Par Chawki Amari
Le 17, il ne s’est rien passé, comme si tout le monde savait qu’il
n’allait rien se passer. Inquiet, le ministre de l’Intérieur a quand
même déployé toutes ses forces à Alger pour cette journée et tenu à
expliquer la veille que le choix de cette date n’est pas un hasard, elle
correspond aux massacres de Sabra et Chatila, et des accords de Camp
David entre Israël et l’Egypte. Le premier policier du pays, Ould
Colombo, a conclu que donc, il s’agit d’un appel venant d’Israël.
Effectivement, de la part des anonymes initiateurs de cette «journée de
la colère», il y a ce choix d’une date qui correspond à autre chose.
Mais y a-t-il une date neutre dans le calendrier, où rien ne s’est passé
un jour dans le monde, une invasion coloniale, un massacre de
population, un accord ou un affrontement ?
Le monde étant ce qu’il est, une longue succession de guerres et de
conflits, peu de dates représentent un jour où le monde est resté chez
lui à regarder la télévision. La question que ne se pose pas Ould
Colombo, qui livre le même discours que le gardien de parking du coin,
et tous les farouches opposants au changement, est relative aux
bénéfices qu’Israël pourrait tirer d’une insurrection en Algérie. Sans
parler de la Turquie, qui a rompu ses relations avec Israël ou des
révoltés syriens qui ont tenté d’occuper le Golan, depuis le printemps
arabe, l’«entité sioniste» est en mauvaise posture.
L’Egypte a rouvert la frontière avec Ghaza, a attaqué l’ambassade au
Caire et démonté son drapeau, et vient de déclarer que les accords de
Camp David «ne sont pas sacrés». Ces soulèvements arabes ne peuvent donc
pas venir d’Israël. A qui profite alors la désinformation ? A ceux qui
désinforment. Y a-t-il une clause prévue à cet effet dans le nouveau
code de l’information ? Non, on a le droit de désinformer, d’appeler à
la guerre des baltaguia et même d’attaquer des imprimeries. Copie à
revoir.
Chawki Amari
El Watan, 18 Septembre 2011.
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