Algérie : Seule une révolution peut remédier au ratage d’État

Par Lyes Akram

Cependant que la Nation Algérienne est en péril et vit une crise grave, les décideurs persistent dans une opiniâtreté criminelle en refusant d’admettre l’évidence et de céder à une véritable réforme institutionnelle pour endiguer cette crise qu’ils ont pourtant provoquée. Malheureusement, une partie de la population est frappée de cécité politique et ne veut voir, ni comprendre la situation désastreuse actuelle. Ainsi, à la fois cocasses et pathétiques, les Algériens pro-régimes et contre le changement ne finissent pas de surprendre.

Alors que la situation en Syrie est alarmante à cause des crimes contre l’humanité perpétrés par le régime de Assad, on voit que ni l’Otan, ni aucune puissance étrangère n’aient envisagé sérieusement de s’y mêler en y envoyant des forces armées ni en armant les manifestants, et ce même après plus de 2600 morts (chiffre de l’ONU). Et les raisons ne sont pas si difficiles à deviner : d’abord les Syriens, contrairement aux Libyens qui furent obligés de le faire, n’ont tout simplement pas demandé une assistance étrangère et croient toujours en la capacité de la non-violence comme unique moyen de changer le régime, étant, comme le dit le Mahatma Gandhi, « le langage de notre espèce, tout comme la violence est le langage de la brute » ; et, ensuite, parce que le régime de Assad, qui a maintenu le statuquo malgré l’occupation étrangère d’une partie du territoire syrien, le Golan, sert l’ennemi traditionnel des peuples arabes : Israël. Pour être objectif, il faut dire aussi que Assad n’a pas déclaré sa volonté d’exterminer les « rats » – qualification despotique des peuples arabes. Pour ce qui est de l’Algérie, autant que je sache, aucun citoyen (de l’opposition ou pas) n’a pensé à demander une telle ingérence dans notre pays. Pourtant, certains Algériens ont décidé, comme ça, qu’il y aurait un danger réel qui pèse sur notre pays : l’Otan interviendrait, si le peuple se lève de sa torpeur et se soulève contre la tyrannie criminelle incarnée par un régime somme toute illégitime et incompétent.

La théorie du complot au service du ratage d’Etat

C’est ainsi que depuis 1962, date de l’indépendance et de sa confiscation par le gang d’Oujda, voire avant, chaque fois qu’un opposant démocrate réclame les droits fondamentaux au nom d’un peuple asservi, les hommes liges du régime crient au complot. Une sorte de réflexe pavlovien. Il est même devenu anormal, un demi-siècle après 1962, de ne pas entendre un laquais s’écrier en Algérie au complot que « ceux qui ne nous veulent pas le bien » sont en train de nous ourdir. Ainsi, lorsque le pays stagne dans la médiocrité dans tous les domaines, la dépendance jusque dans la nourriture, l’improductivité, voire la contre-productivité, la paresse généralisée et autres maux sécrétés par le régime, ces gens considèrent notre situation comme un accomplissement à célébrer. En somme, « nous sommes toujours indépendants alors que les ennemis et dangers de tous les côtés nous guettent » ! Voilà comment se résume leur « réflexion » pitoyable.

En vérité, toutefois, non seulement l’Algérie ne stagne pas, mais, en outre, elle est bel et bien dans une régression de plus en plus accélérée et les causes en sont surtout endogènes. Il n’est pas nécessaire d’être un génie pour le comprendre.

