mardi 11 décembre 2012

Corruption : affaire Saipem-Sonatrach

Affaire SAIPEM :
Un salaire de 140 000 DA pour le fils du PDG de Sonatrach 
Si au début de l’affaire, le représentant de Saipem était inculpé et son passeport confisqué, depuis quelques mois, c’est uniquement la société en tant que personne morale qui reste poursuivie et ses comptes (sauf un) sont bloqués. Dans le dossier actuellement en instruction, Saipem Contracting Algérie est poursuivie en tant que personne morale pour «corruption et blanchiment d’argent à travers d’indus avantages» donnés à Réda Meziane, fils de Mohamed Meziane, l’ancien PDG de Sonatrach. Vers le mois d’août 2007,  Réda Meziane avait signé un contrat de consulting pour un salaire de 140 000 DA, pour une durée d’une année renouvelable. Selon le dossier judiciaire, il a également reçu la somme de 4 millions de dinars de la part du patron de Saipem Algérie, pour acheter une voiture à son épouse.

Retour sur une arnaque de Chakib Khelil

Il vient d’être recruté par une nouvelle société canadienne : 

Le retour du conseiller Chakib Khelil 


Ancien ministre impliqué dans des affaires de corruption massive


L’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, vient d’être recruté en qualité de conseiller principal, dans une entreprise canadienne dont les propriétaires ont bénéficié, durant une décennie, de facilités inimaginables en Algérie. L’argent gagné au détriment de Sonatrach est recyclé à travers une nouvelle société pétrolière qui risque de revenir une nouvelle fois dans le pays et accéder à de nouveaux contrats.

dimanche 9 décembre 2012

Entretien avec Pierre Dortiguier : «Le judaïsme est une pancarte pour soutenir l’entité sioniste»


-Algeriepatriotique : Vous intervenez fréquemment pour commenter l’actualité dans la région du Moyen-Orient, et, globalement, dans le monde musulman. Que pensez-vous de ces «révolutions» qui secouent cette région depuis deux ans ? Sont-elles porteuses d’un vrai changement, positif pour ses populations ?
-Pierre Dortiguier : A répondre d’une manière synthétique, je vous dis ma certitude que ces révolutions qui ont reçu médiatiquement la dénomination de «printemps arabe» sont un engrenage dans lequel on a fait entrer des forces politiques nationales, pour les broyer et affaiblir durablement la force des institutions étatiques qui leur servait de fondement, de cadre, de forme comme nous disons en philosophie. Ce fut le cas de la Tunisie qui avait naturellement des aspects négatifs – qui n’en a pas dans notre monde ? –, mais avait, depuis Bourguiba, considérablement augmenté sa puissance, avec des injustices, corrigeables par le développement. 

La Faillite du Monde Moderne - Salim Laibi

Salim Laibi (Le Libre Penseur) présente, dans cet entretien, son livre La Faillite du Monde Moderne (préfacé par Pierre Dortiguier), et donne son point de vue sur quelques questions importantes. 

Le temps des torches humaines


L'anthropolgue algérien rend compte d'un livre de Annamaria Rivera

Par Djamel Guerid 

On observe, ces deux dernières années, dans notre région et ailleurs dans le monde, une recrudescence remarquable et alarmante des suicides par le feu. A ce phénomène, le geste de Mohamed Bouazizi a donné une visibilité dramatique qui a frappé les esprits. Il n’est pas le premier et nous savons qu’il a été suivi par beaucoup d’autres dans un Maghreb en crise, mais aussi dans une Europe profondément précarisée et meurtrie et dont «l’homme rendu malade», la Grèce a connu, ces deux dernières années, 1725 cas de suicide.

dimanche 18 novembre 2012

Professeur Farid Chaoui : «Sans une politique nationale de la santé, le pire est à venir»

Entretien réalisé par Brahim Taouchichet
Cet entretien, que nous voulions volontairement approfondi avec l’éminent spécialiste en gastro-entérologie, le professeur Farid Chaoui, fait ressortir que la santé des Algériens dans toutes ses composantes sociales est toujours d’une brûlante actualité pour deux raisons majeures. D’abord, l’irruption sur la scène publique des revendications pour une meilleure protection sanitaire à la faveur de la dynamique induite par le «printemps arabe». Face à la pression de la rue, les gouvernants sont désormais obligés de «composer» et hisser la santé au rang de priorité. C’est notamment le cas en Algérie où le budget de la santé 2012 avec 404,94 milliards de dinars vient juste après ceux de la Défense et de l’Intérieur. A quelque chose malheur est bon, oserions-nous dire puisqu’une prise de conscience se dessine quant à la nécessité impérieuse d’apporter une réponse adaptée aux problèmes du jour.

samedi 17 novembre 2012

Les faux moudjahidine - المجاهدين المزيفين

Ils subissent l’intolérance et la xénophobie: Le quotidien difficile des étudiants africains en Algérie

Informations & Réflexions a partagé une excellente enquête du journal El Watan sur le racisme en Algérie. Ce thème, complexe, exige d'y réfléchir sérieusement. Le même journal avait publié le 08 aout 2010 un dossier sur le quotidien des étudiants subsahariens en Algérie, composé, principalement, d'un article et d'un entretien avec la sociologue Nasséra Merah qui affirmait, entre autres, que «la société algérienne n’est pas devenue xénophobe, elle l’a toujours été». Informations & Réflexions republie le dossier, car toujours d’actualité, ci-dessous :
 
Par Djedjiga Rahmani
Les avis des étudiants subsahariens sur les conditions d’accueil en Algérie sont partagés. Certains parlent de racisme et d’intolérance, d’autres expliquent les difficultés rencontrées à cause des différences entre les sociétés que certains n’arrivent pas à transcender. Ces étudiants reconnaissent tout de même et unanimement que l’Algérie leur a offert la possibilité d’avoir un grand diplôme. Ce qui relève, souvent, de l’impossible dans leur propre pays. «Il y a 4 ans, ce n’était pas facile de circuler dans la rue algérienne sans être dérangé. Et quand on voit un étudiants étranger (subsaharien) accompagné d’une Algérienne, on insulte la fille», a regretté Hamidou Konaté, représentant des étudiants étrangers à l’université de Tizi Ouzou. Même si notre interlocuteur reconnaît que depuis quelque temps les mentalités ont beaucoup changé. Surtout à la fac.

