aussi sur l’épargne du reste du monde, convaincue
de sa capacité de remboursement liée à sa rente escomptée. Dans ces
circonstances, l’acte de développer algérien est réduit pour l’essentiel à une
sommation de contrats internationaux assortis d’une surveillance de la
variation du prix international des hydrocarbures. Cette façon de construire
l’économie et de métamorphoser la société en troquant simplement ce qui est un
don de Dieu (le pétrole) contre des richesses étrangères issues de l’effort
productif des hommes ne devait être qu’une courte passerelle sur le chemin de
la production d’un surplus.
Mais
force est de constater qu’elle est toujours de mise, après une transformation
économique et sociale d’un demi-siècle. Simple à mettre en œuvre, elle repose sur
deux hypothèses erronées, à savoir que le développement est confondu avec la
modernisation et que l’industrialisation est assimilée à l’achat d’unités de
production industrielles. Aussi, dans ces pratiques et philosophie d’un
développement achetable, l’Algérie a-t-elle fait plus confiance à l’argent qu’à
ses enfants, comme si, en tant que mère poule, elle voulait leur épargner la
douleur physique et psychique d’un développement authentique promu. Mais plus
grave est le fait que cette financiarisation du développement n’est pas
facilement réversible. Il y a à cela deux raisons : d’une part, la
transformation économique et sociale dictée par la rente n’a ni la même
configuration, ni la même intensité, ni la même discipline qu’une
transformation similaire qui serait fondée sur la production et l’absorption
productive d’un surplus.
En
d’autres termes, on ne passe pas d’un «développement» par la rente organisée
par l’Etat à un développement par le surplus organisé par les acteurs autonomes
de l’accumulation en mettant en œuvre simplement de menues mesures techniques ;
par ailleurs, les gouvernants se sachant peu rivés à leur fonction politique
n’aspirent généralement qu’à terminer leur mandat en beauté. Lorsqu’ils ne
visent pas, tour à tour, à tirer de leurs fonctions, honneur, richesse,
privilèges et relations, ils se refusent généralement, même lorsque, hypothèse
souvent farfelue, ils ont la capacité de changer l’ordre des choses, à coltiner
la responsabilité des actions dérangeantes des fondements du consensus social
mou établi. Aussi, développent-ils régulièrement une propension à œuvrer dans
le même sens, à ne pas être les bourreaux du bien-être social, en particulier,
lorsque les recettes de l’Etat permettent de prolonger durablement la
modernisation sans sacrifices. Voilà en substance pourquoi, l’Algérie reste
toujours dépendante des hydrocarbures.
-Quelle
est, en Algérie, la place du politique dans les choix économiques ?
-Le
développement de l’Algérie est à forte teneur politique pour deux raisons
inter-reliées : d’abord, il est conçu et mis en œuvre par l’Etat en tant
qu’agent quasi exclusif défini par une omniprésence sociétale ; ensuite, il est
insensible aux conditions de la croissance, c’est-à-dire, aux modalités
historiquement variables de production et d’absorption productive d’un surplus.
Ce développement n’est pas le fruit du hasard, encore moins un bricolage du
moment. Ses racines sont profondes. Elles remontent au Programme de Tripoli de
juin 1962 qui a défini les grandes orientations et que d’autres textes
fondamentaux post-indépendance de la nation algérienne affineront plus tard.
Ce
développement est vu comme le prolongement du mouvement national. Il est
confondu tantôt avec le socialisme, tantôt avec l’indépendance économique,
tantôt avec l’édification nationale, tantôt avec l’industrialisation. Il
n’a pas donc pas de points de repère précis et mesurables au nom desquels il
serait possible de le qualifier ou de le disqualifier. En d’autres termes, on
ne peut pour l’instant l’interroger par la science économique, d’autant que la
rigueur économique qui devait et devrait en être attendue y est inobservée. La
raison en est qu’il est mis en œuvre au nom des considérations politiques qui
tiennent le pouvoir comme le mobile, l’économie rentière, l’instrument et la
société, le résidu. Les relations d’interdépendance devant exister entre ces
trois pôles sont réduites à des relations de subordination des seconds au
premier, de dilution des seconds dans le premier ou de fusion des seconds au
premier. Il s’ensuit que toutes les concepts et catégories économiques (prix,
salaires, pouvoir d’achat, emploi, productivité, efficacité, compétitivité,
rentabilité, etc.) habituellement utilisés pour apprécier, sous d’autres cieux,
le développement ne sont ni déterminés par les conditions classiques de la
croissance ni déterminantes de ces mêmes conditions.