Pour sonder cette régression, on peut donner à titre d’exemple la monnaie algérienne, le piteux dinar qui ne vaut plus rien aujourd’hui (1 dinar équivaut à 0.00960 euros !), alors qu’il en fut autrement en 1964 par exemple, date de sa création, 1 dinar équivalant alors 1 franc français, puis dépassant le franc au milieux des années soixante-dix. Mais la France est un grand pays à ne pas comparer avec un pays jeune comme l’Algérie, diraient certains. Soit. Si l’on veut comparer objectivement l’Algérie depuis son indépendance et jusqu’à nos jours à un autre pays, il faudrait que ce dernier ait les même indices en économie et autres domaines que l’Algérie en 1962. Par indulgence envers l’Algérie et son régime, on choisit un pays qui était en pire situation que l’Algérie. Et c’est la Corée du sud. En 1962, et n’oubliant pas sa relation avec sa voisine du nord, la Corée du Sud était un des pays les plus paupérisées de la planète. Aucun signe de développement. La faim. Les épidémies. L’ignorance… Pourtant, aujourd’hui, bien que le sort fût manifestement plus clément envers l’Algérie qu’avec la Corée du Sud, celle-ci est un pays développé dans tous les domaines, de l’économie, l’industrie et jusqu’ à la médecine et au système éducatif, devenu exemplaire dans ce pays. En revanche, l’Algérie a tout d’un ratage certain. Une économie tout simplement inexistante. Un peuple majoritairement ignare et inculte, à cause d’un système éducatif abrutissant. Un pays inaccompli. L’incarnation même de l’échec de l’Etat postcolonial, le régime étant néocolonial.

On peut dire sans crainte aucune que saluer le régime algérien, ou même l’accepter, est un acte de haute trahison à la Nation et au sang des martyrs. S’opposer à ce régime est le moindre des gestes que l’on doit au million de martyrs, prix de notre indépendance confisquée.

L’Otan n’interviendra pas en Algérie

Le hasard aidant, ceux qui bénéficient du statuquo ont trouvé, à cause de la situation en Libye et l’intervention de l’Otan, un prétexte pour tenter de leurrer encore le peuple afin qu’il ne se soulève pas. A l’accoutumée, ils déversent leur somnifère à travers les organes de propagande du régime, perdant de vue qu’ils sont en train de vivre leurs derniers jours comme valets des tyrans, étant, et c’est le cas de leurs semblables depuis toujours et partout, de très mauvais élèves de l’Histoire.

Les décideurs algériens tremblent en effet de frayeur lors de chacune des émeutes au rythme desquelles vit le pays qu’ils ont gâché. Le peuple, même s’il semble s’en foutre de leur illégitimité et crimes, passés et présents, commence toutefois à comprendre qu’ils sont incompétents à un tel degré qu’ils hypothèquent l’avenir de l’Algérie. Hormis ceux volontairement aveuglés et ceux qui ne veulent pas de la démocratie par crainte de la responsabilité qui lui est consubstantielle et qui leur incombera nécessairement, les Algériens se libèrent actuellement des obstacles psychologiques et des peurs sans fondement de ce que sera la réaction du régime. La prochaine étape sera assurément le soulèvement populaire à travers toute l’étendue du pays.

Malheureusement, un certain nombre d’Algériens est apeuré à cause de ce qui se passe en Libye, une aubaine pour le régime algérien. C’est pour ça qu’il faut l’affirmer une bonne fois pour toutes : l’Otan ne veut pas et n’ira pas intervenir en Algérie, qui, pour paraphraser pour une fois les laquais du régime, n’est pas la Libye. Les causes en sont multiples. D’abord, comme le rappelle Rachid Benyellès, général à la retraite, dans un article publié par El Watan et Le Monde en Novembre 2008, l’Algérie de Bouteflika « a tissé des liens suspects, pour ne pas dire contrenatures, avec l’Otan, une organisation qui nous rappelle des souvenirs douloureux »⁽¹⁾. Ensuite, et à l’évidence, « il serait absurde donc de s’attaquer à un pays dont le régime garantit ses intérêts. Car au-delà des discours patriotiques du pouvoir algérien, ce dernier est considéré par les États-Unis, La France, la Grande-Bretagne (…) comme un allié de circonstance à préserver », écrit Nouri Habib dans Algérie-Focus. « Du moment que l’Algérie signe des contrats avec leurs multinationales sur des concessions de gaz et de pétrole, que les importations de France sont maintenues, que les réserves de change du pays sont mises à la disposition de l’Europe et des USA, que l’armée algérienne collabore ‘‘dans la lutte contre le terrorisme’’, un mal, qui, tant qu’il existe, leur offre le prétexte d’une présence militaire prolongée dans cette région, qu’elle fait tourner l’industrie de l’armement (à travers ses commandes qui se chiffrent en milliards de dollars), il est improbable que [le régime] soit déstabilisée », poursuit-il. Car, en effet, « business is business ». Mais au-delà des raisons économiques, il y a d’autres stratégiques qui soutiennent qu’il n’est pas dans l’intérêt de l’Otan ou de l’Occident de penser à attaquer l’Algérie : le cauchemar de l’Otan et « la hantise des américains (…), c’est de voir l’Algérie sombrer dans une guerre comme en Libye parce que le pouvoir en place, pris d’une folie suicidaire comme Kadhafi, opterait pour la politique de la terre brûlée. Pour des raisons économiques d’abord, une guerre en Algérie serait un gouffre financier pour l’Alliance du nord. Aussi, l’Otan ne peut pas faire face à un nouveau front ouvert, alors que la Libye n’est pas encore ‘‘pacifiée’’. Enfin, une guerre en Algérie, un pays à la géographie particulière (désert, maquis…), plus peuplé que la Libye et avec une partie de la population rompue à l’art de la guérilla, serait un danger mortel pour le grand allié de toujours dans le Maghreb, le royaume chérifien. »⁽²⁾

