Par Rachid Tlemçani
L’ancien
ministre de l’Energie et des Mines, ami personnel du chef de l’Etat, est revenu
au pays après avoir quitté le territoire national alors qu’un mandat d’arrêt
était toujours lancé contre lui.
Le 17 mars 2016,
il est reçu à l’aéroport d’Oran avec les honneurs, comme s’il était en visite
officielle aux Etats-Unis. «Un dispositif d’accueil digne du personnage» a été mis
en place, a tenu à préciser la chaîne de télévision Ennahar, très proche du
cercle présidentiel, qui a eu la primeur de l’information.
«Les anciens
responsables doivent être respectés», a défendu le ministre de l’Intérieur. Ce
retour sous la bénédiction des néo-conservateurs américains a été préparé et
organisé de longue date. Auparavant, Chakib Khelil a été l’invité d’honneur aux
festivités du 1er Novembre 2015 à l’ambassade d’Algérie à Washington. Comme
première sortie publique, la légitimité historique est perçue comme un
préalable à la prise de pouvoir.
Une campagne
médiatique menée par le secrétaire général du FLN appelant à la
«réhabilitation» de Chakib Khelil est déclenchée dès son départ du pays. Selon
le discours officiel, l’ex-ministre est victime d’une «machination» de
l’Etat-DRS, sous le règne de Mohamed Mediène, dit «Toufik», un chef ni vu ni
entendu pendant 25 ans. Après la dissolution du DRS, le défi majeur à relever
est la sortie le plus tôt possible de l’impasse politique paralysant les
activités du pays, à l’exception des actes de prédation. L’après-Bouteflika est
devenu très problématique pour tout le monde, Algériens et partenaires
commerciaux.
Les enjeux
financiers, économiques, institutionnels et sécuritaires sont énormes, incalculables.
Le pouvoir, vaille que vaille, doit rester toutefois au sein de la «familia»,
semble-t-il. Le groupe de l’Est, sous la direction de Ali Benflis, doit
redoubler d’efforts pour se hisser en un pôle régional avant de prétendre à la
succession du Raïs. Le groupe du Centre sous Ahmed Ouayahia, «le Kabyle de
service», n’a jamais été admis en tant que présidentiable au sein du groupe.
Quant au groupe sous la houlette du SG du FLN, son chef est en fin de mission.
Problématique Chakib Khelil
Lors d’un procès
en cours en Italie depuis des années, il a été question de commissions de 198
millions d’euros de l’entreprise Saipem à Farid Bejaoui, présenté comme l’homme
de confiance de Chakib Khelil. Le scandale de «Panama Papers» vient de révéler que
Farid Bedjaoui a bien reçu une telle somme. Au nom de quoi Farid Bedjaoui, dont
le nom apparaît dans 17 sociétés offshore, recevrait-il de l’argent de Saipem?
En contrepartie, Saipem a obtenu de Sonatrach, entre 2007 et 2009, des contrats
d’un montant de 11 milliards de dollars. Chakib Khelil est cité dans l’arrêt de
renvoi de ce procès.
Selon toute
logique, le gouvernement algérien devait rapidement se porter partie civile si
ce n’est pas pour récupérer le préjudice financier, du moins pour ne pas ternir
davantage l’image du pays. Les pots-de-vin ont été opérés au détriment de
l’intérêt national. Cela n’a pas été fait. Il est donc de bonne guerre de
supposer l’existence d’un scandale financier que le pouvoir politique tente de
protéger. La sagesse des 3 singes semble être adoptée. Pour ne pas connaître et
propager le malheur, il faut «ne rien voir», «ne rien entendre» et «ne rien
dire».
Le 12 août 2013,
le procureur général près de la cour d’Alger annonce que l’ancien ministre de
l’Energie et plusieurs de ses proches font l’objet d’un mandat d’arrêt
international. Ils sont impliqués dans des scandales financiers. Le mandat est
rapidement annulé pour vice de forme : «Un ministre ne peut être poursuivi ou
entendu que par un juge de la Cour suprême». Le procureur général est
rapidement limogé ainsi que son ministre. L’affaire Khelil est classée
visiblement.
Gestion du secteur énergétique
Dès l’arrivée de
Abdelaziz Bouteflika au pouvoir, il nomme Chakib Khelil, un adepte de la
globalisation néo-libérale, comme ministre de l’Energie et des Mines. Ce
dernier va gérer le secteur énergétique durant 12 ans. La gestion des
ressources naturelles du pays se faisait sans concertation, elle est
administrée dans l’opacité comme une caisse noire. Le contrôle a priori et a
posteriori du fonctionnement de Sonatrach présente de sérieuses imperfections.
