samedi 10 novembre 2012

Le projet d’un quatrième mandat devient «sérieux» chez Abdelaziz Bouteflika

Par El Kadi Ihsane
Abdelaziz Bouteflika est devenu cette semaine le président qui a le plus longtemps dirigé l’Algérie. Condamné symboliquement par le printemps arabe à renoncer à la présidence à vie, le chef d’Etat algérien a laissé entendre qu’il partirait en 2014. Erreur. La tentation d’un 4e mandat est revenue depuis l’été dernier. Comment ? Pourquoi ? Qu’en pensent les militaires ?

vendredi 9 novembre 2012

Sid Ahmed Ghozali : «Le système fonctionne par un parti clandestin de deux millions de membres»

Acteur et témoin des cinquante années écoulées depuis l’indépendance de l’Algérie, l’homme au nœud papillon fut successivement, entre 1988 et 1992, ministre des Finances, chef de la diplomatie et chef du gouvernement. Il revient sur 
les défis stratégiques, politiques, économiques et sociaux posés à son pays, dans un contexte régional en pleine mutation.
-Comment analysez-vous la crise 
dont la bande saharo-sahélienne 
est aujourd’hui le théâtre ? Craignez-vous les conséquences, sur l’Algérie, de l’occupation du nord du Mali 
par les groupes islamistes armés ? Que pensez-vous du scénario d’une intervention militaire internationale appuyée par la France et 
les États-Unis ?
-Sid Ahmed Ghozali. Depuis des mois, le cœur des Algériens est en Tunisie, en Égypte, en ­Libye, en Syrie. Ils sont très préoccupés par les ­événements survenus dans ces pays, mais ils ne se rendent pas compte que le feu est chez nous ! Ce qui se passe au Mali concerne directement et très sérieusement l’Algérie. Le pouvoir, dans son aveuglement, prive la population de l’information nécessaire à la compréhension de ces événements qui font peser une menace sur l’intégrité du territoire. Le Mali est un pays voisin. Les parties impliquées dans ce conflit circulent de part et d’autre de la frontière, aussi bien al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), qui est né en Algérie, que les Touaregs. Et ­certaines vieilles idées autrefois véhiculées par l’administration coloniale n’ont pas tout à fait disparu.

lundi 5 novembre 2012

Ali Yahia Abdennour : «Bouteflika exerce un pouvoir totalitaire»

Par Ali Yahia Abdennour
Il faut une détermination d’acier et une sacrée volonté politique pour affronter la tyrannie du statu quo et de l’argent, être branché sur le concret et le réel, parce que les rapports politiques et sociaux sont des rapports de force, et briser l’injustice. Il faut insuffler un peu d’air frais dans une société habituée à étouffer sous le culte de la personnalité. Il faut accorder une véritable place à la  société civile, lui concéder un rôle important, retenir ses propositions parce qu’elle concerne l’exercice de la démocratie. Le pouvoir a banni la démocratie de la réalité, n’en conservant qu’une coquille vide dont il se sert pour maquiller le visage de la dictature, qui bloque la marche en avant de la société vers la liberté, la justice et les droits de l’homme. Le pouvoir présente sa dictature comme étant une démocratie. Le despote se déclare démocrate. Le cerveau et le cœur de la lutte contre la dictature, qui n’a brisé ni le courage ni l’espoir, sont la démocratie qui reste l’enjeu du combat politique.

Témoignage de Chadli Bendjedid sur le putsch manqué de Tahar Zbiri

Informations & Réflexions a déjà publié deux témoignages à propos du coup d’Etat manqué de Tahar Zbiri en 1967, tel que parus dans les colonnes d’un quotidien national. Il s’agit des récits de Mohamed Maârfia, Tahar Zbiri-Houari Boumediene : les dessous d’un coup d’Etat manqué, et de Mehdi Cherif, Comment Tahar Zbiri a été dupé. Cet épisode de l’histoire de l’Algérie indépendante est aussi abordé par Chadli Bendjedid dans ses Mémoires, lui qui, depuis 1964, était à la tête de la 2e Région militaire (Oran). Dans le chapitre IX, Chadli Bendjedid consacre une section (pp. 256-262) à cette tentative de putsch dont il fut, écrit-il, «un élément essentiel dans sa mise en échec». Voici donc le récit de Chadli Bendjedid :
«La tentative de putsch menée par Tahar Zbiri en décembre 1967 fut la plus grande scission au sein du Conseil de la Révolution après les démissions d'Ali Mahsas, Bachir Bournaza et Ali Mendjli. Quand je me remémore cet épisode, je m'étonne toujours des propos de Zbiri qui déclare tantôt : «Si ce n'était pas Chadli, j'aurais pris le pouvoir», tantôt: «Chadli se serait [de toute façon] placé du côté du vainqueur». Pourtant, la vérité est tout autre.

Naissance d'un système : aux sources du pouvoir

Par Boukhalfa Amazit

La réunion dite des «Cent jours» (août-décembre 1959), qui s’est déroulée à Tunis, avait conforté les représentants de l’armée de libération dans leur position dominante par rapport aux «civils». En vérité, pour l’époque, ces vocables n’avaient pas beaucoup de sens, ou du moins ne leur attribuait-on pas l’acception qu’ils revêtiront, plus tard, une fois l’indépendance proclamée. Mais ils sont souvent utilisés par les historiens pour différencier les militants qui avaient activé ou qui activaient armés et les autres, autrement dit les politiques. Ces derniers, en général, étaient issus du mouvement national, toutes tendances confondues, à l’exception notable des communistes – injustement – ostracisés depuis toujours, y compris ceux qui se sont engagés dans le combat une fois l’heure de vérité arrivée. Les patriotes armés, si on peut les désigner ainsi, pour rester dans l’époque, exerçaient donc un empire, acquis (confisqué, serait le terme idoine), depuis la réunion du Caire du 20 août 1957.

Ali Yahia Abdennour : «Le scrutin du 29 novembre 2012 sera marqué par un nouveau record d’abstention»

Par Ali Yahia Abdennour
L'été n’est pas propice à l’action mais à la réflexion, qui est l’exigence fondamentale. L’automne algérien sera chaud, tous les signes extérieurs de la violence sont en place et personne ne sait comment il va se terminer. Le Printemps arabe, qui a renversé les dictateurs, ne doit pas dégénérer en hiver intégriste mais devenir un automne de la démocratie.
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