En effet, il y a aussi parmi les observateurs avertis de la situation dans le monde arabe, quelles que soient leurs orientations idéologiques, une certaine unanimité sur cette question : l’Otan n’interviendra certainement pas en Algérie. L’analyste politique américain Bruce Riedel, spécialiste du Moyen-Orient, avec lequel on peut diverger sur certaines questions, affirme lui aussi dans un article publié dans The National Interest, après avoir examiné le cas de l’Algérie, que : « les Algériens doivent faire face à leur dilemme seuls entre eux », les Etats-Unis et l’Europe n’étant guère en mesure d’intervenir puisqu’ils ne maitriseraient pas la situation sur le terrain⁽³⁾.

Je pense que ceux, en dehors des propagandistes du régime, et qui craignent sincèrement une intervention étrangère dans le cas de l’Algérie, qu’elle soit onusienne ou de l’Otan, soutenue par la ligue arabe ou pas, doivent prendre le temps de murir leurs réflexions sur cette question avant de semer la panique et d’altérer l’ambiance actuelle. Le changement en Algérie adviendra, et, bel et bien, il sera le fruit du labeur des seuls Algériens.

L’échec total

En finir avec ce régime, toutes ses composantes, est désormais une condition sine qua non pour que survive l’Algérie en tant que Nation, menacée dans sa propre existence par les politiques du régime qui ruine tout et tous. L’unité de l’Algérie, si chère, ne pourrait être préservée qu’en changeant le régime régionaliste sans intervention étrangère, ce qui est notre but. Pourquoi vouloir le préserver ? Son échec total  est patent ! Peut-on parler de sécurité et de paix à l’intérieur de l’Algérie, alors que nous venons de vivre le Ramadan le plus sanglant depuis plusieurs années ? Pourtant, le régime a fait de « l’instauration de la paix une priorité », selon les propres mots des responsables algériens, civils et militaires. Il en va ainsi dans tous les domaines. A son arrivée, on s’en souvient, Bouteflika promettait de redonner à l’Algérie la place qui est la sienne dans le concert des nations. Aujourd’hui, 12 ans plus tard, force est de constater que l’Algérie n’a pas de valeur à l’échelle des nations. Certains Algériens, pour des raisons qui m’échappent, parlent de réalisations sous le régime actuel ! Alors qu’en réalité, « l'Algérie de M. Bouteflika est celle des scandales financiers, de l'affaire Khalifa et des banques publiques, des détournements massifs entraînant des milliards de dollars de préjudice pour le pays, de l'économie informelle dominante ; celle des salaires misérables des enseignants et autres fonctionnaires, du chômage, de la misère et des bidonvilles ; celle de la corruption institutionnalisée, d'une bureaucratie étouffante, des émeutes à répétition. Un pays livré à la voracité de quelques affairistes et à l'appétit insatiable des coteries locales », écrit Rachid Benyellès. Réalisations ? « Le régime de M. Bouteflika ne se montre performant que lorsqu'il s'agit de briser des manifestations, de renier les droits de l'homme et les libertés fondamentales ou de susciter la zizanie et la discorde dans les rangs des organisations et partis politiques qui refusent de jouer le rôle de satellites du système », enchaine toujours Benyellès, indigné par le sort de l’Algérie dont les potentialités sont pourtant nonpareilles. C’est en somme ce qu’a réalisé ce régime. Inutile d’étaler ici tous les préjudices du pouvoir en place (dans un précédent article que vous pouvez consulter⁽⁴⁾, j'ai tenté de résumer quelques uns)…