«La délinquance financière», soutient Djilali Hadjadj, le président d’une
association de lutte contre la corruption, a caractérisé la gestion de ce
secteur névralgique de l’économie nationale.
Quant à la
gestion des ressources humaines, elle a consolidé la logique néo-patrimoniale :
népotisme, clanisme, copinage et favoritisme. Le ministère de l’Energie et des
Mines et la Sonatrach sont devenus des chasses gardées de groupes d’intérêts.
Les partenaires de l’Algérie ont appris à traiter avec des intermédiaires qui
géraient les commissions et les rétrocommissions.
Le ministre a
institué un véritable «système Khelil». Un câble diplomatique révélé en 2010
par WikiLeaks décrit Chakib Khelil comme le principal responsable de «la
culture de la corruption» dans la gestion de Sonatrach. Il supervisait
directement tout contrat passé entre Sonatrach et les compagnies étrangères.
«Plus de 1600 contrats paraphés durant l’ère Khelil sont frappés de suspicion
dans la gestion de Sonatrach». Un nouveau scandale a éclaté récemment avant la
publication de «Panama Papers». L’affaire est révélée par le Huffington Post US
et The Age.
Samsung et
Hyundai auraient versé des pots-de-vin à des cadres dirigeants de Sonatrach
pour l’obtention, entre 2007 et 2010, de contrats de rénovation de deux
raffineries (Arzew et Skikda). Les transactions ont eu lieu pendant que Chakib
Khelil était aux affaires.
Comme autre
préjudice important, Sonatrach a été condamnée à payer 400 millions de dollars
dans une affaire d’arbitrage suite au conflit avec le norvégien Statoil.
Sonatrach devait fournir à son partenaire un milliard de m3 de GNL par an.
L’Algérie n’a pas pu remplir ses engagements en raison de la baisse de la production.
La mise à niveau
de Sonatrach n’a pas suivi le développement technologique. Il y a une absence
de politique énergétique dynamique. Selon certaines sources, la gestion du
secteur s’est soldée par des préjudices financiers estimés à 64 milliards de
dollars. «C’est aussi pendant ses dix ans de règne que Sonatrach a perdu le
plus grand nombre de ses cadres», remarque Hocine Malti, ancien vice-président
de Sonatrach et auteur de Histoire secrète du pétrole algérien.
«Si vous parlez
de l’état du secteur de l’énergie en Algérie, il va sans dire que celui qui a
régné en maître absolu de ce secteur durant douze ans y a une grande part de
responsabilité», souligne Sid-Ahmed Ghozali, ancien PDG de Sonatrach. Il semble
que la gestion de Khelil a permis au pays d’engranger 1500 milliards de
dollars. Par ailleurs, l’on sait que 800 milliards de dollars ont été injectés
pour la relance économique, relance qui n’a pas encore vu le jour. Les
Algériens ignorent toutefois comment le reste a été dépensé.
Zaouias et légitimité traditionnelle
Comme premier
déplacement, Chakib Khelil s’est rendu à Djelfa pour le pèlerinage à la zaouïa
de Sidi M’hamed Bou Merzoug, très proche du FLN. L’opération est soigneusement
préparée par les autorités locales. Le passage de l’ex-ministre n’est nullement
une visite qui doit passer inaperçue. La presse locale est conviée à couvrir
l’événement. Il est devenu une tradition que le pèlerinage à une confrérie
religieuse est jugée nécessaire pour les dirigeants algériens. Des personnalités
culturelles, politiques, sportives et journalistiques ont rendu visite aux
zaouias. Une légitimité de type traditionnelle est recherchée pour la
cooptation ou la pérennisation dans un Etat qui se dit progressiste et moderne.
A l’origine, la
zaouïa est un lieu de culte, une école coranique et un gîte pour les voyageurs.
Au fil du temps, des zaouïas se sont laissé aller aux pratiques charlatanesques
plus proches du paganisme que de l’islam maghrébin. Sous Houari Boumediene, les
confréries religieuses n’ont pas eu le vent en poupe. Leurs activités ne sont
ni soutenues financièrement ni encouragées idéologiquement. Leurs pratiques
ancestrales et archaïques étaient combattues et marginalisées. Les marxistes du
FLN considéraient la religion comme l’opium du peuple avant que certains
d’entre eux ne deviennent des islamistes.
