Par L’institut Hoggar
Avertissement :
Ceci est une courte biographie de Mourad Dhina, toujours en détention à la
prison de la Santé
à Paris en vue de sa possible extradition vers l'Algérie. Elle a été rédigée
hâtivement pour répondre au besoin du public d’en savoir plus sur cet homme que
le régime militaire d’Alger tente à nouveau de neutraliser et de ternir. Il
s’agit d’une biographie non-autorisée, d’abord parce qu’elle n’a pas été lue et
validée par Mourad Dhina, ensuite parce qu’il n’aurait pas accepté la démarche
d’écrire sur sa personne.
Ce travail n’aurait pas été possible sans l’apport
des membres de sa famille, ses amis et ses collègues ; qu’ils soient tous, et
toutes, remerciés pour les éclairages et les précieuses informations qu’ils ont
fournis. Les faits rapportés dans cette biographie ont été vérifiés par
l’entourage de Mourad Dhina. Malgré le soin pris pour valider ce texte, il est
possible que des erreurs sur des détails se soient involontairement glissées.
Nous en portons l’entière responsabilité.
Institut
Hoggar
31
janvier 2012
L’héritage
Mourad
Dhina est né à la veille de l’indépendance, le 6 août 1961, à Blida. Mourad est
le cinquième d’une fratrie de cinq sœurs et quatre frères. Il est issu d’une
famille connue de Laghouat, une ville à la porte du Sahara algérien dont
l’histoire est empreinte de spiritualité, de résistance à la colonisation
française et de vitalité intellectuelle [1].
Quand
Mourad nait, son père, Mohamed Dhina, est en détention à Blida. Cette détention
s’enchaine à des internements successifs dans les camps d’Aïn-Oussera, de
Bossuet à Sidi-Bel-Abbès, puis d’Arcole à Arzew, suite à son arrestation juste
après la grève nationale du 28 janvier 1957, avant l’examen du dossier de la
question algérienne à l’ONU. Mohamed Dhina, né à Laghouat le 23 février 1920 et
décédé le 10 novembre 2000, était un militant nationaliste de la première
heure. Secrétaire du bureau de l’Union Démocratique du Manifeste Algérien
(UDMA) à Laghouat, parti dirigé par Ferhat Abbas, il écrivait et sensibilisait
pour la cause nationale et activait avec Mohamed Bensalem dans un cadre
politique pour l’indépendance de l’Algérie. Deux mois après la déclaration du
1er novembre 1954, Laghouat s’engage dans la lutte armée. Mohamed Dhina, qui a
rejoint le Front de Libération Nationale, contribue à la structuration du
premier noyau [2] de maquisards dans la région, noyau qui s’élargira en groupes
de moudjahidine dans le Djebel « Gaada », dans la chaine du Djebel Amour
(Aflou). Ses activités révolutionnaires dans la wilaya VI lui vaudront d’être
pourchassé non seulement par l’armée coloniale mais aussi d’être la cible [3]
des milices armées de Bellounis, encadrées par l’armée française. Son cousin,
Tahar Dhina, tombera au champ d’honneur.
A l’indépendance, Mohamed Dhina sera le
premier sous-préfet de Laghouat, puis sous-préfet à Touggourt. Il est ensuite
chargé de mission à Médéa, une sanction d’Ahmed Ben Bella pour son amitié et
soutien au colonel Chaabani. Cette sanction prend fin en aout 1965 [4], et il est ensuite nommé secrétaire général à
la wilaya d’El Asnam, puis à Ouargla jusqu’en novembre 1971 [5], suite à quoi il sera nommé secrétaire général
de la wilaya de Batna, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite.
Mohamed
Dhina est le second fils d’Abdelkader Dhina, l’un des premiers instituteurs «
indigènes » diplômés de l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Alger-Bouzaréa en 1896
qui, bien que doué, refuse de poursuivre ses études pour ne pas avoir à se
naturaliser [6]. Deux utres fils d’Abdelkader Dhina sont de brillants
intellectuels.
Atallah
Dhina, ex-directeur de l’éducation de la wilaya de Laghouat, docteur en
histoire de l’Université de Paris, a enseigné à l’Institut d’Histoire de
l’Université d’Alger, qu’il a aussi dirigé ; il a publié de nombreux ouvrages
et articles [7].
Amar
Dhina, le fils ainé d'Abdelkader, de dix-huit ans plus âgé que Mohamed, est
particulièrement important à évoquer parce que c’est lui qui s’est chargé
de l’éducation de Mourad. Né le 9 avril 1902 à
Laghouat,après des études primaires à Kourdane et des études secondaires à
Médéa, il rejoint lui aussi l’Ecole Normale d’Instituteurs d’Alger-Bouzaréa
d’où il obtient le diplôme d’instituteur [8]. Quand cheikh Moubarak El Mili,
envoyé par l’Association des oulémas, s’établit à Laghouat en 1927 pour y
diffuser son enseignement, Amar quitte son emploi d’instituteur pour
accompagner cheikh El Mili dans son œuvre d’éducation et de conscientisation.
Il étudie la langue arabe et assiste cheikh El Mili dans la cartographie pour
son imposant ouvrage sur l’« Histoire de l’Algérie » [9]. Amar va ensuite en
France étudier la pédagogie [10]. De 1933 à 1940, Amar enseigne à Miliana en
parallèle à des études supérieures. Il professe ensuite au Collège moderne [11]
de Blida, puis il passe son agrégation en langue et littérature arabes en 1951
[12].
A l’indépendance il sera nommé inspecteur
général de l’enseignement en arabe au Ministère de l’éducation nationale, et il
enseignera la civilisation musulmane à l’Université d’Alger [13]. Homme pieux
et humble, fin pédagogue et riche d’une grande culture – il s’intéressait à
l’histoire, la géographie, la peinture et l’astronomie en plus de sa spécialité
–, il a consacré sa vie entière à l’enseignement et la recherche, jusqu’à son
décès en décembre 1987 [14]. Il a publié de nombreux articles et livres [15].
Le lycée technique Amar Dhina de Laghouat porte son nom à sa mémoire.
