lundi 3 octobre 2011

Le destin des Algériens : Sauver l’Etat ou sauver le régime ?


Par Lyes Akram

« Première conclusion de mon travail : les Algériens n’aiment pas leurs ministres. Ils ont une mauvaise image d’eux et ne les considèrent pas comme une élite ». Tragique, cette sentence est de Nacer Djabi, sociologue algérien, après « dix ans de recherche », précise Fayçal Métaoui dans les colonnes d’El Watan. Cela étant le cas des ministres, ces exécutants serviles et incompétents, que penseraient les Algériens donc des vrais décideurs ? Ils nourrissent à leurs égard, assurément, de la rancune et du mépris, vu ce qu’est advenu de l’Algérie aujourd’hui. Le régime, au bout d’un demi-siècle d’existence illégitime et meurtrière, n’a rien fait au service de l’Algérie. Depuis le renversement du GPRA en 1962 et jusqu’à nos jours, l’histoire de l’Algérie aura été dans une large mesure une tourmente sanguinolente et le bilan est on ne peut plus grave : Etat déliquescent, élite décapitée, peuple divisé, voire émietté, société en état de décomposition, économie absente, système éducatif déficient et, pour ne rien arranger, à cela s’ajoute l’autoritarisme criminel. Alors que ses instruments sont tombés en désuétude, le régime algérien aspire encore à se perpétuer au détriment de la Nation.

L’œuvre des décideurs
Depuis 1962, date de l’indépendance et de sa confiscation, l’Algérie vit un drame aux conséquences gravissimes. Le régime, qui est « illégitime, criminel et incompétent », a ruiné le pays et la société. Aujourd’hui, l’Etat est en déliquescence avancée et la société frôle une dégénérescence absolue.
Le fait que les Algériens « ne considèrent pas » nos ministres « comme une élite » est surtout un rare indice de clairvoyance de la population, en dépit des meurtrissures qui lui sont infligées. Dans un de ses ouvrages, l’intellectuel algérien Mohamed Lakhdar Maougal, qui a beaucoup réfléchi et écrit sur les élites, affirme que « la cause fondamentale et fondatrice de l’élitisation est la crise ». Lorsque l’on admet cette assertion et compte tenu de notre situation actuelle, situation de crise, on donne définitivement raison aux Algériens quant à leur vision des ministres.
En effet, cette perspicacité des Algériens étonnerait, lorsqu’on connait l’atmosphère algérienne mortifère engendrée par le système et ses ramifications.
Avec une majorité de la presse obséquieuse, devenue donc organe de propagande et aussi d’abrutissement, une perversion de la religion, convertie en un instrument au service du régime et un système éducatif déformant, les Algériens qui n’ont pas perdus l’usage de la raison méritent de la révérence.
Pour la presse, le cas du journal Ennahar est le plus frappant. Et j’ai déjà  écrit sur les mosquées… Toujours est-il que dès qu’un changement ou même une (impossible) ouverture adviennent, de simples directives seront en mesure de réparer ces secteurs, bien qu’une révolution soit nécessaire pour le changement de mentalité. Tandis que pour l’école, malheureusement, afin d’améliorer la situation, c’est un labeur de longue haleine et qui prendra certainement des décennies, une fois qu’une volonté politique sera présente. Cela parce que très tôt au lendemain de l’indépendance, « les autorités se sont attaqués au système d’enseignement, clef de voûte de toute accumulation. Il s’agissait, et il s’agit toujours, d’empêcher la formation d’individus dotés d’une capacité de réflexion et d’analyse critique, capables de tirer profit de leurs expériences et de celles des autres », écrit, dan son essai « La Martingale Algérienne », Abderrahmane Hadj-Nacer, dépité, pour qui « la mauvaise gouvernance » est en Algérie « manifeste ».
Les Algériens qui parviennent, essentiellement par des efforts personnels et des sacrifices immenses, à se former intellectuellement servent aujourd’hui les autres Nations, et sont souvent frustrés du sort de l’Algérie avec ces gangsters éhontés qui nous gouvernent et qui ne veulent pas assumer leur échec, accepter l’évidence et partir.
Aussi, l’Algérie est probablement le seul pays au monde dont l’économie est compréhensible aux enfants de 5 ou 6  ans. Deux axes. On ne produit quasiment rien et on n’investit pas. On importe presque tout et on exporte nos ressources qui sont surtout épuisables. En outre, la rente n’offre pas une vie décente au Algériens, à cause des rapines effrénées et de la corruption débridée. Même si les Algériens voulaient, pour des raisons déraisonnables, oublier l’illégitimité du régime, lui pardonner ses crimes passés et présents, il n’est nullement dans leur droit de permettre des crimes à l’encontre des générations futures. Puisque à l’évidence, la politique économique du régime, c’est l’assassinat de l’économie et la dilapidation irréversibles des ressources.
Défaillance totale, ruine de l’économie, destruction du système éducatif, décomposition de la société, mais aussi, rappelle Hocine Aït-Ahmed, « Cinquante ans après la proclamation de l’indépendance nationale, nous voici face aux mêmes absences : Absence d’un Etat de droit, absence de vie politique, absence de constitution digne de ce nom, absence d’institutions légitimes capables de protéger le peuple autant que le pays des abus et d’assurer son droit à vivre dans la liberté et la dignité ». La situation du pays est on ne peut plus dangereuse.