Les Algériens sont-ils racistes ?

Par Amel Blidi
Quelle perception a le citoyen algérien des ressortissants étrangers, notamment africains ou asiatiques, qui passent ou s’installent momentanément dans notre pays ?
Chacun a répondu au cours de notre enquête selon ce que lui a dicté sa conscience, mais il est généralement admis que le comportement de certains nationaux laisse à désirer…
Dans un bus allant de Bab Ezzouar à Alger, elle tance sa fille : «Tais-toi, sinon j’appelle ‘‘el kahloucha’’, la Noire assise là-bas. Regarde-la, elle est laide !» La femme noire dont il est question, en djellaba et foulard rose, fait mine de ne pas entendre. La fillette se blottit dans les bras de sa mère, certains passagers esquissent un sourire et l’autobus slalome sur l’autoroute menant à Alger afin de contourner les embouteillages.

mercredi 14 novembre 2012

Un pays malade de ses dirigeants : l’exemple du sort de la diaspora algérienne en France

«…Depuis toujours, Paris est la retraite dorée de [la] nomenklatura [algérienne] en faillite. Plus Alger dénonce le rôle occulte de la France, plus les dirigeants algériens se précipitent à Paris pour préparer un avenir menacé.» 
Nicolas Beau
Médiocratie algérienne. Personne ne les a légitimement mandaté. Et pourtant...

Par Lyes Benyoussef

Quand on sait que la diaspora algérienne en France est évaluée à environ 2 millions de personnes, voire plus, on est amené à s’interroger sur la raison de sa faiblesse, et même de son insignifiance totale, dans la politique française. Est-ce là un choix, une faute de sa part ? Et pourquoi l’Etat algérien n’a donné guère son poids à cette communauté ?
Loin d’être une simple erreur, il s’agit là d’un résultat voulu d’une politique algérienne qui, délibérément, sacrifie les intérêts du peuple dans l’autel de ceux de la caste dirigeante et de ses nombreuses ramifications. Exemple tiré de l’actualité : Mohamed-Chafik Mesbah, colonel du DRS en retraite, note dans les colonnes du Soir d'Algérie à propos des relations algéro-américaines : «Le président Abdelaziz Bouteflika a, selon toute vraisemblance, tracé sa feuille de route vis-à-vis des Etats-Unis d’Amérique en termes d’objectifs stratégiques. Dans cette feuille de route, ce sont moins les principes de doctrine militaire et diplomatique qui y sont en jeu que la pérennité du régime, au travers d’un quatrième mandat présidentiel, perspective de plus en plus probable.» Cela est valable concernant la relation de l’Etat algérien, otage d’un système de rente/corruption, avec tous les Etats Occidentaux, dont la France.

Le sociologue Nacer Djabi : «Quand de hauts responsables vont en France, ils ne voyagent pas mais rentrent chez eux»

-Quel rapport entretient, selon vous, le ministre, en particulier, et le commis de l’Etat, en général, avec l’argent, le confort et les privilèges. Dans votre ouvrage Al Wazir Al Jazaïri, Oussoul Oua Massarat (le ministre algérien, origine et trajectoire)n vous insistiez sur les origines «paysannes» de l’élite ministérielle.Comment interfèrent-elles sur ce rapport ?
-Dans cet ouvrage, je n’ai pas traité la relation du ministre avec l’argent sachant que la question est sensible au sein de la société algérienne, surtout quand cet argent rime avec politique. La société algérienne n’a pas encore résolu ses conflits historiques avec l’argent, considéré avec beaucoup d’hypocrisie, aimé et adulé, convoité légalement et illégalement mais appelé par ailleurs «wassekh edounia», «souillure de ce bas monde».

Résidences, indemnités, berlines, lignes de crédit... Quand l’Etat s’offre un «train de vie» impérial

Par Mohand Aziri
Train de vie impérial, dépenses somptuaires, faste et bling-bling, l’Etat s’asphyxie dans ses comptes spéciaux, se noie dans ses puits tarissables de pétrole. Des salaires mirobolants,  des privilèges innombrables et démesurés, des résidences somptueuses, l’Etat et ses agents baignent dans le luxe indécent, dépensent sans compter, sans rendre véritablement compte de l’utilisation de l’argent public. Un «Etat de la gabegie» dont les dirigeants confondent souvent  «bien public» et «bien privé», richesse monétaire et développement. «L’Algérie n’est pas la Suède», dixit Daho Ould Kablia, le ministre de l’Intérieur (entretien au Soir d’Algérie, édition 8 novembre 2012).

Ces nouveaux riches qui échappent au fisc



En plus d'avoir fait fortune dans des conditions troubles, les riches échappent au fisc

Par Melissa Roumadi

La multiplication des transactions informelles, la circulation d’importants flux de cash, la généralisation de la corruption et l’ampleur que prend la spéculation à tous les niveaux du marché ont permis à certains un enrichissement facile et rapide. De grosses fortunes sont apparues du jour au lendemain, affichant avec exubérance une opulence arrogante, au moment où les salariés voient leur pouvoir d’achat se réduire comme peau de chagrin sous l’effet de l’inflation alimentée par ces nouveaux barons de l’informel. Profitant des failles d’un système sclérosé pour amasser des fortunes au détriment des contribuables, ces nouveaux riches échappent non seulement au contrôle du marché, mais aussi à toute forme de contribution et de surveillance fiscale. Une situation qui ne manque pas de susciter le mécontentement de la population et d’alimenter un débat public qui, depuis quelques semaines, presse les pouvoirs publics à réagir.