Ils ont
contraint des zaouias à se retirer au fin fond du monde rural et à se replier
sur elles-mêmes dans une quasi-clandestinité. C’est à partir des années 1980
que la récupération politicienne des zaouias et des mosquées prend une grande
dimension. «On arrivait à des postes de responsabilité à travers les zaouïas,
on faisait intervenir tel ou tel cheikh pour cela». Les officiels, chefs
d’Etat, ministres, walis, chefs de daïra, PDG et élus se placent eux-mêmes sous
la protection des zaouïas.
Abdelaziz Bouteflika
l’a compris rapidement. Ne se réclamant d’aucun parti politique, il s’est alors
tourné vers les zaouïas qu’il savait très fortement liées aux tribus. C’est à
la zaouïa de la Rahmania que Bouteflika s’était engagé pour le deuxième mandat.
C’est aussi à Djelfa qu’il avait reçu la bénédiction pour la 4e victoire
électorale. Rehaussées en tant qu’acteurs politiques de premier ordre, des
zaouïas confectionnent aujourd’hui des listes électorales.
A la veille de
la tenue des élections, elles sont très courtisées par les candidats,
islamistes comme démocrates. Les Algériens ne s’adressent pas aux élus,
supposés faire les lois, mais souvent au cheikh de la zaouïa, dont l’influence
serait très étendue. «C’est affligeant de voir des ministres et des puissants
de ce qui reste de la République venir se déchausser devant des cheikhs PDG de
la bénédiction et grands détourneurs du sens» (Kamel Daoud). Les officiels ont
lourdement contribué à la retraditionalisation de la société.
Légitimité technocrate et rationnelle
Dès son retour,
la chaîne TV Ennahar a rapidement organisé un entretien avec l’ex-ministre.
Diffusé en prime time, l’entretien a donné l’impression qu’on est en
pré-campagne électorale. L’invité de l’émission n’a pas hésité à étaler son
élogieux CV. En tant qu’expert international de par ses fonctions à la Banque
mondiale, ministre, PDG, président de l’OPEP, patron d’un cabinet de
consulting, l’ex-ministre s’est présenté comme l’homme providentiel pour le
pays.
«La situation
actuelle est plus difficile que celle où j’étais à la tête du ministère de
l’Energie», relève-t-il. En plus clair, je suis l’homme qu’il faut pour
renflouer les caisses de l’Etat. «Je suis prêt à aider mon pays» pour améliorer
la situation actuelle, d’autant plus que «je n’ai aucun mandat international
contre moi», confesse-t-il. Il semble qu’un deal a été scellé avec les
Italiens.
Par ailleurs,
lorsqu’on sait que l’Etat italien se comporte comme une République bananière
dans plusieurs secteurs d’activités, il n’y a pas lieu d’être sceptique. Chakib
Khelil est en mesure, selon le discours de légitimation, de mettre en mouvement
la tendance haussière du prix du pétrole. Croire que l’Algérie pourrait influer
sur les cours mondiaux du pétrole, c’est méconnaître les mécanismes de fixation
des prix.
Même à son
apogée, le rôle de l’OPEP a été secondaire, voire minime dans cette fixation.
La campagne médiatique pour accréditer Chakib Khelil de la légitimité
technocratique a commencé avant le limogeage du chef du DRS. «Chakib Khelil est
l’un des cadres les plus intègres et les plus compétents de l’Algérie. C’est à
son époque que Sonatrach a doublé sa production», souligne le SG du FLN dans un
entretien resté historique accordé à TSA, le 3 février 2014.
Récemment, le SG
du FLN a relancé le discours sur la bonne gestion des hydrocarbures sous le
système Khelil. «Sonatrach n’a jamais connu un ministre aussi compétent et
intègre que Chakib Khelil. C’est le meilleur ministre que l’Algérie ait connu
depuis l’indépendance», déclare-t-il. Il ajoute : «Chakib Khelil mérite de
revenir en tant que ministre, voire à un poste plus élevé que ministre» alors
qu’il est plus âgé que le chef d’Etat. Ce dernier a crié pourtant haut et fort
«Tab djanana» (Notre génération a achevé sa mission) à Sétif lors d’un discours
resté historique.
Quant à Mohamed
Bedjaoui, ancien président du Conseil constitutionnel, mis en cause dans le
scandale de l’autoroute Est-Ouest, il affirme que «Khelil est quelqu’un qui est
extrêmement solide sur le plan professionnel. Il a fait de très belles
réalisations pour le pays». Selon le SG du FLN, cet technocrate aux compétences
avérées mondialement a permis à l’Algérie d’engranger 1500 milliards de
dollars. Le discours technocratique est mis en exergue, comme si la crise
nationale n’est pas une crise de légitimité, politique, mais d’ordre technique.