La vocation des minorités conscientes
Le constat établi par le sociologue Nacer Djabi renseigne sur une lucidité populaire dont les raisons sont perceptibles. En effet, au jour d’aujourd’hui, le régime ne détient ni le monopole de l’information ni, par surcroit, celui de l’éducation(1). En dépit de son labeur de sape, beaucoup d’Algériens ne sont pas conformes au prototype désiré par les décideurs : le « tube digestif ». Au demeurant, un sujet, et non citoyen, qui plus est ultra-individualiste, sans morale ni conscience, capable du pire, corrompu et corrupteur, inféodé à des clans pourris ou à des individus véreux, régionaliste et tribaliste, totalement désintellectualisé et, subséquemment, dépolitisé. De cela en découle la nécessité, pour la sauvegarde de la Nation Algérienne, de l’existence d’une réelle opposition au service du peuple et de la patrie.
Cela dit, la survie du FFS – seul entre plus de 60 partis politiques en Algérie qui ne méritera pas une dissolution après le changement, qui, il faut le croire, est inéluctable(2) – est un miracle très louable. Mais ni ce parti ni les hommes politiques intègres et non-partisans ne suffiront pour faire le travail de conscientisation nécessaire pour le réveil du peuple ou, pour le moins, d’une certaine partie indispensable, notamment la jeunesse. Et c’est cette tâche qu’est la vocation des différentes minorités, conscientes de la crise et de la situation et ses conséquences futures désastreuses, qu’elles soient d’orientation islamiste éclairée ou laïque, pourvu qu’elles acceptent le contrat démocratique et par conséquent l’existence de l’autre. Car « pour mettre fin à une guerre de décomposition sociale, écrit Hocine Aït-Ahmed, l’autodétermination du peuple s’exprime par une large mobilisation de toutes les composantes de la société à l’intérieur de tous les cadres qui sont à sa portée ».
Tout Algérien conscient a ainsi le devoir de « contaminer » son parent ou son fils, son frère, sa sœur, son voisin, son ami, son collègue, etc. Chacun dans la mesure de ses possibilités et compétences. Les universitaires et les étudiants à l’université et les cités universitaires, les médecins et infirmiers dans les hôpitaux et les centres hospitaliers, les fonctionnaires et autres employés dans le cadre de leurs fonctions. Le travail des cybermilitants est d’une importance capitale, et le rôle des Algériens établis à l’étranger n’est certainement pas à sous-estimer bien que, pour reprendre une célèbre formule, « la primauté de l’intérieur » est patente.
Deviser politique, politiser et donc conscientiser devient dans le contexte algérien un acte patriotique, militant et citoyen, l’Algérie étant meurtrie et menacée plus que jamais auparavant. Toutefois, il ne faut pas se leurrer : la voie pour changer le régime n’est pas jalonnée de fleurs, mais jonchée d’épines. Les informations rapportées par la presse ces derniers jours sur les harcèlements que subissent les militants des droits de l’homme et les syndicalistes montrent l’existence de risques divers et la capacité de nuisance du régime n’est que prépondérante. Et ces risques, ont doit les accepter lorsqu’on est convaincu de la justesse de sa cause. Par surcroit, les Algériens n’étant pas exception, l’histoire enseigne que le militantisme désintéressé de ces minorités n’est toujours pas accueilli par la totalité du peuple concerné, mais seulement par une partie. Cependant, celle-ci sera en Algérie, comme partout ailleurs, assurément plus que suffisante pour accomplir la noble tâche qu’est le changement de régime, forme et fond.
« Le combat pour l’indépendance nationale et le combat pour la démocratie sont indissociables. Ceux qui ont cru que l’une pouvait faire l’économie de l’autre ont fait la preuve de leur échec », note encore Aït-Ahmed. Et c’est pour cela que le courage de ces minorités n’a d’égal que celui des combattants de la Liberté qui ont chassé, hier, le colonialisme, nonobstant un rapport de force incontestablement en faveur de celui-ci, d’où, en effet, l’honneur inhérent au combat pacifique aspirant à faire tomber aujourd’hui le régime.
Toutefois, leur vocation outrepasse cela.
Nous avons vu qu’en Egypte, lors du référendum sur l’amendement de la constitution, le 19 mars 2011, seulement 18 millions d’Egyptiens ont participé alors que les électeurs inscrits dépassent les 44 millions. Et, en effet, puisque les islamistes sont admirablement organisé, et la base suit les directives du sommet, la majorité qui avait boycotté surtout par « indifférence » ne peut appartenir à ce courant qui a appelé à une participation massive. Cela n’est pas sans rappeler l’Algérie au début des années 1990. Alors que le nombre des électeurs inscrits était de plus de 13 millions, ceux qui ont voté pour le FIS dans le premier tour des élections législatives, élections qui seront illégalement annulés, étaient un peu plus de 3 millions. Donc au moins 10 millions d’Algériens, une grande majorité, ne se reconnaissent pas dans l’intégrisme du FIS. Mais cela n’avait pas empêché ces 23% d’inscrit ayant voté FIS de lui garantir plus de la moitié des sièges du parlement, à cause du boycott par « indifférence » de presque la moitié des inscrits.
Il incombe ainsi à ces minorités de faire que jamais cette « indifférence » n’atteint de telles proportions. Nous connaissons la suite de l’histoire en Algérie, dominée par le feu et le sang des Algériens. Il n’est certainement pas dans mon intention de mettre sur le même plan les Algériens qui n’ont que boycotté des élections, avec des criminels qui ont commis un coup d’Etat, ruiné la Nation et instaurer la terreur comme moyen de gestion, ni avec des terroristes islamistes ou d’autres obédiences quand bien même manipulés… Pour que demain ne sera pas de l’obscurité d’hier, les Algériens épris de Liberté doivent réaliser la lourdeur de leur(s) mission(s) et la réaliser avec dévouement et abnégation.