C’est
dans cet entourage spirituel, intellectuel et patriotique que va grandir
Mourad, qui a été éduqué principalement par son oncle ainé, Amar Dhina, chez
qui il vivait à Blida. C’est lui qui va éveiller son esprit et sa curiosité
naturelle. Son père de son côté lui inculquera le sens de la responsabilité et
le courage.
Le scientifique
Mourad
Dhina fait des études brillantes au lycée Ibn Rochd à Blida. En 1979, il
obtient son baccalauréat, section mathématiques, avec mention très bien ; il
fait partie des lauréats reçus et primés par le président Chadli Bendjedid. Il
poursuit ensuite un cycle d’études de quatre ans pour un DES en physique,
option physique théorique, à l’Université des Sciences et de la Technologie d’Alger
qu’il achève en juin 1983. Mourad Dhina est majeur de sa promotion [16]. Il
obtient une bourse pour des études post-graduées en physique aux USA.
Il
quitte l’Algérie en automne 1983 pour les Etats-Unis. Il fait des études
courtes d’anglais puis rejoint le Massachusetts Institute of Technology (MIT),
près de Boston, considéré comme la meilleure université au monde en sciences et
technologies. Il fait d’abord un Master en physique qu’il complète en une année
(1985). Mourad Dhina rejoint ensuite le groupe du professeur Samuel Ting,
lauréat du prix Nobel de physique en 1976 [17], pour faire son doctorat. Sa
thèse en physique des particules expérimentale, dirigée par le professeur Min
Chen, concerne la mesure de la force forte fondamentale à travers la production
d’hadrons générés par la collision d’électrons et de positrons à haute énergie.
Le collisionneur électron-positron (PETRA [18]) qu’utilise Mourad Dhina pour
ses mesures est situé à DESY (Deutsches Elektronen-Synchrotron [19]), le plus
grand centre allemand de recherche en physique des particules à Hambourg.
Mourad Dhina complète sa thèse de doctorat en avril 1987, soit en moins de deux
ans [20].
En
juillet de la même année, Mourad Dhina est recruté comme physicien
expérimentaliste au prestigieux département de physique de l’ETHZ [21], l'École
Polytechnique Fédérale de Zurich. Il contribue aux travaux sur le détecteur L3
du grand collisionneur électron-positron (LEP en anglais), l’accélérateur le
plus puissant à l’époque, avec un pourtour de 27 km et passant à cent
mètres sous le site du CERN, entre la
France et la Suisse. Mourad Dhina participe à une
collaboration internationale qui fait des dizaines d’expériences sur la
détermination des paramètres de la force électrofaible, sur des tests des
théories des forces électromagnétique et forte, sur le boson de Higgs ainsi
qu’à des mesures explorant l’existence de nouvelles particules et forces [22].
Il contribue à des dizaines de publications scientifiques [23].
Même
s’il est engagé dans d’exaltantes recherches à la frontière de la physique
fondamentale, Mourad Dhina ne succombe pas à la tentation carriériste et de la
réussite individuelle. Depuis qu’il a quitté le pays, il réfléchit et discute
avec ses compatriotes sur les moyens de hisser l’Algérie sur le plan
scientifique. Il active au sein du réseau ANTA [24] regroupant des ingénieurs
et des chercheurs algériens en Amérique du Nord, en Europe et en Algérie qui
œuvrent pour faciliter le transfert technologique au pays. Les initiatives de
Mourad Dhina incluent un projet de constitution d’un groupe national de
physique expérimentale, l’obtention de financements pour former des physiciens
algériens au CERN, une proposition de développement de réseaux de
télécommunications avant-gardistes à l’époque, l’envoi d’ordinateurs à des
étudiants, des conseils techniques etc. [25] Ses contacts et les entraves qu’il
rencontre au sein des institutions nationales à travers lesquelles il cherche à
apporter sa petite pierre au transfert technologique lui révèlent que la
science et la technologie ne peuvent prendre racine et fleurir dans un
environnement politique qui asservit les hommes et les esprits [26].
Ces
activités ont lieu notamment durant « la récréation démocratique », un sarcasme
du pays qui désigne le « Printemps algérien » précoce entre 1988 et 1991. En
octobre 1988 l’Algérie avait été secouée par des émeutes de jeunes que l’armée
a réprimés dans un bain de sang [27]. Plusieurs centaines d’Algériens sont tués
et des centaines sont torturés [28]. L’armée, qui a confisqué le pouvoir dès
l’indépendance, tente alors de se relégitimer en feignant de consentir à une
transition démocratique ; elle se retire du comité central du parti unique
(FLN) et désigne un ministre de la
Défense pour simuler un désengagement de la gestion politique
du pays. Une nouvelle Constitution (1989) consacre le multipartisme, la censure
recule, les journaux privés et les associations citoyennes se multiplient, un
nouveau code de la magistrature affirme l'indépendance de la justice. C’est une
période où les énergies se libèrent et toute une génération rêve de pouvoir
enfin construire une Algérie digne de son histoire.
L’opposition au coup d’Etat
L’interruption
de cette transition démocratique va briser ces rêves, et bouleverser la vie de
Mourad Dhina à l’instar de millions d’Algériens. Le 11 janvier 1992, l’armée
fait un coup d’Etat. Les premières élections législatives libres et
transparentes depuis l’indépendance donnent la majorité au parti du Front
islamique du Salut (FIS), ce qui ne correspond pas au schéma de la façade
démocratique qu’avait prévue l’armée. Cette dernière annule alors le scrutin,
écarte le président Chadli et lui substitue un Haut Conseil d'Etat, et commence
la destruction du FIS. Des milliers de cadres, de membres et de sympathisants
réels ou présumés du FIS sont arrêtés, déportés et détenus sans acte
d'accusation dans des camps au Sahara ; beaucoup d’entre eux sont torturés.
Certains fragments dispersés et radicalisés de ce parti répondent à la violence
d’Etat par la contre-violence et tuent des policiers, des soldats et des
fonctionnaires. L'Algérie plonge alors dans une spirale de violence qui va
aller en s'aggravant et conduire, une décennie plus tard, à au moins 200.000
morts [29], 500.000 morts selon le président de la Ligue algérienne de défense
des droits de l’homme, Me Abdennour Ali-Yahia [30], à des centaines de milliers
de prisonniers politiques et presque autant de torturés [31], entre 12.000 et
20.000 disparus [32], des dizaines de milliers de blessés, 1,5 millions de
citoyens déplacés à l’intérieur [33], et à des centaines de milliers d’exilés.