Un
tel développement n’aurait jamais été possible, si l’Etat ne jouissait pas
d’une rente qui en assure l’autonomie financière vis-à-vis des acteurs de
l’accumulation et n’aurait jamais eu une telle longévité sans l’aisance
financière de l’Etat. Mais ce développement reste fragile, parce que, non
seulement il repose sur la rente qui peut soumettre l’Etat à des problèmes de
soutenabilité de sa dépense, mais aussi, parce que cette rente sur laquelle il
est bâti représente pour le système économique une greffe à faible probabilité
productive. L’histoire économique de l’Algérie est donc, pour l’instant, une
simple histoire politique de la dépendance de l’Etat à l’égard de la rente
énergétique. Elle deviendra une histoire économique du développement lorsque la
production d’un surplus interviendra pour minorer irréversiblement le rôle des
hydrocarbures dans la transformation économique et sociale nationale.
-Quel
modèle de développement pour l’Algérie ?
-Je
crois sincèrement que le temps des modèles est révolu. On n’en est plus à
l’heure des trente glorieuses (1946-76) où l’économie internationale était
lisible, en raison de sa stabilité et de son dynamisme et où l’on pouvait mettre
dans quelques moules abstraits, quelques principes de comportement
politico-économique des nations. Depuis la chute du mur de Berlin, le
développement a lieu dans une économie dite mondialisée. Et la mondialisation
n’est pas un vain mot. Au-delà des moyens puissants qui la sous-tendent
(échanges de biens, services, informations, capitaux, TIC, développement des
moyens de transport, etc.) lesquels donnent aux notions de temps et d’espace de
nouveaux contenus qui fondent le village planétaire, elle n’est dirigée
par aucun gouvernement mondial, bien que le FMI, le G7, le G8 et
aujourd’hui, le G20 tentent de s’y positionner en tant qu’instances de la
gouvernance mondiale. Cela veut dire que beaucoup de problèmes mondiaux
naîtront et ces derniers exigeront, dans le cadre de leur résolution, des
solutions mondiales. Comme celles-ci n’existent pas toujours, les pays qui en
seront victimes tenteront d’y opposer des solutions nationales qui seront
souvent très inefficaces.
La
mondialisation est alors porteuse notamment pour les pays en développement de
nouvelles difficultés liées à sa complexité : multiplication des acteurs, des
marchés, des technologies et des produits avec des mises à rude épreuve
permanentes des valeurs économiques, des agendas des acteurs et des
trajectoires de croissance. Et comme la turbulence n’est plus une situation de
fonctionnement exceptionnelle de l’économie mondiale, mais son mode d’être
normal caractérisé désormais par la multiplication des situations d’urgence,
les paradigmes du développement connaissent de profonds changements. L’ordre
économique mondial a la particularité de se définir par des éléments du
désordre. En d’autres termes, l’humanité entre dans l’ère des incertitudes où
les modèles de croissance ne sont pas facilement lisibles, où les trajectoires
de la croissance ne sont facilement visibles et où les taux de croissance ne
sont pas facilement prévisibles. On peut citer à titre de preuve, la révision
régulière des taux de croissance par les gouvernements nationaux et le FMI,
mais aussi, le défi lancé par la récente crise financière internationale (crise
des subprimes) à tous les organes du dispositif de surveillance économique
internationale : gouvernements, FMI, agence de notation, conseil
d’administration, normes comptables et financières, règles prudentielles, etc.