Sauver l’Etat ou sauver le régime ?
Je ne connais aucun autre régime dans le monde présent, hormis l’algérien, qui soit nait avec le spectre de sa chute finale. De la guerre de Krim et Boudiaf contre le gang d’Oujda et jusqu’à l’éveil arabe actuel, en passant par la révolte du colonel Chaabani, celle de Hocine Ait-Ahmed, Octobre 88 et les autres soulèvements populaires à caractère politique à l’image du printemps noir en 2001, la chute du régime algérien était toujours une option peu ou prou réaliste. Cependant, jamais auparavant les conditions d’une telle éventualité ne furent réunies comme aujourd’hui. Nous sommes arrivés à la perspective d’une autodestruction du régime.
Ce régime, dont la survie n’était possible qu’après avoir fait couler des fleuves de sang et avoir perpétré des crimes massifs contre le peuple, vit actuellement les circonstances qui aboutiront à sa propre fin. C’est aux mains des gens réellement épris de liberté et sincèrement amoureux de l’Algérie que repose le destin de ce pays. Le dilemme est de taille. Reste que le choix est évident. Sauver le régime ou sauver l’Etat ? Ce dernier, un ensemble d’institutions, pourrait devenir la dernière victime du régime, si les minorités que nous avons évoquées au lieu de réveiller les autres, choisissent de s’engourdirent.
Avec Bouteflika et général Tewfik, les dégâts touchent même l’armée, réputée l’épine dorsale de l’Etat depuis sa création. Cela se mesure par les informations qui se lisent, ici et là, à propos des divergences au sommet mais aussi avec le paradoxe que constituent les dépenses militaires d’un côté et le rang de l’armée algérienne dans le monde, de l’autre. Même lorsqu’on est antimilitariste et libertaire, comme c’est le cas de l’auteur de ces lignes, il n’est que raisonnable, dans le contexte mondiale actuel, d’admettre qu’une armée puissante avec un commandement unie et exclusivement au service du pays est une condition sine qua non pour que perdure cet Etat, seul garant de l’unité du pays.
Malheureusement, ceux-là mêmes qui développent une rhétorique centrée sur l’ennemi extérieur et la « main de l’étranger », souvent jusqu’à l’écœurement, mettent aujourd’hui l’Etat en péril et sont même capables de le vendre, voire de l’offrir aux « autres », si cela empêche une démocratisation effective de l’Algérie.
Manifestement incapable de gérer le pays, le régime sombre. Dans ces conditions, la rente devient une malédiction car elle permit que s’allonge son autodestruction. Et c’est en cela que réside le vrai danger sur l’Etat et sur toutes les composantes de la société algérienne. « Du fait de la lenteur de ce processus, écrit Ahmed Benbitour, lorsque le système se détruit, il détruit avec lui toute la société par un mélange détonnant de pauvreté, de chômage chez les jeunes, de corruption et de perte de la morale collective »(2). Ceci étant, tenter de sauver le régime, tergiverser ou hésiter devient criminel, une traîtrise à l’encontre des martyrs et des générations futures.