A la lumière de ces échecs qui pourrissent la vie en Algérie et qui mettent en péril la Nation, une Révolution s’impose. Le peuple doit prendre les responsabilités qui sont les siennes. Changer le régime, bannir les pratiques malsaines qu’il a sciemment engendrées depuis 1962, instaurer la démocratie et la culture des droits de l’homme, réparer le système éducatif, installer une économie réelle, redonner au peuple algérien confiance en son élite et en l’Etat et autres grandes tâches telles la véritable réconciliation, si indispensable pour préserver l’unité du peuple… En un mot, une véritable Révolution⁽⁵⁾ est la seule solution pour éviter l’éclatement de l’Algérie, voire son émiettement, inévitable si l’on ne met pas un terme au pourrissement et à la non-gouvernance actuels.

Le 17 septembre et BHL, ou le profane qui gâche le sacré

Puisque certains médias ne sont là pas pour arranger les choses, il semble qu’un journalistillon ait décidé pour le peuple algérien, qu’il doit se soulever, le samedi prochain, 17 Septembre. Les tenants et aboutissants de cette histoire ne sont pas encore totalement élucidés. Il parait qu’un jeune du FLN de Belkhadem ait décidé d’organiser la jeunesse de ce parti, qui pourrit l’Algérie depuis 1962, en préparant quelque chose pour cette date, à travers le désormais outil classique pour ce genre d’actions, Facebook. Contacté donc par un journaliste arabe pour une interview pour le compte du site Elaph, le jeune du FLN (une sorte de Belkhadem Jr.), avait tenu des propos que l’on aurait altéré, selon le site Algérie-Focus⁽⁶⁾.  Il parait même que l’on aurait proposé au jeune du FLN de le mettre en contact avec le sioniste, milliardaire et pseudo-philosophe français Bernard-Henry Lévy…

Bien que je ne suis pas disposé à croire ni les jeunes ni les vieux du FLN, et puisqu’il vaut mieux être prudent vu la taille de l’enjeu, boycotter toute activité de contestation du régime durant cette journée (17 septembre) me semble la bonne position à adopter. C’est en tous les cas ma position personnelle et à laquelle j’appelle les Algériennes et les Algériens soucieux du devenir de l’Algérie et ne voulant certainement pas des effluves sionistes sur notre chère terre, libérée au prix que l’on connait.

Cela dit, il faut réfléchir mûrement sur les raisons qui incitent un homme comme Bernard-Henri Lévy, que tous les Hommes justes de la terre, sans exception aucune, exècrent, au-delà de leurs positions politiques et idéologiques, le drame palestinien étant, comme nous le savons, une injustice criarde, à soutenir le printemps arabe. Toute personne ayant lu quelques uns de ses textes sait qu’il justifie toute honte bue les pogroms israéliens contre les Palestiniens par le fait qu’Israël serait « la seule démocratie dans cette région », pourquoi veut-il alors voir d’autres démocraties dans cette région ? Cela parait paradoxal. Car, en effet, Israël est certes le plus grand perdant de la démocratisation du monde arabe⁽⁷⁾.

À mon sens, deux scénarii sont envisageables.