Bien
qu’il ne soit pas membre du FIS, Mourad Dhina condamne immédiatement le putsch
militaire et décide de s’y opposer. Le coût de l’intégrité politique sous une
dictature est souvent la mort, la prison, l’exil ou l’isolement. Même de
l’étranger ce n’est pas une décision facile, vu que le coup d’Etat se fait avec
le soutien de l’Etat français et des puissances occidentales et qu’une
propagande, diabolisant ceux qui s’opposent au projet des généraux Algériens,
se déclenche. Mourad Dhina s’investit d’abord dans une campagne de
sensibilisation de l’opinion internationale sur les violations des droits de l’homme
en Algérie et organise plusieurs manifestations. Quand les généraux dissolvent
administrativement le FIS en mars 1992, Mourad Dhina décide, en réponse à cette
injustice, d’adhérer à ce parti. Mourad Dhina active au sein du FIS à
l’étranger en tant que militant et ne tarde pas à s’affirmer, par sa
compétence, sa discipline, sa démarche consensuelle et son dévouement, comme
personnalité respectée et voix écoutée par les responsables et cadres du parti.
Au
premier anniversaire du putsch, en janvier 1993, il organise à Genève une
conférence-débat avec Maître Abdennour Ali-Yahia, pour informer sur les
détentions arbitraires, les camps d’internement du Sahara et la torture
systématique des détenus politiques.
En
1994, Mourad Dhina cofonde, avec un petit groupe d’amis, la maison d’édition «
Hoggar Print », qui va publier des rapports sur la situation des droits de
l’homme en Algérie, et qui deviendra plus tard l’« Institut Hoggar ». Il
apprend sur le tas le métier d’opérateur offset et se charge lui-même de l’impression
des premières publications de Hoggar, dont les trois volumes du Livre blanc sur
la répression en Algérie [34], une publication qui sera interdite en France
[35].
Le temps de l’endurance
Traqué
par les services de Charles Pasqua, nommé ministre de l’Intérieur fin mars 1993
et qui s’est tout de suite mis en chasse aux Algériens opposés au coup d’Etat,
une campagne qui fera tant de victimes dont les déportés de Folembray et les
exilés au Burkina Faso, Mourad Dhina quitte la localité française de
Saint-Genis où il réside, et trouve asile à Genève. Il perd alors son emploi au
CERN, situé sur la frontière franco-suisse et contrôlé partiellement par l’Etat
français. A partir de ce moment là, Mourad Dhina et sa famille, qui n’ont pas
bénéficié du statut de réfugiés politiques, vont être confrontés à une vie
précaire qui durera plus d’une décennie [36].
Outre
ces difficultés, Mourad Dhina subit une campagne de diffamation de la part du
régime putschiste et ses relais médiatiques en Algérie et en Europe. La
propagande orchestrée par l’armée, en plein régime génocidaire [37], immobilise
par la peur des pans entiers de la société. La peur pour sa vie ou d’être
exposé à la vindicte diffamatoire des médias, la sécurité financière de sa
famille et le calcul d’intérêt politicien suggéraient, à ce moment, de se
dissocier du FIS, mais Mourad Dhina agit par conscience et principe, selon ce
qu’il croit juste.
C’est
le destin des opposants debout d’endurer l’épreuve du pilori calomnieux des
dictatures. Mourad Dhina va d’abord être accusé, en 1994, de fournir un soutien
logistique, et même des armes, aux groupes armés en Algérie, sur la base du
rapport d’un agent de la police genevoise. Il s’avère plus tard que ce policier
était en liaison avec un agent des services algériens résidant en Suisse et
que, ensemble, ils avaient établi une liste de dizaines de citoyens algériens
vivant en Suisse, ce qui a résulté en plusieurs exécutions extrajudiciaires en
Algérie. Les deux agents sont arrêtés en décembre 1994, le ministère public de la Confédération
helvétique instruira cette affaire et le Tribunal Fédéral Suisse reconnaitra
les deux agents « coupables d’espionnage et service de renseignements
politiques et de violation du secret de fonction » et les condamnera, le 5
novembre 1997, à des peines de prison et à verser à Mourad Dhina « une
indemnité pour tort moral » [38]. Au même moment, la justice algérienne aux
ordres des militaires condamne Mourad Dhina, par contumace, à 20 ans
d’emprisonnement et charge la diplomatie au service des généraux de demander
son extradition.
Les
attaques médiatiques que subit Mourad Dhina le traitent souvent de « terroriste ».
A ces calomnies, il répond :
«
Je sais que mon père, paix sur son âme,
était traité de “fellaga” de “terroriste” et de “criminel” de la part du
colonialisme français, car il n’a pas voulu accepter l’humiliation et la
soumission à l’occupation. La
France a quitté notre pays, Dieu Merci. Les insultes et les
anathèmes visant à dégrader la valeur de l’être humain et à le criminaliser
sont chose courante ; cette méthode a été utilisée par les despotes depuis la
nuit des temps à l’encontre de leurs opposants. Même les prophètes, paix et
salut sur eux, n’ont pas échappé à ce genre de mauvais traitement. Ma
conscience est tranquille sur ce plan là. Je ne me considère nullement comme un
terroriste. Je n’ai jamais entrepris une chose qui porte atteinte aux droits
des gens, notamment les faibles, les victimes, les opprimés qui ont souffert le
plus d’une guerre imposée au peuple algérien par ceux qui se croient les
tuteurs de ce peuple. » [39]
Pour
suggérer qu’il est un islamiste « inculte » et « obscurantiste », la propagande
contre Mourad Dhina déploie aussi l’accusation qu’il ne veut pas condamner les
« assassinats d’intellectuels », concernant lesquels, par ailleurs, pèsent de
graves suspicions sur le DRS [40]. En réponse à cette accusation il explique :
«
J’ai dit : “S'il y a des morts, nous devons pleurer tous nos morts et dénoncer
tous les crimes. Je suis le premier à dénoncer tous les crimes qui ont entrainé
la mort de centaines de milliers de nos frères algériens et algériennes. […] A
un moment donné, je parle d’“intellectuels de gauche”, il faut bien remarquer
que dans la vidéo il y avait une coupure. J'ai mentionné le nom
d'“intellectuels de gauche” parce que c'était dans un débat, non transmis dans
le documentaire, entre moi et l'interviewer, sur qui ils étaient. Lui [il]
disait que c’étaient des “intellectuels de gauche”. J'ai dit écoutez, c'est
votre appréciation, et si vous insistez à les nommer comme ça, qu'il en soit
ainsi. […] Je n'accepte pas la sélectivité. On ne parle pas de la mort de X
pour oublier celle de Y, quelles que soient ces personnes. Pour moi tous les
Algériens qui ont été assassinés dans la tragédie que nous avons connue
méritent le respect et méritent qu’on fasse la vérité sur ce qui s'est passé.