mardi 13 novembre 2012

Présidents et argent : sur une dérive occidentale de la démocratie

Par Lyes Akram
Aujourd’hui, on connaît assez les chefs d’Etat dans le Tiers-Monde et plus particulièrement dans le Monde arabe. Dans cette partie du monde, ce sont des rois, émirs et autres présidents à vie avec succession programmée post-mortem, omnipotents bien que grabataires, régnant par le fer et le feu sur des populations domestiquées par de redoutables polices politiques, ces célèbres moukhabarète. Ce sont surtout des potentats au train de vie de satrapes, dilapidant l’argent du contribuable ou le plus souvent des rentes fabuleuses qui sont, au demeurant, épuisables car issues de l’exploitation de richesses tout sauf perpétuelles. Il semble, malheureusement, que cette dernière caractéristique (l'enrichissement) attise l’appétit des présidents et hauts dirigeants soi-disant démocratiques, en Occident. Dans la courante édition du Monde Diplomatique, l’article de la dernière page, signé Ibrahim Warde, aborde précisément cette question : le rapport des chefs d’Etats en Occident à l’argent, à travers le cas de l’ancien premier ministre britannique Anthony Blair. D’emblée, Ibrahim Warde rappelle ce propos de Nicolas Sarkozy en 2008 alors qu’il n’envisageait pas briguer un second mandat, cité par Le Point : « Président, on a été six à faire l’job. Regardez les seconds mandats, hein ? Pas formidables ! Alors, moi, en 2012, j’aurai 57 ans, je me représente pas. Et quand j’vois les milliards que gagne Clinton [il avance le visage, cligne des yeux à répétition], moi, j’m’en mets plein les poches ! [il frappe de ses mains les deux poches de son veston]. Je fais ça pendant cinq ans et, ensuite, je pars faire du fric, comme Clinton. 150 000 euros la conférence ! » Ibrahim Warde affirme que William Clinton était endetté à hauteur de 11 millions de dollars à la fin de ses mandats en janvier 2001 et, devenu « écrivain et conférencier », une année plus tard, l’homme et sa femme sont déjà millionnaires !

Le suicide, un véritable problème de santé publique

Par le Pr Ziri Abbès
Le suicide constitue aujourd’hui un véritable problème de santé publique dans le monde, compte tenu, d’une part, de la complexité étiopathogénique, et d’autre part, des conséquences socio-psychologiques qu’il engendre. Le suicide est un phénomène universel connu depuis l’antiquité, condamné par les doctrines religieuses et considéré comme un péché. Le terme suicide a été inventé par l'Abbé Desfontaines en 1737, remplaçant le terme «d'homicide de soi» longtemps considéré comme une infraction grave, ce dernier a été défini par Durkheim 1858-1917 comme tout cas de mort qui résulte directement ou indirectement d'un acte positif ou négatif accompli par la victime elle-même et qu'elle savait devoir produire le résultat. A noter qu’avant d’arriver à l’acte suicidaire, l’être humain passe par plusieurs étapes appelées «le processus suicidaire» au sein duquel on repère trois phases séquentielles, à savoir :

dimanche 11 novembre 2012

Ahmed Benbitour : «L’urgence du changement du système de gouvernance s’impose»

Par le Dr Ahmed Benbitour
L’Algérie traverse aujourd’hui une situation difficile et paradoxale. Ses fondamentaux n’ont jamais été aussi favorables : des richesses minières et agricoles abondantes, une démographie maîtrisée, une masse de cadres de niveau très appréciable pour un pays de taille intermédiaire, une infrastructure qui couvre tout le territoire pour enclencher rapidement un véritable processus de développement, une population qui est largement revenue des vertiges idéologiques qui ont fait perdre beaucoup de temps au pays. Toutefois, les ressources en hydrocarbures nécessitent une révision du mode de leur exploitation.

samedi 10 novembre 2012

Le projet d’un quatrième mandat devient «sérieux» chez Abdelaziz Bouteflika

Par El Kadi Ihsane
Abdelaziz Bouteflika est devenu cette semaine le président qui a le plus longtemps dirigé l’Algérie. Condamné symboliquement par le printemps arabe à renoncer à la présidence à vie, le chef d’Etat algérien a laissé entendre qu’il partirait en 2014. Erreur. La tentation d’un 4e mandat est revenue depuis l’été dernier. Comment ? Pourquoi ? Qu’en pensent les militaires ?

vendredi 9 novembre 2012

Sid Ahmed Ghozali : «Le système fonctionne par un parti clandestin de deux millions de membres»

Acteur et témoin des cinquante années écoulées depuis l’indépendance de l’Algérie, l’homme au nœud papillon fut successivement, entre 1988 et 1992, ministre des Finances, chef de la diplomatie et chef du gouvernement. Il revient sur 
les défis stratégiques, politiques, économiques et sociaux posés à son pays, dans un contexte régional en pleine mutation.
-Comment analysez-vous la crise 
dont la bande saharo-sahélienne 
est aujourd’hui le théâtre ? Craignez-vous les conséquences, sur l’Algérie, de l’occupation du nord du Mali 
par les groupes islamistes armés ? Que pensez-vous du scénario d’une intervention militaire internationale appuyée par la France et 
les États-Unis ?
-Sid Ahmed Ghozali. Depuis des mois, le cœur des Algériens est en Tunisie, en Égypte, en ­Libye, en Syrie. Ils sont très préoccupés par les ­événements survenus dans ces pays, mais ils ne se rendent pas compte que le feu est chez nous ! Ce qui se passe au Mali concerne directement et très sérieusement l’Algérie. Le pouvoir, dans son aveuglement, prive la population de l’information nécessaire à la compréhension de ces événements qui font peser une menace sur l’intégrité du territoire. Le Mali est un pays voisin. Les parties impliquées dans ce conflit circulent de part et d’autre de la frontière, aussi bien al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui est né en Algérie, que les Touaregs. Et ­certaines vieilles idées autrefois véhiculées par l’administration coloniale n’ont pas tout à fait disparu.