Le premier, c’est une stratégie diabolique qui prône d’envelopper le sacré par un profane qui le corrompra, et ainsi le premier ne sera que trop répugnant⁽⁸⁾. C’est une manière de démobiliser les peuples arabes. Ici, le sacré est bien entendu la démocratie. Le profane est Bernard-Henri Lévy et compagnie, ainsi que tout ce qui peut transformer l’effet de revendiquer la démocratie aux yeux des peuples arabes. En effet, lorsque Lévy s’est ingéré en Libye, beaucoup d’Arabes qui soutenaient les révoltés ont changé de position rien qu’en voyant un sioniste embrasser la cause juste qui est la leur. Cela est effectivement très probable : faire en sorte que Bernard-Henri Lévy enlaidisse un bien si beau, la démocratie, rien qu’en soutenant ceux qui la revendiquent d’entre les Arabes. Aussi, lorsque BHL vous dit qu’il vous soutient, vous commencez instinctivement à vous interroger sur ce que vous êtes en train de faire, sa justesse, et sur les desseins du sioniste, raciste et criminel qu’est BHL. Vous seriez inquiets, vous pourriez hésiter, et peut-être vous renonceriez à votre entreprise, si honorable soit-elle. Les Libyens qui se sont vus soutenus malgré eux par cet individu, ont du coup perdu le soutien d’une partie des peuples arabes. BHL et ceux qu’il représente le savent bien. Ils le savaient d’avance, rien n’est ici question de hasard. Tout se joue comme dans un plan démoniaque pour dissuader les peuples de réclamer la démocratie.

Le deuxième scénario, qui est d’après moi moins probable que le premier, est que chez BHL et les gens comme lui, pour sauvegarder leurs intérêts économiques coûte que coûte, la raison, ou plutôt le pragmatisme, aurait triomphé : ils auraient dû comprendre que les peuples arabes déposeront les tyrans, que l’Occident aident ces derniers ou pas. Ainsi, BHL et compagnies se seraient dit qu’il faudrait bien soutenir les gagnants, car, et j’avais consacré un article sur cette question, l’éveil arabe actuel n’était pas tout à fait imprévisible. Selon, par exemple, la thèse développée par Emmanuel Todd et Youssef Courbage dans leur livre, Le Rendez-vous des Civilisations, publié en 2007, les indices historiques et démographiques profonds affirment que le monde arabe et musulman est en train de vivre une période semblable à celle qui avait permis autrefois l’émergence de la démocratie en Occident. Penser que cela aurait échappé au sionisme et à ses innombrables think tanks est aberrant.

Un troisième scénario, qui serait la combinaison de ces deux premiers, n’est pas à exclure. En tout état de cause, on observe bien que les changements en cours dans le monde arabe ne laissent pas les sionistes indifférents. Leurs intérêts sont connus. Les raisons exactes importent peu, les conséquences de leur ingérence étant identiques, et sont tout sauf bénéfiques aux peuples arabes.

Il parait ainsi clairement que la revendication du départ du régime tyrannique, l’instauration de la démocratie et la construction d’un Etat moderne sont une grande responsabilité et une tâche lourde, que seuls les vrais Hommes puissent accepter d’assumer, d’où la grandeur et l’honneur inhérents.

Pour une deuxième Révolution le « 1 Novembre »

Les Algériens ont la chance de ne pas avoir encore déclenché un processus révolutionnaire. Nous avons devant nous la Tunisie, l’Egypte, la Libye, la Syrie, le Yémen, le Bahreïn notamment, comme des exemples à étudier minutieusement. Des leçons sont à tirer, aussi bien sur les différentes réactions des régimes et forces armées que sur les positions de l’Occident et autres pays.

Il n’en demeure pas moins que le peuple Algérien a le devoir de se soulever contre ce régime pourri, corrompu, illégitime, criminel et incompétent, compte tenu de notre situation actuelle. Nonobstant la déchéance du régime, il est des éléments, civils et militaires, qui, une fois que le peuple ait montré qu’il est décidé d’en finir avec la tyrannie, ne feront que soutenir la Révolution. Pour l’ingérence étrangère, nous avons déjà montré l’absurdité d’une telle éventualité. Ainsi, rester les bras croisés n’est plus permis, alors que la Nation est en péril.

A propos du 17 Septembre, nous avons lu dans la presse du DRS beaucoup d’âneries ministérielles, cette date coïncidant avec certains crimes sionistes. Toutefois, nous l’avons déjà rejeté pour les raisons déjà évoquées. Reste à choisir une autre date.