Je n'accepte pas les étiquettes collées ici et là : celui-là est un
intellectuel qui a été tué par un intégriste. On présente [les faits] sous une
forme qui plait à un pouvoir donné, qui plait à certains courants politiques.
Moi, je ne fais pas de la surenchère politicienne sur les victimes, il faut
dénoncer tous les crimes. Et aujourd'hui il ne suffit pas de dénoncer, et c'est
là où j'interpelle tous les soi-disant intellectuels et démocrates : venez avec
nous et recherchons la vérité sur ce qui s'est passé dans notre pays. Car on ne
peut pas faire l'impasse sur cette recherche de vérité. Et moi, je m'y engage
personnellement pour que l'on fasse toute la vérité et j'accepte le verdict de
cette quête de vérité quel qu'il soit, car nous la devons à la mémoire de
toutes les victimes. » [41]
Comme
exemple du discours de déshumanisation, artifice déployé pour couvrir
moralement la répression, Mourad Dhina est aussi chargé de cautionner les
attentats de Paris de 1995, qui s’avèreront aussi être probablement l’œuvre du
DRS algérien [42]. A ce sujet, Mourad Dhina éclaircit :
«
J’ai eu une autre fois dans une interview le même genre de reproches, dans une
télé française, suite aux attentats de 1995, en France à Paris, où j’ai eu les
deux chaines Antenne 2 et TF1 qui sont venues m’interviewer et qui voulaient
savoir : “Pourquoi ne condamnez vous pas les attentats ?” J’ai dit : “Le
problème n’est pas de condamner vos attentats, le problème qui se pose pour moi
en tant qu’Algérien est pourquoi vous vous taisez devant les quarante mille
morts”. A l’époque on croyait qu’il y en avait quarante mille, mais je crois
qu’il y en avait malheureusement beaucoup plus, et je disais que : “Vous vous
taisez devant ces massacres qui ont eu lieu chez nous et vous voulez que moi je
vienne intervenir chez vous pour pleurer les huit morts à Paris”. Bien sûr, il
ne s’agit pas de se réjouir de la mort de qui que ce soit dans le monde, mais de
dire que ce qui me chagrine en ce moment, ce qui me rend vraiment très
attristé, c’est ce qui se passe chez moi. » [43]
A la recherche d’une issue à la crise
Toutes
ces pressions psychologiques des usurpateurs du pouvoir en Algérie ne font
qu’affermir sa volonté et ne l’empêchent pas de garder une vision réaliste et
pondérée pour sortir l’Algérie de l’impasse. Il aura un input significatif dans
la formulation de la position du FIS dans les discussions qui ont mené à la
signature à Rome en janvier 1995 par les forces politiques algériennes de la «
Plateforme pour une solution politique et pacifique de la crise algérienne »,
communément connue sous le nom de « Contrat National de Rome » [44]. Cette
plateforme adopte les principes du rejet de la violence pour accéder ou se
maintenir au pouvoir, le contrôle civil de l’armée, le multipartisme et
l’alternance politique, le respect et la promotion des droits de l’homme, la
garantie des libertés fondamentales, et l’islam, l’arabité et l’amazighité
comme éléments constitutifs de la personnalité algérienne [45].
En
octobre 1997, il devient le porte-parole du Conseil de coordination du FIS
(CCFIS). Le CCFIS publiera le 11 janvier 1999 un « Manifeste du FIS pour la
justice et la paix en Algérie » [46], qui ébauche une vision pour le retour à
la paix et à la justice ainsi que les réformes politiques à entreprendre, en
particulier celles touchant aux relations entre civils et militaires, pour
garantir les libertés et les droits politiques, humains et socio-économiques des
Algériens [47].
Si
ce manifeste parle de droits, Mourad Dhina, lui, pense en devoirs, les
opportunités et ressources que la vie a mis à sa disposition n’étant pour lui
que source de responsabilité. Il se rend disponible à toutes les initiatives
pour établir des échanges entre les intellectuels et politiques algériens,
atomisés qu’ils sont par les divergences idéologiques ou politiques, la peur ou
les ambitions personnelles.
En juin 2000, il participe au colloque
rassemblant des personnalités politiques algériennes sous le thème « Les
dimensions réelles de la crise algérienne » et cosigne la « Déclaration de
Genève » [48] pour la résolution du conflit algérien. Cette déclaration appelle
à l'abandon « du pluralisme de façade et de la diabolisation mutuelle » et de «
la gestion clientéliste et policière du champ politique », ainsi qu’à «
rétablir le dialogue entre Algériens » et « construire une véritable réconciliation
nationale » respectant « le devoir de mémoire, de vérité et de justice ». Pour
sortir de la crise, elle préconise un consensus « autour de quatre grands
principes non négociables : respect de l'alternance électorale, liberté de la
presse, autonomie de la justice, égalité juridique effective des citoyens sans
discrimination aucune ».
L’aggiornamento du FIS
En
2001, Mourad Dhina est chargé par Madani Abbassi, président du FIS, d’organiser
le congrès du parti. Le 3 et 4 août 2002, le congrès du « Martyr Abdelkader
Hachani » se tient en Europe et désigne Mourad Dhina comme responsable du
Bureau exécutif national par intérim. Ce congrès, organisé dans des conditions
difficiles et un contexte post-11 septembre très tendu, sera qualifié par de
nombreux observateurs de la scène politique algérienne d’étape importante dans
la vie du FIS qui s’est vu doter de textes institutionnels fondamentaux [49] :
statuts, règlement intérieur et plateforme politique.