lundi 5 novembre 2012

Ali Yahia Abdennour : «Bouteflika exerce un pouvoir totalitaire»

Par Ali Yahia Abdennour
Il faut une détermination d’acier et une sacrée volonté politique pour affronter la tyrannie du statu quo et de l’argent, être branché sur le concret et le réel, parce que les rapports politiques et sociaux sont des rapports de force, et briser l’injustice. Il faut insuffler un peu d’air frais dans une société habituée à étouffer sous le culte de la personnalité. Il faut accorder une véritable place à la  société civile, lui concéder un rôle important, retenir ses propositions parce qu’elle concerne l’exercice de la démocratie. Le pouvoir a banni la démocratie de la réalité, n’en conservant qu’une coquille vide dont il se sert pour maquiller le visage de la dictature, qui bloque la marche en avant de la société vers la liberté, la justice et les droits de l’homme. Le pouvoir présente sa dictature comme étant une démocratie. Le despote se déclare démocrate. Le cerveau et le cœur de la lutte contre la dictature, qui n’a brisé ni le courage ni l’espoir, sont la démocratie qui reste l’enjeu du combat politique.

Témoignage de Chadli Bendjedid sur le putsch manqué de Tahar Zbiri

Informations & Réflexions a déjà publié deux témoignages à propos du coup d’Etat manqué de Tahar Zbiri en 1967, tel que parus dans les colonnes d’un quotidien national. Il s’agit des récits de Mohamed Maârfia, Tahar Zbiri-Houari Boumediene : les dessous d’un coup d’Etat manqué, et de Mehdi Cherif, Comment Tahar Zbiri a été dupé. Cet épisode de l’histoire de l’Algérie indépendante est aussi abordé par Chadli Bendjedid dans ses Mémoires, lui qui, depuis 1964, était à la tête de la 2e Région militaire (Oran). Dans le chapitre IX, Chadli Bendjedid consacre une section (pp. 256-262) à cette tentative de putsch dont il fut, écrit-il, «un élément essentiel dans sa mise en échec». Voici donc le récit de Chadli Bendjedid :
«La tentative de putsch menée par Tahar Zbiri en décembre 1967 fut la plus grande scission au sein du Conseil de la Révolution après les démissions d'Ali Mahsas, Bachir Bournaza et Ali Mendjli. Quand je me remémore cet épisode, je m'étonne toujours des propos de Zbiri qui déclare tantôt : «Si ce n'était pas Chadli, j'aurais pris le pouvoir», tantôt: «Chadli se serait [de toute façon] placé du côté du vainqueur». Pourtant, la vérité est tout autre.

Naissance d'un système : aux sources du pouvoir

Par Boukhalfa Amazit

La réunion dite des «Cent jours» (août-décembre 1959), qui s’est déroulée à Tunis, avait conforté les représentants de l’armée de libération dans leur position dominante par rapport aux «civils». En vérité, pour l’époque, ces vocables n’avaient pas beaucoup de sens, ou du moins ne leur attribuait-on pas l’acception qu’ils revêtiront, plus tard, une fois l’indépendance proclamée. Mais ils sont souvent utilisés par les historiens pour différencier les militants qui avaient activé ou qui activaient armés et les autres, autrement dit les politiques. Ces derniers, en général, étaient issus du mouvement national, toutes tendances confondues, à l’exception notable des communistes – injustement – ostracisés depuis toujours, y compris ceux qui se sont engagés dans le combat une fois l’heure de vérité arrivée. Les patriotes armés, si on peut les désigner ainsi, pour rester dans l’époque, exerçaient donc un empire, acquis (confisqué, serait le terme idoine), depuis la réunion du Caire du 20 août 1957.

Ali Yahia Abdennour : «Le scrutin du 29 novembre 2012 sera marqué par un nouveau record d’abstention»

Par Ali Yahia Abdennour
L'été n’est pas propice à l’action mais à la réflexion, qui est l’exigence fondamentale. L’automne algérien sera chaud, tous les signes extérieurs de la violence sont en place et personne ne sait comment il va se terminer. Le Printemps arabe, qui a renversé les dictateurs, ne doit pas dégénérer en hiver intégriste mais devenir un automne de la démocratie.

samedi 3 novembre 2012

L’œuvre de la France coloniale en Algérie revisitée

«La conquête de la terre, qui signifie principalement la prendre à des hommes d'une autre couleur que nous, ou dont le nez est un peu plus plat, n'est pas une jolie chose quand on la regarde de près.»  
Joseph Conrad (1902).
«L’herbe ne doit plus pousser là où l’armée française a mis le pied.»  
Colonel Lucien-François de Montagnac
Par Lyes Akram
Un bras d’honneur. C’est la réponse d’une exécrable canaille de la classe politique française, Gérard Longuet, à l’exigence algérienne de reconnaissance par la France de son passé d’Etat colonial, responsable de multiples crimes en Algérie. Si le régime algérien, il est vrai, est peu qualifié, compte tenu de son déficit criard de légitimité démocratique, pour une telle entreprise, la réaction est au demeurant indécente. Cet article est un court rappel, pour les Algériens, de ce que fut la colonisation française. A son terme, des références utiles pour ceux qui désirent en savoir plus.

jeudi 1 novembre 2012

Le Malaise arabe : L'État contre la nation



Le sociologue syrien Burhan Ghalioun analyse ici l'échec de l'Etat arabe moderne.