L’Algérie
doit opérer dans ce nouveau contexte. Et je dois dire que pour des raisons à la
fois objectives et subjectives, elle ne le connaît pas parfaitement. La longue
main visible de l’Etat a soustrait les acteurs économiques à l’obligation de
s’initier aux règles de la rigueur économique marchande. Mais le vieil objectif
de l’Algérie reste de mise : il s’agit toujours pour elle de réduire sa
dépendance à l’égard de ses ressources naturelles non renouvelables. Un tel
objectif passe par un autre qui devient, dans ce cas, le moyen : la
diversification économique. L’Algérie gagnerait à tracer le trajet de son futur
développement et à le réviser régulièrement selon les exigences de l’économie
mondiale.
Au-delà
de la nécessité de définir de façon à la fois pertinente et transparente sa
nature, ses acteurs, ses marchés, ses ressources, ses moyens, son dispositif
institutionnel, législatif et réglementaire, une stratégie économique nationale
réactive a au moins besoin d’un observatoire de l’économie mondiale apte à
orienter les acteurs économiques nationaux, selon les impératifs économiques,
sociaux et écologiques du monde. Mais elle a également besoin de nombreuses
valeurs morales (croyance, abnégation, modestie, écoute, responsabilité,
redevabilité, etc.) que l’économisme de l’Etat conjugué à son aisance
financière a longtemps ignorées au point d’en faire des éléments absorbants de
l’effort de transformation économique et sociale nationale d’un demi-siècle.
C’est le non-investissement ou le désinvestissement dans l’immatériel qui cause
souvent la plupart des problèmes que rencontre l’investissement matériel. Il ne
sert à rien d’acheter un beau violon à celui qu’on n’a pas soigné de sa surdité
musicale.
-Quelle
est la place de la finance dans la gouvernance mondiale aujourd’hui ? Peut-on
la séparer de l’économie réelle. Quel impact a la crise d’aujourd’hui sur
l’Algérie ?
-Il
y a dans cette dernière question, beaucoup de questions à la fois intéressantes
et difficiles ; reprenons-les dans l’ordre. La finance a, ces dernières années,
un pouvoir démesuré. La preuve en est qu’elle a déstabilisé l’économie mondiale
et même provoqué dans certains pays la chute des gouvernements. Elle occupe de
ce fait une grande place dans le mode de fonctionnement du monde. Et à ce
titre, il y a régression de la gouvernance mondiale, parce que précisément un
élément donné de l’ensemble (et dans notre cas la finance) est capable de
détruire l’ensemble lui-même. La gouvernance doit être exactement aux antipodes
de cette situation. Dans l’esprit des lois, Montesquieu disait : «Pour
qu’on puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le
pouvoir arrête le pouvoir. Une Constitution peut être telle que personne ne sera
contraint de faire les choses auxquelles la loi ne l’oblige pas et à ne point
faire celle que la loi lui permet».
-Le
pouvoir de la finance semble aujourd’hui supérieur au pouvoir des peuples et
des Etats. Pourquoi en sommes-nous arrivés là ?
-La
crise de 2007-2008 est la plus grave crise de la mondialisation libérale. Elle
intervint vingt ans après la chute du mur de Berlin, dans l’économie de marché
la plus puissante du monde, les Etats-Unis, et eut, en un temps très court, un
fort degré de contagion internationale. Les thèses les plus farfelues sur la
crise soutenues évidemment par ceux qui n’avaient pas intérêt à disqualifier le
capitalisme consistent à y voir le résultat des écarts de conduite immoraux de
certains spéculateurs sans vergogne. Mais ce réductionnisme ne résiste pas un
seul instant à l’analyse scientifique. Le capitalisme est trop fort pour qu’un
comportement économique si immoral soit-il, d’un groupe d’hommes, si cupides
soient-ils, puisse le prendre en otage.
Par
contre, ce qui est vrai, c’est que la loi fondamentale du capitalisme, à savoir
la loi du profit, est souvent mise à mal dans le cours de son évolution. Et les
manifestations différenciées de son malaise ne changent rien à l’essence de ce
diagnostic. D’autres auteurs se sont, par contre, empressés face à la crise des
subprimes de signer enfin l’acte de décès du capitalisme par référence quelque
peu abusive à Marx et à sa loi de la baisse tendancielle du taux de
profit. Ceux-là également se trompent, à mon avis, parce que le capitalisme
a, contrairement à son ex-rival, le socialisme, une forte capacité acrobatique
qui lui permet de survivre, même en reniant, pendant le temps qu’il faut, ses
principes y compris ceux qui en fondent l’essence. N’ayant aucun
dogme, il peut, lorsqu’il est mis à mal, accepter toute forme de
compromis et de compromission.