Mourad Dhina défend au Parlement irlandais une
proposition de sortie de crise, sur invitation du Ireland Algeria Solidarity
Group qui avait lancé en février 2002 l’« Initiative de Dublin pour un
règlement pacifique, juste et politique en Algérie » [50], basée
essentiellement sur le « Contrat National de Rome ».
En
2003, Mourad Dhina dirige la publication « Le FIS du peuple : Politique, droit
et prison en Algérie » [51] qui est un argumentaire juridique, politique et
humain pour la libération des dirigeants du FIS et de tous les prisonniers
d’opinion en Algérie.
Le
13 octobre 2004, un an après la libération du président et du vice-président du
FIS, Mourad Dhina annonce sa démission de ce parti dans un communiqué rendu
public qui justifie ce départ par le « dysfonctionnement organisationnel » du
parti et par l’inobservance « par principe ou dans la pratique, [des] textes et
décisions du parti, et parfois l’absence de volonté de se référer et se
conformer à ses règlements dans la gestion des affaires courantes et dans les
prises de position » [52]. Ainsi, Mourad
Dhina quitte le FIS lorsqu’il réalise qu’« après de multiples tentatives pour
lancer un travail institutionnel dans le cadre du FIS, nous devons reconnaître
que ces tentatives n’ont pas abouti » [53].
Après
sa démission du FIS, Mourad Dhina continue à exprimer publiquement ses
positions à titre indépendant. Il maintient un regard critique sur les
relations entre civils et militaires et exprime le point de vue que la « charte
nationale de la réconciliation » est un texte qui consacre l’impunité [54].
Nonobstant son retrait du FIS, ses positions constantes lui valent le 20 juin
2005 une nouvelle condamnation à perpétuité, par contumace, sur la base d’«
aveux » extraits sous la torture d’un citoyen arrêté à Alger.
Mourad
Dhina prend le temps d’approfondir ses réflexions sur les méthodes efficaces
pour opérer un changement politique profond en Algérie. Il a toujours été
convaincu que seul un large rassemblement, dépassant les clivages idéologiques,
pourrait contraindre le pouvoir militaire à rendre au peuple sa souveraineté,
et c’est à partir de là qu’il va s’associer aux discussions engagées par des
citoyens algériens d’horizons divers. De ces échanges est né, en avril 2007, le
Mouvement Rachad [55].
L’alternative Rachad
Mourad
Dhina et ses collègues conçoivent Rachad comme un mouvement, et pas un parti,
car ils considèrent que « la structure actuelle du pouvoir algérien ne permet
pas une activité politique réelle où s’affronteraient les idées permettant aux
Algériens […] de choisir en toute liberté ceux et celles qui auront délégation
de mettre en œuvre le programme pour lequel ils auront été élus » [56]. Rachad
a pour but d’établir un « Etat de droit et de bonne gouvernance » où «
l’autorité politique [est] légitime, civile, souveraine, équitable, sociale,
prévoyante, participative, efficace, transparente et redevable. » [57] Pour
atteindre ce but, Rachad « adopte les voies non violentes » et « entend
impliquer toutes les composantes de la société algérienne » [58]. Rachad est un
mouvement dirigé de manière collégiale [59].
Depuis
la constitution de Rachad, le pouvoir militaire d’Alger ne cesse d’appliquer à
l’encontre de Mourad Dhina, et envers d’autres membres de ce mouvement, la
politique du bâton et de la carotte. D’une part il continue, par le biais de sa
diplomatie et de ses relais médiatiques, de mener une campagne de diffamation à
son encontre, le présentant aux autorités européennes comme un dangereux
terroriste qu’il faut extrader en Algérie. D’autre part, il lui promet, par
l’intermédiaire de nombreux émissaires, dont des ministres et des ambassadeurs,
maints privilèges s’il « rentrait dans les rangs », comme l’avaient fait
d’autres auparavant. Tout comme il a enduré avec patience la précarité
matérielle et les campagnes de dénigrement, Mourad Dhina résiste à ces
tentatives de récupération et refuse toute négociation avec le pouvoir
militaire qui ne soit pas conclue dans la transparence et qui n’associerait pas
l’ensemble de la classe politique.
En
2007, Mourad Dhina est nommé directeur exécutif de la Fondation Alkarama
[60] pour les droits de l'homme, une organisation fondée par des défenseurs
arabes des droits de l’homme qui focalise son action sur le monde arabe.
Alkarama, qui travaille avec les instruments des droits de l'homme de l'ONU et
qui est devenue, en quelques années, une ONG reconnue dans le monde arabe,
défend les victimes des violations des droits de l’homme, sans distinction :
hommes et femmes, de courant islamique ou laïque, sunnites et chiites,
chrétiens persécutés par le régime égyptien et juifs persécutés au Yémen.
Mourad
Dhina participe en novembre 2008 au colloque qui rassemble diverses
personnalités politiques et intellectuelles algériennes à Genève pour discuter
des « Perspectives de changement politique en Algérie » [61]. Le communiqué
final insiste sur « la nécessité d’un changement du régime » qui doit être «
radical, consensuel et non-violent » ainsi que sur le besoin d’inclure « toutes
les forces qui aspirent à ce changement, et ce quelles que soient leurs
idéologies, leurs tendances politiques ou leurs secteurs d’activité » [62].
Depuis
2007, bien avant le « Printemps arabe », Mourad Dhina anime des ateliers de
réflexion et de débat au sein de Rachad et écrit sur les moyens non-violents à
mettre en œuvre pour un changement radical du système politique. Dans ces
activités, il aborde les définitions diverses de la non violence, l’évolution
des luttes non violentes à travers l’histoire, et les expériences, réussies ou
ratées, de changement politique non violent dans le monde [63]. Pour Rachad, la
non-violence n’est pas un acte de soumission, de dérobade ou de compromis face
au conflit. C’est une forme de lutte qui vise à faire une pression d’ordre
politique, économique, sociale et morale pour atteindre l’objectif du
changement. Elle est moralement et stratégiquement la plus efficace des
méthodes pour opérer un changement politique radical. La lutte non-violente
peut avoir des objectifs de changement modérés ou réformateurs, comme elle peut
viser un changement fondamental de l’ordre imposé. Elle nécessite un engagement
de ceux qui mènent la lutte à ne pas y recourir tout en sachant qu’ils subiront
probablement la violence du pouvoir contre lequel ils luttent. Par conséquent,
elle exige la patience et la discipline, et une capacité de résistance face à
la répression. Elle ne requiert pas nécessairement un leader charismatique, des
saints ou des personnes exceptionnelles. On l’a vu dans le « Printemps arabe »,
des citoyens ordinaires en sont capables.