 Par Burhan Ghalioun
Il est à notre avis difficile de comprendre la crise actuelle de l’État arabe sans sortir du cadre strict et étroit de l’État et sans reprendre l’analyse des transformations du mouvement socio-politique qui a été à l’origine de la légitimation de cet État moderne, et qui en a constitué, pendant plus d’un siècle, l’âme, l’animateur et la force directrice. Il s’agit bien sûr du mouvement national arabe dans ses différents particularismes, formes et manifestations. Dans ce cas la vraie question qui se pose est la suivante : quelle est la cause de la dégénérescence de ce mouvement et son pouvoir national ?

lundi 29 octobre 2012

Le sociologue Zoubir Arous au Soir l’Algérie: «les ingrédients de la déflagration sont réunis»


- La société algérienne est sur un volcan. Tous les ingrédients de la déflagration sont réunis
- Nous avons perdu la valeur du travail comme moyen de réussite.
- Au plan moral, la corruption n’est plus motif de honte et la violence est devenue un signe de virilité
- J’affirme qu’il faut aujourd’hui un sauvetage de la société avant celui du régime — qui du reste est le reflet de la société — où certains préfèrent maintenir le statu quo et recourir à la corruption afin de perpétuer le régime
-  L’immolation par le feu est le signe ultime de la maladie de la société
- Ces augmentations de salaires sont un gaspillage des richesses du pays et consacrent la corruption dans les mœurs

mercredi 24 octobre 2012

Les Mémoires qui libèrent l’Histoire

«L’histoire enfin, témoin des temps, lumière de la vérité, vie de la mémoire, maîtresse de la vie, messagère du passé… » Cicéron, De oratore II, 36.
Par Lyes Akram
La publication annoncée, en Algérie, des Mémoires du défunt président Chadli Bendjedid est un évènement extraordinaire. Les quelques bonnes feuilles publiées dans la presse (Echorouk, l’Expression…) ont d’ores et déjà suscité des réactions. Des débats, j’espère, sont à prévoir à propos de leur contenu. Ces Mémoires, en deux tomes, seront assurément un bestseller national dans les deux langues.
Ceci dit, l’écriture sur l’Histoire contemporaine du pays, y compris la parution de Mémoires de militants et hommes politiques, a sa propre histoire en Algérie. Pendant, pratiquement, les deux premières décennies de l’indépendance, une terrible chape de plomb pesait sur les historiens algériens et, partant, sur de nombreux intellectuels et autres citoyens qui voulaient aborder l'histoire du nationalisme et de la guerre d'Indépendance. Et pour cause. Le régime, qui s’était installé en 1962 à la pointe des épées, puisait sa légitimité de la manipulation de cette histoire-là – il exigeait donc une totale soumission de leur part en s’ingérant directement et à outrance dans leur travaux.

vendredi 5 octobre 2012

Octobre 1988, le tournant (extraits de Françalgérie: crimes et mensonges d’États)

Extrait de «Françalgérie, crimes et mensonges d’États» de Lounis AGGOUN et Jean-Baptiste RIVOIRE (La Découverte, Paris, 2004).
Chapitre 5 : Octobre 1988, le tournant

La jeunesse algéroise hachée à la mitrailleuse lourde
Le mercredi 5 octobre, vers dix heures du matin, Alger explose avec une violence inouïe. « Des écoliers d’une douzaine d’années, certains en blousons et gants noirs, ont dévalé les rues par petits groupes de dix [1]», raconte Corinne Bensimon dans Libération. Frédéric Fritscher, le correspondant du Monde, en rend compte en ces termes : « Plusieurs centaines de jeunes, dont certains de dix ans, envahissent les artères du centre-ville vers 11 heures. Très rapidement, ces vagues extrêmement fluides déferlaient rue Didouche-Mourad, cassant tout sur leur passage. [...] Les forces de l’ordre, qui apparemment avaient reçu des instructions pour ne pas intervenir sur-le-champ, ont pris position vers 13 heures. […]

jeudi 23 août 2012

Un agent du Mossad, «le pire traître juif de l’histoire juive moderne», parle 2/2


Autres citations extraites des deux livres d’Ostrovsky sur le Mossad :
Victor Ostrovsky et Claire Hoy, By Way of Deception, St Martin's Press, New York 1990.

{p. 130} La sympathie pour les Tamouls est très forte dans l’Etat du sud de l’Inde, le Tamil Nadu, où vivent 40 millions de Tamouls. Beaucoup de Tamouls sri lankais, fuyant le bain de sang, ont trouvé refuge ici, et le gouvernement sri lankais a accusé les officiels indiens d’armer et d’entraîner les Tamouls. Il devrait accuser le Mossad.

Un agent du Mossad, «le pire traître juif de l’histoire juive moderne», parle 1/2


Ostrovsky, un ancien agent du Mossad, dit que la devise de ce dernier est : « Au moyen de la tromperie, tu feras la guerre ».
Le Mossad, dit-il, a provoqué la frappe aérienne américaine sur la Libye en 1986 en faisant apparaître que des ordres terroristes étaient transmis par le gouvernement libyen à ses ambassades autour du monde. Mais les messages provenaient d’Israël et étaient retransmis par un système spécial de communication – un « cheval de Troie » – que le Mossad avait placé à l’intérieur de la Libye.
Le Mossad se retourna ensuite contre Saddam, poussant les Etats-Unis à lui faire la guerre.
Les sayanim sont des résidents d’autres pays qui coopèrent avec les katsas (les officiers traitants du Mossad).

mardi 21 août 2012

La famille de Kasdi Merbah réclame une enquête sur son assassinat

Le 21 août 1993, nos deux frères KHALEF Abdallah, dit Kasdi MERBAH, ancien chef du gouvernement, KHALEF Abdelaziz, médecin, notre neveu KHALEF Hakim, universitaire, ainsi que leurs deux compagnons NASRI Abdelaziz et AIT-MEKIDECHE Lhachemi, ont été froidement assassinés à Bordj-El-Bahri par un commando suréquipé et surentraîné, ne laissant aucun doute sur sa nature.
L’enquête qui s’en est suivie a été des plus rudimentaires, voire bâclée, puisque c’est la solution de facilité qui a vite été choisie, consistant à interpeller de pauvres hères de la région et à leur imputer ce crime abject. Ni autopsies, ni auditions, ni étude balistique, ni recherches approfondies n’ont été effectuées, à l’image de ce qu’il s’est passé pour d’autres assassinats non encore élucidés.
Le procès qui a été organisé – une parodie – visait essentiellement à évacuer une affaire jugée encombrante, pour vite s’en débarrasser.