Pour une Deuxième République
Il demeure que la gestion de la décade 1990 est le plus grave de tout ce qu’aura vécu l’Algérie indépendante. 200 000 morts : le régime n’a pas hésité, pour garantir sa survie et son maintien, à manipuler et à éradiquer le peuple algérien dont une partie seulement, 23% des électeurs inscrit à l’époque, avait voté pour un parti islamiste radical.
« Il est non seulement impératif de rappeler que le sang des Algériens n’a que trop coulé, écrit Aït-Ahmed, mais il est aussi impératif de rappeler que c’est aux institutions politiques qu’il appartient de veiller à ce que le recours à la violence ne soit plus la seule option laissée aux Algériens ».
A la fin de son message adressé au peuple algérien, l’historique conclue que c’est « seulement au terme d’une remobilisation citoyenne et politique des Algériens que nous pourrons aborder l’ensemble du processus électoral devant aboutir à une refondation institutionnelle, qui remette les droits des citoyens, leur sécurité et leur développement ainsi que ceux du pays au cœur d’une constitution digne de ce nom, par ce que enfin issue d’une assemblée constituante librement élue par des Algériens libres. Ceux qui participeront à l’élaboration de ce processus seront les premiers Algériens véritablement libres, et ceux qui seront partis avant, ne se seront pas battus pour rien ».
Avec l’échec total du régime, la déliquescence de l’Etat et une société en voie de dégénérescence, seule une refondation institutionnelle intégrale est en mesure de donner un nouvel élan à une construction sociale et permettra à l’Algérie d’accéder à la modernité. Les atouts actuels sont une aubaine rarissime, car, ainsi que le remarque Abderrahmane Hadj-Nacer, « l'Algérie est pour la première fois, depuis le néolithique, dans une situation humaine et géographique où elle peut influer sur son propre destin ». Rater, manquer ou gâcher cette occasion serait l’ultime crime qu’un Algérien pourrait commettre.
Décidément, la Démocratie est devenue une nécessité. Et, on n’aura pas de cesse à le répéter, la démocratie, qui n’est pas réductible en le seul électoralisme, est aussi « le contrat qui garantisse qu'une minorité ne verrait pas, au lendemain d'un scrutin, disparaître ses droits à exister ni ses espoirs à devenir un jour majorité », écrit l’éminent historien Mohammed Harbi dans une contribution publié dans le Monde Diplomatique en 1994. La réalisation de ce rêve patriotique n’est en rien moins que l’édification de la Deuxième République Algérienne.