Pour Mourad Dhina, la liberté d’expression et
de pensée n’est pas un slogan creux. Il l’incarne dans son comportement public
et privé. Il écoute avec attention, patience et respect même ses détracteurs et
défend assidûment le droit de parler de ceux qui s’expriment mal ou qui ont des
opinions contestables [64]. Au sein du Mouvement Rachad, Mourad Dhina s’est
engagé particulièrement à vaincre les obstacles à la liberté d’expression en
Algérie. Il est l’architecte et la cheville ouvrière du projet de télévision
Rachad, d’abord sur Internet en 2010, ensuite par satellite en 2011 [65], que
le mouvement Rachad ouvre à tout le spectre politique algérien. Rachad TV se
conçoit comme un média alternatif pour « offrir un espace de dialogue aux
Algériens », « donner la voix à ceux qui en sont privés », « refléter la
diversité de la culture et des opinions dans la société algérienne », «
encourager le changement politique non violent », « promouvoir la bonne
gouvernance » et « contribuer à une véritable réconciliation respectant les
impératifs de la vérité, de la mémoire, la justice et le pardon ». Son code
d’éthique prescrit de représenter même les positions du régime à travers ses
porte-paroles. Des hommes d’Etat qui ont participé au coup d’Etat de janvier
1992 y ont été invités pour exprimer leurs positions.
Epreuve et persévérance
Le
20 octobre 2011, le général Khaled Nezzar, ex-ministre de la défense du régime
militaire, est arrêté en Suisse, pour être entendu par la police, suite aux
plaintes pour crimes contre l’humanité déposées par de nombreuses victimes
algériennes. Le 11 janvier 2012, au vingtième anniversaire du putsch militaire,
Rachad organise une protestation devant l’ambassade du régime à Paris.
Le
16 janvier 2012, Mourad Dhina est arrêté à l’aéroport d’Orly alors qu’il
retourne à Genève suite à une réunion au siège de Rachad à Paris. Le procureur
confirme lors de son audition le lendemain que l'arrestation fait suite à une
demande d’extradition des autorités algériennes, datant de 2003, qui l'accusent
d’avoir commis des actions terroristes à Zurich en Suisse durant les années
1997-1999. Alors que les autorités suisses ont toujours refusé de donner suite
aux nombreuses demandes d’arrestation et d’extradition de Mourad Dhina du
régime algérien, le magistrat français décide de le placer sous écrou extraditionnel.
Au
moment où ce texte est écrit, cela fait deux semaines que Mourad Dhina est ravi
à sa famille. Mourad Dhina est marié à une algérienne depuis 1986, et il est le
père de six enfants. Contrairement aux diffamations de certains journaux
algériens, Mourad Dhina ne vit pas dans le luxe, mais lui et sa famille
résident dans un appartement modeste de la commune Meyrin, dans le canton de
Genève, où ils sont bien intégrés et appréciés pour leur respect, leur droiture
et leur participation à la vie associative de la collectivité.
Mourad
Dhina manque à sa famille, ses amis et ses collègues, mais lui n’est pas abattu
par sa détention. Toujours serein, il sait que les despotes osent, mais c’est
Dieu qui dispose. Il puise sa patience dans l’épreuve dans sa foi, l’Islam, qui
tient son nom, non pas de ses lois ou ses interdictions, mais « de la force de
l'âme à faire face aux circonstances de la vie, de la disposition à endurer
tout ce que peut offrir une existence, de la soumission à Dieu.» [66]
Mourad
Dhina l’a déjà dit : « Je m'honore d'avoir été condamné par des tyrans.
L'histoire, un jour, me donnera raison. » [67]
Ceux
qui persécutent Mourad Dhina et oppriment le peuple algérien appartiennent au
passé, au cimetière des serments trahis, des vies gâchées et des regrets du
péché. L’avenir est à Dieu, à l’Algérie et à ses enfants fidèles.
«
Mourad Dhina est un Erdogan algérien, il défend un islam compatible avec les
droits de l’homme et la démocratie » [68], dit l’éminent politologue Lahouari
Addi. Il a encore de beaux chapitres de sa vie à donner à l’Algérie.
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© 2012 Hoggar - Tous droits réservés.
Notes
(1)
La ville entre en résistance armée dès le début de l’occupation française
(1830) jusqu’à la mort de Cheikh Moussa, leader de l’insurrection, en 1848. En
décembre 1852, la moitié de la ville est exterminée en résistant à un siège par
les généraux Pélissier, Bouscaren et Valentini. Krim Belkacem dira que c’est à
Laghouat qu’il a appris le sens du mot patrie. Laghouat est aussi le berceau de
la confrérie soufie Tidjania, et elle a été une riche source d’hommes instruits
et de cadres.
(2)
Le noyau a été constitué par des militants ayant servi lors de la deuxième
guerre mondiale, dont le chahid Keririche dit « Qhiwa ». Au cours de l'une
des premières opérations de ce groupe au
nombre réduit, un avion de reconnaissance de l'ennemi a été abattu dans le lieu
dit « Settafa » à 60 kms au sud de Laghouat.
(3)
Il a échappé à une tentative d’assassinat par un groupe armé sous les ordres du
« colonel » Bellounis dans la localité de Seridja à 10 km de Laghouat.
(4)
Journal Officiel de la
République Algérienne, 24 septembre 1965, p. 853.
(5)
Journal Officiel de la
République Algérienne, 19 novembre 1971, p. 1239.