Entretien avec Madame Abane Ramdane : «Ben Bella a été fabriqué par les Français»

Par : F. A.
In le journal Liberté 07-11-2002
Dans un récent entretien, l’ancien Président Ahmed Ben Bella s’est violemment attaqué à Abane Ramdane et au Congrès de La Soummam qualifié de “trahison”. Dans cet entretien exclusif, Madame Vve Abane, épouse du colonel Dehilès, répond aux accusations et rétablit certaines vérités.

jeudi 12 juillet 2012

Indépendance : les rendez-vous manqués du développement

«Notre histoire a été et demeurera très mouvementée. Nos richesses attirent et nos divisions amplifient le mouvement.» L’Emir Abdelkader.

Par Smaïl Goumeziane 
De la Déclaration du 1er Novembre 1954 au congrès de Tripoli de juin 1962, en passant par le Congrès de la Soummam d’août 1956, la volonté de développer le pays pour rompre avec le système colonial et le féodalisme pour moderniser la société fut clairement affichée. On y affirmait une orientation «socialiste, la nécessité de transformer les structures rurales, de développer une industrie lourde étatique, mais aussi une industrie privée, avec le recours aux capitaux étrangers», afin de répondre aux immenses besoins de la population dans tous les domaines. L’indépendance venue, cet objectif ne fut jamais réalisé.

Corruption politique, le nerf de l’ordre autoritaire

La voix ponctuée de trémolos, le dernier intervenant au panel 5 consacré à l’analyse du régime politique algérien, le politologue Mohammed Hachemaoui, contient difficilement son émotion. Et pour cause : c’est la première fois qu’il partage le fruit de ses travaux devant un public algérien, des travaux qui portent sur la corruption politique. Un gros morceau. Autant dire une bombe. En s’attelant à une si lourde tâche, Hachemaoui – qui a par ailleurs le mérite d’être le concepteur de ce colloque et son commissaire scientifique – s’impose comme un pionnier. Son sujet de thèse – «Clientélisme et corruption dans le système politique algérien» – annonçait déjà la couleur.

Bilan de la colonisation, pesanteurs du passé et lutte des classes

Par Mohammed Harbi
Je me propose dans cette intervention d’aborder quelques points : tout d’abord, un bref bilan de la colonisation, les pesanteurs du passé sur le développement politique et une brève esquisse sur les luttes de classes.

Bilan de la colonisation
Il est difficile de contraindre les réponses sur la colonisation dans un jugement univoque. Comme tout fait social et historique, le phénomène colonial est une réalité complexe. Les grandes figures du nationalisme qui l’ont combattu, l’Emir Khaled, Cheikh Abdelhamid Ben Badis, Messali Hadj et Ferhat Abbas l’ont compris et réservé la flèche aux colons et au parti colonial en France.

Aïssa Kadri : «Le régime dirige le pays vers une situation proche de l’implosion généralisée»

«Les mouvements sociaux qui ont affecté, ces derniers mois, les pays, dans de nouvelles formes de radicalité, ne sont pas le fruit du hasard. Ils s’inscrivent dans des processus qui trouvent leur fondement dans les désenchantements qui ont suivi l’échec des nationalismes à la fin des années 1970, le reflux du tiers-mondisme et la montée de mouvements identitaires sous l’effet de l’emprise d’une mondialisation inégale.» C’est là l’analyse produite par le sociologue et professeur à l’université Paris 8, Aïssa Kadri, au troisième jour du colloque international d’El Watan «Quel destin pour quelle Algérie ?», organisé du 5 au 7 juillet à la salle Cosmos de Riadh El Feth (Alger).

mercredi 11 juillet 2012

Hugh Roberts : «Il n’existe pas d’opposition en Algérie, sauf là où s’opposent des clans du pouvoir»

«Pouvoir maquisard, parti(s) de façade et projet d’édification d’un Etat : l’expérience algérienne». Par cet intitulé, le politologue Hugh Roberts se propose de décortiquer la structure de l’autoritarisme algérien en remontant le fleuve de l’histoire. Professeur à la Tufts University, Hugh Roberts connaît parfaitement la sociologie politique algérienne pour avoir vécu et enseigné dans notre pays. Il a notamment étudié les formes d’organisation politique de la société kabyle traditionnelle et écrit un important ouvrage dans ce sens : Berber Governement : the kabyle polity in pre-colonial Algeria.

René Gallissot : «Le Maghreb a disparu avec le début des indépendances»

«Avec la guerre d’Algérie et l’arrivée des indépendances, c’est le Maghreb qui a disparu.» C’est ce qu’a affirmé l’historien et professeur émérite à l’université Paris 8, René Gallissot. Donnant, hier après-midi dans le cadre du colloque international organisé par le quotidien El Watan, une communication sur le thème du «Mouvement ouvrier en Algérie», l’historien regrette la disparition de cette entité régionale qui avait existé effectivement durant la période coloniale. Une existence qui s’est réalisée, souligne-t-il, grâce aux mouvements ouvriers.