L’intervention
de l’Etat et la nationalisation en sont des plus fortes. Mais tel un
valeureux guerrier, il se relève toujours en n’oubliant jamais de redéfinir aux
Etats leurs limites. Bien sûr que pendant la crise, le capitalisme présente un
bulletin de santé morose : la faible croissance du PIB et de l’emploi, le
déficit budgétaire et l’endettement sont le lot de la plupart des pays
développés. Mais le capitalisme a ses protecteurs qui l’avertissent des dangers
qu’il court. Certains des pays de la zone euro qui sollicitent les marchés
financiers (comme la Grèce,
le Portugal ou l’Espagne) n’ont même pas de marge de manœuvre pour accroître
leur compétitivité. La dévaluation de la monnaie retenue généralement à cette
fin en l’absence d’autres solutions est impossible à pratiquer pour une monnaie
commune.
En
même temps, la Banque
centrale européenne est, contrairement aux banques centrales nationales,
pratiquement interdite de relations financières avec les Etats. Il ne leur
reste alors que les banques commerciales pour leur consentir des crédits à des
taux nettement supérieurs à ceux qu’elles paient à la Banque centrale européenne
dans le cadre de leur refinancement. Le capitalisme reprend alors toujours
d’une main ce qu’il verse aux Etats de l’autre main et ses agences de notation
sont là pour l’aider à se reconstruire. Elles dégradent les notes de
certains Etats qu’elles soupçonnent de pouvoir, par leur laxisme financier et
budgétaire, aggraver sa crise et poussent vers la porte des gouvernements
qui ne veulent pas ou ne peuvent pas s’inscrire dans la nouvelle thérapeutique
qu’il prescrit : l’austérité internationale.
L’Algérie
n’est évidemment pas concernée par le volet financier de la crise. En effet,
elle n’est pas financièrement intégrée à l’économie mondiale. Ses réserves sont
placées pour 98% aux Etats-Unis et en Europe, en valeurs d’Etat dont
l’inconvénient de comporter une faible rémunération (3%) est largement compensé
par l’avantage de leur grande sécurisation. Mais l’Algérie a un mode
d’insertion commerciale dans l’économie mondiale. Deux causes peuvent alors
affecter la demande internationale de ses hydrocarbures : un ralentissement à
la fois sévère et durable de l’activité économique de ses clients et une
modification substantielle, sous la pression des organisations
écologistes du bouquet énergétique des pays développés et émergents, en faveur
des énergies renouvelables.
Pour
l’heure, l’Algérie a des réserves de change de plus de trois ans
d’importations de biens et services et représente le pays le moins endetté de
la région MENA. Sa dette représente 2% du PIB en 2011 et devra se situer
à 1,7% en 2012, contre une moyenne pour les pays exportateurs de pétrole de la
région MENA de 25,5% du PIB, avec cependant des disparités entre pays : le
Bahreïn 148% et le Koweït : 70%. Mais cela ne doit pas nous soustraire au
devoir de la prudence.
Mahmoud
Mamart
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El Watan, 13 février 2012
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Salam alikoum
SupprimerLe docteur Boudjema est l'un de mes professeurs , c'est une personne qui m'a vraiment beaucoup appris et il a même changer ma vision vis-à-vis l'économie de notre pays et aussi à l'économie de monde . Il m'a marqué à tout jamais avec ses discours et ce que j'aime de plus en lui c'est son patriotisme. Longue vie à cette honorable personne
copain de promo lycée El-Idrissi 1973, il s'agit d'une ""grosse pointure"" doublée de beaucoup d'humilité...
RépondreSupprimerUn grand homme à honorer pour sa persévérance de travail qui le procure pour son payé,
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