Lorsqu’en 1954, les chefs historiques de la Guerre de libération nationale avaient décidé qu’une guerre fût inéluctable pour libérer le pays du joug du colonisateur extérieur qui avait montré son incapacité d’entendre toutes les langues en dehors de celle de la violence, la date du 1 Novembre fut choisie pour des raisons contextuelles à cette époque. Dès lors, puisque les Algériens ont libéré le pays suite au sacrifice suprême de plus d’un million de martyrs, on parle de l’esprit de Novembre, pour dire le courage et l’abnégation de nos héros tombés dans le champ de l’honneur. C’est pour cette raison symbolique et qui ne peut qu’avoir l’unanimité des patriotes Algériens démocrates, de gauche ou de droite, laïques ou islamistes, et que la presse du DRS ne pourrait jamais dénigrer, que c’est le 1 Novembre 2011, un mardi, qu’il faut choisir pour descendre dans nos rues réclamer le départ du régime, le changement radical et l’instauration de la démocratie, d’une manière résolument pacifique en rejetant sans équivoque toute tentative d’ingérence étrangère le cas échéant.

Par Lyes Akram

Notes de renvoi :

(1)- Algérie : « non à un troisième quinquennat » :

 http://www.elwatan.com/archives/article.php?id=108331

Une version de cet article est publiée par Le Monde, avec l’intitulé : Algérie : « Non à la présidence à vie ».

(2)- « Pourquoi l’Otan n’attaquera pas l’Algérie » :

http://www.algerie-focus.com/2011/09/05/pourquoi-l%E2%80%99otan-nattaquera-pas-lalgerie/ 

(3)- «Algeria Will Be Next to Fall»:

http://nationalinterest.org/commentary/algeria-will-be-next-fall-5782

Vous pouvez lire une traduction en français de cet article sur mon blog :

« Le régime algérien sera le prochain à tomber » :

http://lyesakramdz.blogspot.com/2011/08/le-regime-algerien-sera-le-prochain.html

(4)- Lire mon article sur la décade de Bouteflika : « De quoi Bouteflika est-il le nom ? » :

http://lyesakramdz.blogspot.com/2011/05/de-quoi-bouteflika-est-il-le-nom.html

(5)- Le docteur Ahmed Benbitour a proposé un programme qu’il faudrait appliquer le plus vite possible pour sauver l’Algérie de l’abîme.

Lire son article : « Le changement est inéluctable ! Pourquoi ? Comment ? » :

http://lyesakramdz.blogspot.com/2011/09/le-changement-est-ineluctable-pourquoi.html

Lire sa « Lettre-programme à tous ceux qui ont à cœur de sauver l’Algérie » :

http://lyesakramdz.blogspot.com/2011/09/lettre-programme-tous-ceux-qui-ont-cur.html

Dans ce même contexte, la lecture de la lettre de Hocine Ait-Ahmed, adressée aux Algériennes et aux Algériens, est utile. « Pour une alternative démocratique et pacifique » :

http://lyesakramdz.blogspot.com/2011/04/pour-une-alternative-democratique-et.html

(6)- « Un site a proposé de le mettre en contact avec BHL : ‘‘Porte-parole’’ malgré lui, un jeune algérien dénonce la manipulation de certains médias arabes » :

http://www.algerie-focus.com/2011/09/10/un-site-a-propose-de-le-mettre-en-contact-avec-bhl-%C2%ABporte-parole%C2%BB-malgre-lui-un-jeune-algerien-denonce-la-manipulation-de-certains-medias-arabe/

(7)- J’ai, dans un article sur la Syrie, après avoir exposé brièvement le sectarisme dans le monde musulman, prévenu du plus grand des dangers menaçant ce pays frère : une intervention militaire israélienne pour protéger la minorité alaouite et, subséquemment, le fractionnement  de la Syrie actuelle pour la fondation sur ses décombres de plusieurs Etats confessionnels, rivaux, sans envergure régionale et dont certains seraient pro-israéliens. A lire absolument : « Le drame syrien : Israël pourrait s’immiscer » :

http://lyesakramdz.blogspot.com/2011/09/le-drame-syrien-israel-pourrait.html

(8)- Le grand mathématicien, philosophe et diplomate Leibniz avait préconisé une stratégie qui est l’inverse de celle que j’ai exposé ici, dans un projet de la conquête de l’Egypte dès 1672. Dans son dessein, il s’agit de cacher le profane derrière le sacré, pour que celui-là soit accepté sans rude résistance. Le sacré est la civilisation, le profane est l’invasion et l’exploitation de l’Egypte, terre et peuple.