mercredi 23 novembre 2011

Le poids de l’histoire : Et la violence vint à l’Algérie



Par Mohammed Harbi 
In Le Monde Diplomatique, Juillet 2002
 
« Silence, on tue ! » : depuis le début de l’année, plus de 700 Algériens sont tombés sous les coups des islamistes ou des militaires. C’est donc encore marquée par dix années d’une guerre civile atroce que l’Algérie célébrera, le 5 juillet 2002, le quarantième anniversaire de son indépendance. Mais le bilan négatif de ces quatre décennies ne tient pas qu’aux massacres qui persistent. Une caste de privilégiés a dilapidé les acquis de la révolution algérienne comme les richesses du pays, qu’elle a enfoncé dans une terrible impasse économique et sociale : chômage massif, revenus en chute libre, explosion de la pauvreté, crise du logement, services publics déficients, etc. Autant de tares qui ne trouvent évidemment pas leur source dans on ne sait quels «gènes». Violence et gabegie s’inscrivent dans une longue histoire, que rythmèrent la colonisation française, puis la guerre de libération et, enfin, la confiscation du pouvoir par les dirigeants de l’armée et du parti unique.
La violence dans laquelle l’Algérie est plongée apparaît aux bons esprits comme l’expression d’une tendance ancrée dans son caractère national. Cette conception relevant du déterminisme culturel a l’évidence trompeuse des idées simples. La violence, faut-il le rappeler, n’est l’apanage d’aucune société. Elle est au coeur de toute humanité et la question qui se pose est celle des circonstances qui la font éclater et s’imposer sur la scène sociale, ainsi que les formes qu’elle y prend et qui semblent, elles, relever de l’héritage culturel propre à chaque société.

mardi 22 novembre 2011

Impossible Histories: Why the Many Islams Cannot be Simplified

Proeminent Thinker, Edward Said explains the Problems of the Treatment of Islam in the West

By Edward Said


Harper's, July 2002


The history of trying to come to terms with this somewhat fictionalized (or at least constructed) Islam in Europe and later in the United States has always been marked by crisis and conflict, rather than by calm, mutual exchange. There is the added factor now of commercial publishing, ever on the lookout for a quick bestseller by some adept expert that will tell us all we need to know about Islam, its problems, dangers, and prospects. In my book Orientalism, I argued that the original reason for European attempts to deal with Islam as if it were one giant entity was polemical—that is, Islam was considered a threat to Christian Europe and had to be fixed ideologically, the way Dante fixes Muhammad in one of the lower circles of hell. Later, as the European empires developed over time, knowledge of Islam was associated with control, with power, with the need to understand the "mind" and ultimate nature of a rebellious and somehow resistant culture as a way of dealing administratively with an alien being at the heart of the expanding empires, especially those of Britain and France.

lundi 21 novembre 2011

Religion, Démocratie et Libertés au Maghreb


Par Smaïl Goumeziane
Il a suffit de trois mots : charia, victoire et Ennahda, pour que le débat, passionné, sur la compatibilité de l’Islam et de la Démocratie soit relancé et que des craintes, réelles ou supposées, sur l’avenir du Maghreb, et de ses femmes, soient exprimées ça et là, des deux côtés de la Méditerranée. Contribuant, une fois de plus, et davantage, à entretenir la confusion plutôt qu’à en éclaircir les termes.  Pourtant, débarrassé de son caractère passionné, un tel débat reste plus que jamais d’actualité. A condition de le sortir des clichés, de l’affect et de recourir au maximum de rationalité.
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