(6)
http://alger-roi.fr/Alger/eng/dupuy/histoire_illustree_ecoles_normales.htm
(7)
Quelques titres d’ouvrage publiés : « Les Etats de l'Occident musulman aux
XIIIe, XIVe et XVe siècles », « Le Royaume abdelouadide à l'époque d'Abou
Hammou Moussa Ier et d'Abou Tachfin Ier », « Le sultanat 'Abd Al-Wadide au
XIVème siècle ».
(8)
www.sidielhadjaissa.com
(9)
Ibid. Les cartes dans cet ouvrage ont été dessinées et commentées par Amar
Dhina.
(10)
Il est titulaire du certificat d'aptitude au professorat de l'enseignement supérieur
(CAPES). Voir www.sidielhadjaissa.com
(11)
Renommé Lycée Ibn Rochd après l’indépendance.
(12)
Voir www.sidielhadjaissa.com.
(13)
Ibid.
(14)
Ibid.
(15)
Parmi les titres de ses livres publiés, citons « Hommes d'Etat, hommes de
guerre », « Califes et souverains », « Femmes illustres en islam », « Grandes
figures de l'islam, Grands tournants de l'histoire de l'islam: De la bataille
de Badr à l'attaque d'Alger par Charles-Quint », « Connaissance de la
littérature arabe », « Les Cités musulmanes d’orient et d’occident », «
Connaissance de la littérature arabe », « Manuel des Débutants en arabe parlé
». Pour les articles citons par exemple : « Notes sur la phonétique et la
morphologie du parler des Arba’ », Revue Africaine, Vol. 82 (1938) pp 313-353, et
« Textes arabes du Sud Algérois », Revue Africaine, Vol. 84 (1940) pp 93-113.
(16)
Plusieurs physiciens algériens de sa promotion se le rappellent comme un
étudiant souriant, courtois et modeste qui cartonnait à tous les examens sans
trop d’efforts (communications privées).
(17)
http://en.wikipedia.org/wiki/Samuel_C._C._Ting
(18) Positron-Electron
Tandem Ring Accelerator.
(19)
Synchrotron allemand à électrons.
(20)
http://dspace.mit.edu/bitstream/handle/1721.1/14861/17850868.pdf?sequence=1
(21)
ETHZ pour Eidgenössische Technische Hochschule Zürich. Sept lauréats du prix
Nobel de physique dont Röntgen, Einstein et Pauli, sont liés à ce département.
(22)
Voir Physics Reports Vol. 236, Nos. 1 & 2 (1993) pp. 1—146.
(23)
Voir par exemple la base de données bibliographiques apps.isiknowledge.com.
(24)
ANTA est l’acronyme de عملية نقل التكنولوجيا إلى الجزائر ; il a
aussi le sens de « toi » pour indiquer la responsabilisation.
(25)
Communications privées avec des physiciens algériens.
(26)
Ibid.
(27)
Plusieurs causes ont été attribuées à ces émeutes : la fin de la légitimation historique,
le socialisme de façade, les sentiments d’injustice, l’arrogance des dirigeants
FLN, l’impunité des forces de l’ordre, la corruption affichée sans fard, les
revendications de libertés violemment étouffées.
(28)
Octobre : Ils parlent, Le Matin, Alger 1988 ; A. Charef, Algérie 1988 : Un
Chahut de gamins, Laphomic, Alger 1990 ; Dossier spécial du quotidien Le Matin
du 5 octobre 2000.
(29) Y Bedjaoui, A Aroua
and M Aït-Larbi (eds), An Inquiry into the Algerian Massacres, Hoggar, Genèva
1999.
(30)
Ali Yahia Abdenour, ‘La grande question est de savoir comment l’armée va réagir
au lendemain des élections législatives’, El Watan week-end, 6 janvier 2012.
(31) Comité Algérien des Militants Libres de La Dignité Humaine et
des Droits de l’Homme (CAMLDHDH), Le Livre Blanc sur la Repression en Algérie
(1991-1995), Tome 1, 2 et Supplément, Hoggar, Genève 1995 & 1996 ; منتدى باحثي شمال إفريقيا، تحقيق عن التعذيب في الجزائر، دار هوقار
للنشر، جينيف 2003
(32) A. Ali-Yahia,
(president of LADDH), ‘Algeria, October 1988 to October 1998: A Ten Year
Crisis’, Lecture at the School of Oriental and African Studies, University of
London, 5 October 1998; M. Khelili, (president of National Union of Algerian
Lawyers), ‘Les disparitions suite à des enlèvements par les forces de
sécurité’, University of Geneva, 26 October 1999; R. Fisk, ‘One man’s heroic
fight against a regime with a taste for torture’, The Independent, 30 October
1997; Algeria-watch, ‘Les "disparitions" en Algérie suite à des
enlèvements par les forces de sécurité’, Mars 1999. Algeria-Watch et Salah-Eddine Sidhoum, ‘Les
disparitions forcées en Algérie : un crime qui perdure’, janvier 2007,
actualisé janvier 2009.
(33)
http://www.internal-displacement.org/publications/global-overview-2010-africa-algeria.pdf
(34)
Rapport rédigé à Alger par le Comité algérien des militants libres de la
dignité humaine et des droits de l’homme, composé d’avocats, de médecins et de
défenseurs des droits de l’homme disponible en format pdf sur www.hoggar.org.