L’arme Secrète du FLN : Comment De Gaulle a perdu la guerre d’Algérie

Par Matthew Connelly 
Introduction
Un matin du mois de mai 1961, à dix heures, trois hélicoptères de l’armée suisse traversèrent à basse altitude le lac Léman en direction d'Evian, lieu de villégiature français. L’un après l’autre, ils se posèrent sur la berge du lac, débarquèrent leurs trois passagers, puis s'envolèrent pour faire place à l’appareil suivant. Têtes baissées pour éviter les pales en rotation, les hommes ainsi rassemblés lissèrent leurs costumes, puis se dirigèrent vers le groupe d’officiels français qui les attendaient. Invisibles mais tout proches, des batteries anti-aériennes délimitaient un périmètre défensif, tandis que des patrouilles armées et des barrages routiers quadrillaient la campagne environnante. Et sous le lac, pourtant en apparence paisible, se cachaient des équipes d’hommes-grenouilles.

Matthew Connelly : «Le FLN a lancé la Bataille d’Alger pour gagner la bataille de New York»

 
L’indépendance a été arrachée non pas tant dans les maquis de l’ALN que dans les coulisses des chancelleries étrangères grâce à l’habileté des diplomates du FLN et leur remarquable travail de lobbying. Ainsi pourrait-on résumer la thèse qui sous-tend l’excellent exposé de l’historien américain Matthew Connelly dont l’intervention a fait sensation au point de lui valoir des applaudissements nourris. Matthew Connelly est professeur à Columbia University. Il est notamment l’auteur d’un ouvrage de référence : L’arme secrète du FLN. Comment De Gaulle a perdu la Guerre d’Algérie (Payot, 2011). Et c’est précisément l’intitulé de sa communication.

mercredi 4 juillet 2012

Sadek Hadjeres : «Un nouveau premier novembre, pacifique, reste à faire»

Militant nationaliste de la première heure,  responsable durant la guerre de Libération nationale qui a fait rallier, avec Bachir Hadj Ali, le Parti communiste algérien à la révolution armée, homme politique et défenseur des libertés depuis l’indépendance, ancien secrétaire général du Parti pour l’avant garde socialiste, analyste et observateur averti, Sadek Hadjeres livre dans cet entretien sa vision sur l’Algérie d’aujourd’hui.

mardi 26 juin 2012

Legislative Elections in Algeria: No Algerian Spring but a Women’s Spring Instead

In this post, Latefa Guemar  argues that, following the Arab spring the Algerian regime fell back onto “populism” by once again using women to negotiate and maintain power, and as was believed at the time, stability.  In fact, no-one, except for the women, has engaged with serious measures of social transformation that might reshape both the “democratic” and the “popular” which mark the Algerian Republic. 

Le baril continue de descendre : les conséquences sur l'économie algérienne

Ci-dessous un article et deux entretiens avec des experts, publiés dans le journal El Watan aujourd'hui, afin de comprendre les causes et, surtout, les conséquences de la baisse du cours du pétrole sur l'économie algérienne. Dans le premier entretien, le journaliste interroge M. Kerrar sur l'utilité des réserves de change, les fameuses 200 milliards USD. Pour mieux comprendre, on peut lire, dans ce lien, un article fort pédagogique rédigé par NABNI. Bonne lecture.

La dégringolade des prix du pétrole
L’Algérie risque une crise majeure 
 Après un pic à 128 dollars début mars, le cours du brent coté à Londres a dégringolé de près de 30%, tombant à 89 dollars le baril hier. Le FMI a estimé que pour équilibrer le budget du pays, les prix du pétrole doivent se situer au-dessus de 100 dollars le baril.

برهان غليون : النخبة والشعب (مقتطفات من الكتاب)



مقتطفات من كتاب برهان غليون الأخير

فيما يلي مقتطفات من كتاب المفكر السوري الكبير برهان غليون "النخبة والشعب" وفيه "يطرح مشكلة النخبة ويفسر أسباب تشتتها وضعفها في البلاد العربية"
  AnalyseDZ يرجو من قرائه التأني للفهم الصحيح للأفكار المطروحة في النص.
" … مهما كانت نوعيتها وطريقة تكوينها، أرستقراطية أم مدنية وسياسية حديثة، ومهما كانت خصوصيتها، أكانت وثيقة الصلة بطبقة، على مثال ما هو قائم في الولايات المتحدة حيث تختلط عناصر النخبة القائدة بطبقة رجال الأعمال وأصحاب المشاريع الاقتصادية الحرة "المقاولون أو أصحاب المبادرة الخاصة"، أو ثمرة تكوين طبقة إدارية وتكنوقراطية خاصة عبر المدارس والجامعات الحكومية الكبرى، وما تقدمه من فرص للحراك الاجتماعي، على مثال ما هو قائم في فرنسا، لا يمكن للنخبة القائدة أن تقوم بدورها كنخبة، وتحتل موقعها ما لم تنجح أولا في تأكيد استقلالها، لهذه الدرجة أو تلك، عن أصحاب الملكية والثروة والمال، وثانيا في استبطان مفهوم المسؤولية العمومية تجاه الدولة (أو الملك الذي يرمز إليها) أو الشعب والمجتمع المرتبط به. ومتى ما ضعف هذان الشرطان أحدهما أو كلاهما، انحطت النخبة إلى مستوى الجماعة الخاصة، وتدهورت شروط ممارسة السلطة وإدارة الدولة أيضا، بل اقترب زوالها.