Quel sera le destin algérien ? Si en 2011 Abderrahmane Hadj-Nacer écrit qu’il « n’y a pas d’économie performante sans démocratie, c’est-à-dire sans légitimation par la population », Hocine Aït-Ahmed avait déclaré dès 1962 qu’il « nous est impossible, quelles que soient nos décisions, quels que soient les moyens mis à notre disposition : capitaux, assistance technique et culturelle, d'édifier notre pays si l'enthousiasme populaire fait défaut, si le peuple ne participe pas à cette édification avec ferveur ».
Aujourd’hui comme hier, l’Algérie fait face aux mêmes problèmes. Le régime ne montre aucune volonté d’ouverture réelle, conscient qu’il est de sa vulnérabilité, consubstantielle à sa nature, aux réformes politiques. Les Algériens, changeront-ils d’attitude et prendront leur destin en main ou laisseront-ils le régime détruire l’Etat et le pays ?

L. A.

Notes :

(1)- Le présent article s’inscrit naturellement dans la continuité de ceux, très divers, qui l’ont précédé. Il est peut-être utile de lire « Algérie : le fruit pourrit, le régime va couler », dans ce lien :

(2)- Lire, par exemple, le texte du Dr Ahmed Benbitour « Le changement est inéluctable ! Pourquoi ? Comment ? » :
D’autres articles et textes peuvent éclairer les lecteurs désireux approfondir leur analyses sont disponibles sur ce blog ainsi que dans d’autres sites et blogs.

3 commentaires :

  1. Une sérieuse autopsie d'un échec global, nous n'avons plus de manœuvre pour combler les carences qui infectent toute nos institutions, cette situation menace même le destin de l'Etat.
    il nous reste un seul chemin, la mort ou l’existence

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  2. on ne demande pas à un malade de choisir entre la mort et la guérison! les Algeriens connaissent déjà le chemin de la mort et ils l'ont encore dans l'âme.on ne se contente pas non plus de faire des diagnostics superflus tout les algériens connaissent la situation et ils savent interieurement que la décomposition de la société, si elle a été mise en scène par le pouvoir, ils ont été les acteurs par leur propre gré, tout le monde a une part de résponsabilité,si le ministre de l'education a fait des racines cela ne me donne pas le droit d'obliger mes élèves de faire des cours particuliers chez moi et de persécuter ceux qui refusent. si le ministre de la santé fait des affaires profitant de son statut,cela ne me donne pas le droit de diférer les RDV des vrais malades sur six mois parceque la liste est au complet avec les noms de mes parents et mes amis et les parents des amis de mes amis et de vider les tiroires des salles de soin....QUI FAIT CONFIANCE EN QUI, ON SE VALE TOUS DE LA FEMME DE MENAGE AU PLUS HAUT GRADE DU POUVOIR,A QUI VOUS DEMANDEZ DE CHOISIR DE CHANGER
    OU MOURIR????????????

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