(35)
http://www.hoggar.org/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=589:islam-&id=2541
(36)
A une question d’un journaliste de l’hebdomadaire arabophone Almouhaqiq qui
évoquait une rumeur propagée par la presse algérienne selon laquelle il avait
un salaire doré et habitait dans une villa située dans un quartier résidentiel
luxueux à Genève, Mourad Dhina a répondu : « Concernant ma situation
matérielle, je vous assure que si je voulais la vie aisée, j’aurais pris un
autre chemin. La vie matérielle est venue vers moi, à bras ouverts ; j’ai eu un
poste de travail important en Suisse avant les années 1990, après que j’ai eu
mon doctorat de la plus prestigieuse université américaine alors que je n’avais
pas encore 26 ans. Après le coup d’Etat, je ne pouvais pas profiter de cette
aisance au moment où mes frères se faisaient tuer. J’ai payé un prix fort pour
mes positions et je prie Dieu pour ce soit exclusivement pour Lui. Jusqu’à ce
jour je n’ai ni passeport ni documents officiels, algériens ou autres. Mon
refus de toute compromission avec les pouvoirs occidentaux m’a privé de mes
droits les plus fondamentaux. Et c’est à Dieu qu’on demande assistance. Mon
arrivée en Suisse fut la volonté de Dieu, et mon départ de ce pays se fera avec
Son autorisation, et j’accepte d’avance ce que Dieu me réserve. Dieu merci, je
n’ai négocié avec personne sur mes principes. Je vous assure, monsieur, que je suis
loin d’habiter dans une villa. J’habite un appartement dans un immeuble
populaire qu’on peut classer au plus bas de l’échelle de standing en Suisse. »
(Yacine Benlemnouar, Al-Mouhaqiq (L’Enquêteur), No. 40 du 22 décembre 2006)
(37)
Cette propagande traite les membres du FIS de « terroristes », « criminels », «
barbares », « fascistes », « khmers verts », « fanatiques », « intégristes », «
fous d’Allah », « rats », « chiens enragés », « vermine », « hydre », «
insectes », « gueux », « sales », « gueux », « nauséabonds », « sida », «
cancers » et « parasites » qu’il faut « éradiquer ». Ces caractérisations
suggèrent que les membres du FIS ne sont pas humains et donc qu’ils peuvent
être détruits. Il est connu que ces caractérisations accompagnent souvent les
génocides.
(38)
Arrêt du Tribunal Fédéral Suisse # X.1/1996/ROD
(39)
Yacine Benlemnouar, Al-Mouhaqiq (L’Enquêteur), No. 40 du 22 décembre 2006
(40)
Voir par exemple Arezki Aït-Larbi, « Assassinat de Tahar Djaout : un crime sans
coupables », Le Matin du 26 mai 2001, Monika Borgmann, Saïd Mekbel, une mort à
la lettre, Téraèdre/Dar al-Jadeed, Paris/Beyrouth, 2008, François Gèze,
"Algérie: révélations posthumes du journaliste Saïd Mekbel", 27
février 2008, http://www.rue89.com/2008/02/27/algerie-revelations-posthumes-du-journaliste-said-mekbel.
(41)
Réponse à “benmhidi1956” concernant une interview de 2002, vidéo disponible sur
: http://www.youtube.com/watch?v=KcpWVp-aYFo – voir transcription sur le lien :
http://hoggar.org/index.php?option=com_content&view=article&id=3128:reponse-a-benmhidi1956-concernant-une-interview-de-2002&catid=60:dhina-mourad&Itemid=36
(42)
JB Rivoire et Romain Icard, « Attentats de Paris: On pouvait les empêcher » :
Enquête, Canal +, "90 minutes", novembre 2002.
(43)
Voir référence no. 41.
(44)
http://hoggar.org/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=569%3Ale-putsch-et-la-repression-&id=3133%3Acontrat-national&Itemid=13
(45) Ibid.
(46)
http://hoggar.org/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=569%3Ale-putsch-et-la-repression-&id=3131%3Amanifeste-du-fis-pour-la-justice-et-la-paix&Itemid=13
(47)
Ibid.
(48)
http://hoggar.org/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=612:activites-&id=2547:les-dimensions-reelles-de-la-crise-algerienne
(49)
http://hoggar.org/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=570%3Alere-de-bouteflika-&id=3132%3Aactes-du-congres-du-martyr-hachani&Itemid=13
(50)
http://homepage.eircom.net/~irelandalgeriagroup/
(51)
http://hoggar.org/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=569%3Ale-putsch-et-la-repression-&id=3127%3Ale-fis-du-peuple&Itemid=13
(52)
Lettre ouverte aux membres et sympathisants du Front Islamique du Salut,
disponible sur le lien :
http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/partis/fis_lettre.htm
(53)
Ibid
(54)
Voir le communiqué de Mourad Dhina du 24 septembre 2005 disponible sur le lien
: http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/amnistie/communique_dhina.htm ,
ainsi que sa contribution à l’ouvrage collectif Quelle réconciliation pour
l’Algérie ? (Hoggar, 2005) intitulée « Taire la vérité c’est laisser la porte
ouverte au renouvellement des massacres », disponible sur le lien :
http://hoggar.org/index.php?option=com_flexicontent&view=items&cid=610:chapitres-quelle-reconciliation-pour-lalgerie&id=2570:taire-la-verite-cest-laisser-la-porte-ouverte-au-renouvellement-des-massacres
(55)
Voir la Charte
du Mouvement Rachad, disponible sur le lien :
http://www.rachad.org/index.php?option=com_remository&Itemid=92&func=fileinfo&id=6
(56) Ibid.
(57) Ibid.
(58) Ibid.
(59) www.rachad.org
(60)
www.alkarama.org . Avant cette position, Mourad Dhina travaillait comme
consultant en informatique pour une entreprise suisse privée.
(61)
http://www.cordoue.ch/index.php?option=com_content&task=category§ionid=4&id=15&Itemid=25
(62)
Ibid.
(63)
Mourad Dhina, La non-violence en question, in Changement politique par la
non-violence, en cours de préparation.
(64)
Un témoignage typique de cet aspect du caractère de Dhina vient du journaliste
Yacine Benlemnouar qui introduit une interview avec lui ainsi : « En
interviewant Mourad Dhina […] on ressent que l’on dialogue avec un politicien
chevronné et un homme de société. Malgré nos tentatives de le provoquer avec de
nombreuses questions et accusations, il écoute nos propos avec tolérance et se
défend et défend ses convictions calmement. » Voir l’hebdomadaire algérien
Al-Mouhaqiq (Enquêteur), No 40, 16 décembre 2006.
(65)
www.rachad.tv
(66) Alija Ali Izetbegovic,
Islam Between East and West, American Trust Publications, Indianapolis 1985.
(67)
Ian Hamel, ‘Mourad Dhina a quitté discrètement le FIS’, Le Matin (Suisse), 14
octobre 2006.
(68)
Marie Verdier, La Croix,
26 janvier 2012.
P.S.
L'article dans son contexte contient des photos et images que vous pouvez apprécier, ici.
j'aiiiiiiiiiiiiiiime
RépondreSupprimerbon continuation
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