La secte des assassins

Par Chawki Amari
Comme un vieil instantané argentique, leur nature s’est rapidement révélée au soleil et, verticalement, leurs dents ont poussé. Leurs frères de Révolution, ils ont tué puis les frères des frères pour finir par les cousins et les voisins. Puis à l’indépendance, ont assassiné tous ceux qui n’étaient pas d’accord avec eux. Puis ont tué les opposants, torturé les contestataires et emprisonné les rebelles. Une fois le terrain dévasté, ils ont bétonné les terres fertiles et assassiné l’agriculture, puis instauré la censure, militarisé le pays et caporalisé la société et les institutions. Puis ils ont assassiné l’école, ont détruit la culture et converti les librairies en pizzerias.

vendredi 22 juin 2012

Les tragiques destinées de la démocratie arabe




Burhan Ghalioun analyse l'échec de la démocratisation du Monde arabe

Par Burhan Ghalioun

Démocratie locale et stratégie globale : de la découverte par l’Occident des besoins arabes en matière de démocratie


Si pendant longtemps personne ne s’intéressait à la question de la démocratisation du monde arabe c’est d’une part, parce qu’on avait, en Occident surtout, la conviction que la culture arabe et musulmane ne correspondait pas aux valeurs de la démocratie perçue comme un patrimoine intimement lié aux valeurs de la civilisation occidentale. C’est d’autre part, parce que Washington et les capitales européennes n’avaient aucune raison de se préoccuper sérieusement du sort des sociétés arabes qui avaient choisi de se couper de l’Occident lorsqu’elles ont opté pour l’indépendance. Le monde arabe n’intéressait l’opinion publique occidentale qu’à travers la question du conflit israélo-arabe qui continuait et prolongeait, d’une certaine manière, le conflit colonial.

Voltaire

Par Charles Bigot
Raconter la vie de Voltaire et entrer dans les détails de son œuvre, ce serait pour ainsi dire entreprendre de faire l'histoire du dix-huitième siècle tout entier. Aucun homme n'a autant que celui-ci personnifié toute une époque. On se bornera ici aux traits essentiels, en se proposant seulement pour but de montrer l'unité de cette existence si agitée, et de cette action si multiple.
Né à Paris en février 1694, François-Marie Arouet, qui prit à vingt-quatre ans le nom de Voltaire, fut dès l'adolescence l'enfant prodige. Jamais les jésuites qui enseignaient au collège Louis-le-Grand n'eurent un élève plus brillant, ni qui fit espérer davantage : ses maîtres s'accordaient à promettre au jeune Arouet la plus éclatante fortune littéraire. C'était à lui aussi que Ninon, mourant, avait légué sa bibliothèque.

jeudi 21 juin 2012

Mohamed Chafik Mesbah : «Le DRS est affaibli et le régime n’organisera pas une transition démocratique»

Entretien réalisé par Tarek Hafid (Le Soir d'Algérie)
Le système politique algérien n’est toujours pas mûr pour accepter le principe d’une transition démocratique à travers un scrutin libre et démocratique. C’est la conclusion à laquelle est parvenu Mohamed-Chafik Mesbah suite à l’analyse des résultats des élections législatives du 10 mai 2012. Dans cet entretien, l’ancien officier des services de renseignement dresse le bilan des treize années de pouvoir de Abdelaziz Bouteflika, ses actions politiques et diplomatiques ainsi que ses relations avec l’armée et le DRS.

Ali Yahia Abdenour : «La fin du pouvoir de Bouteflika et du DRS a commencé»

Par Ali Yahia Abdenour
Quelques réflexions sont à faire sur les élections législatives du 10 mai 2012. Elles sont un grave échec personnel du président de la République. Elles n’ont pas été le centre de gravité de la politique, mais des élections avec un seul candidat, le Président, qui s’attendait à être plébiscité par un raz-de-marée électoral. Personnalisées autour de Abdelaziz Bouteflika et à son seul profit, elles n’ont été que l’expression de sa volonté de renforcer son pouvoir pour réviser la Constitution, préparer sa succession pour maintenir un système politique qui s’est imposé depuis 50 ans, avec comme perspective d’empêcher le peuple algérien de maîtriser son destin et l’Algérien d’accéder à la citoyenneté, car il ne peut avoir des droits s’il n’est pas élevé d’abord à la dignité de citoyen.

Déclaration de trois anciens secrétaires nationaux de FFS

Le FFS est confronté depuis quelques temps à une grave crise politique. Les risques d’implosion sont bien réels et interpellent non seulement les militants et sympathisants, mais l’ensemble des citoyens. Qui a intérêt à vouloir se débarrasser d’un parti qui représente l’espoir du changement démocratique et pacifique dans notre pays ? Les tentatives de normalisation et de domestication du FFS, menées de l’intérieur et de l’extérieur, visent à neutraliser toute forme d’opposition radicale et pacifique et parachever la restructuration autoritaire du pouvoir.

lundi 18 juin 2012

جماعة الإخوان وحكم القرين في مصر

عبد الحليم قنديل
في كتابي (الأيام الأخيرة) ـ صدرعام 2008 ـ رسمت صورة للمشهد السياسي في مصر عقب خلع مبارك، وتوقعت فوز جماعة الإخوان بالأكثرية، وبنفس النسب التي تحققت في أول انتخابات جرت بعد ثورة 25 يناير 2011، لكني توقعت أن يكون الحكم محنة لا نعمة للإخوان، ورجحت تراجعا منتظما في شعبية الإخوان، ولأسباب بدت منطقية جدا .

samedi 16 juin 2012

La crise chronique de l’université algérienne

Repenser l’université ou notre manière de voir et d’agir ?
Par Ahmed Rouadjia
«Repenser l’université», tel a été le titre donné au séminaire organisé à l’université d’Oran les 26 et 27 mai 2012 et auquel ont été conviés des universitaires nationaux, hautement préoccupés par la détérioration constante de l’état de l’enseignement et de la recherche dans notre pays. L’Algérie, après avoir été longtemps «le phare» du Tiers-Monde et sa pointe avancée en matière d’éducation, mais aussi en matière de  diplomatie active enviée de par le monde, sombre aujourd’hui dans un coma profond. Initié par le professeur Djamel Guerid, qui a bénéficié de la compréhension et de l’appui de M. le recteur de l’université d’Oran, ce colloque auquel j’ai pris part s’est déroulé dans une atmosphère empreinte de chaleur, de sérieux, de sérénité, avec des débats fructueux. C’était  une occasion pour les participants de discuter de manière dépassionnée des problèmes constitutifs de l’impasse dans laquelle se trouvent confrontés l’enseignement et la recherche en Algérie depuis plus de deux décennies.
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