L’après-Bouteflika et État-oligarchies
Le verdict de
l’affaire de Khalifa nous enseigne que l’absolution des dirigeants dans les 10
grands dossiers de corruption doit être la règle à observer et non pas
l’exception. Pratiquement l’ensemble de la classe politique est impliquée d’une
manière ou d’une autre dans des scandales financiers.
L’affaire
Khalifa a exposé au grand public que plus d’une centaine de personnalités
appartenant à toutes les élites (médiatique, culturelle, sécuritaire, sportive,
politique, militaire et universitaire) étaient impliquées d’une manière ou
d’une autre dans ce scandale. Comme autre scandale qui fait la Une de la
presse, c’est celui de l’autoroute Est-Ouest. Elle a été estimée à 6 milliards
de dollars, pour atteindre aujourd’hui 21 milliards de dollars alors que sa
construction n’est toujours pas achevée. Last but not least, l’Algérie n’est
pas à l’abri des «Panama Papers», scandale perçu comme un complot contre l’Algérie,
le clan présidentiel !
Abdesselam
Bouchouareb a créé une société offshore au Panama en infraction de la
législation, alors qu’il est ministre de l’Industrie. En 1990, le chef du
gouvernement pour soutenir les islamistes a lancé un pavé dans la mare en
estimant que la corruption était de l’ordre de 27 milliards de dollars. Sur la
même base de calcul, elle peut être estimée aujourd’hui à quelque 300 milliards
de dollars. L’affaire Khelil est donc le top de l’iceberg.
Le phénomène de
la corruption a gangréné toutes les institutions du pays, aux niveaux local,
régional ainsi que l’administration centrale. Il n’est pas une question de
dysfonctionnement de ces institutions, il structure organiquement l’Etat
sécuritaire. Les malversations, les détournements de fonds et les pots-de-vin
sont un phénomène enchâssé dans les appareils de l’Etat sécuritaire. En fin de
mission, le chef d’Etat tient à léguer toutefois à son successeur une «maison
de verre», comme il l’avait promis en 1999. Ce successeur ne peut être qu’un de
ses plus proches. Le sort des équipes régnantes prime sur l’avenir de la
nation, telle est la règle qui fait perdurer les systèmes mafieux et la
kleptomanie.
Il ne viendrait
pas à l’esprit que le chef d’Etat en quittant les affaires après 4 mandats
successifs laisse tomber son ami d’enfance aux mains d’une justice aux ordres.
Ahmed Ouyahia, ancien Premier ministre et ancien ministre de la Justice, a
déclaré que le procureur général a reçu des instructions «d’en haut» pour
poursuivre Chakib Khelil. Il a reçu des instructions du DRS, comme le SG du FLN
l’avait affirmé avant lui. Dans un régime donné, on n’abandonne aucun membre de
la famille au milieu du gué quand il n’a pas commis de surcroît de faute grave
ou impardonnable.
La caisse noire
du pétrole a pris en plus en charge les campagnes électorales et les autres
opérations de propagande. L’ex-ministre doit reprendre les affaires du pays
pour rester, entre autres, intouchable, à l’intérieur comme et à l’extérieur du
territoire national. Il y va de la marque de fabrique. En appliquant le modèle
Wébérien, Chakib Khelil possède toutes les légitimités : historique,
religieuse, rationnelle pour être un chef charismatique.
Il est l’homme
de la situation, de l’Etat-DRS à l’Etat-oligarchies. Lors de l’entretien à
Ennahar, Chakib Khelil n’a pas hésité à répondre à la question sur son retour
éventuel aux affaires : «Je suis prêt à aider mon pays dans le domaine de
l’Energie ou dans d’autres secteurs.» Dans cette perspective, il a ramené dans
ces bagages de Maryland, USA, une nouvelle loi sur les hydrocarbures que le
Parlement adoptera, à main levée, comme en 2005. Les Français ont déjà grincé
les dents puisque l’application de la nouvelle loi avantagera les intérêts US à
leurs dépens.
Leur homme-lige,
cité par «Panama Papers», ne se trouve pas d’autant plus en position de force
dans la nouvelle configuration en gestation. Sans être dogmatique, le problème
avec la nouvelle loi Khelil, c’est que le secteur énergétique sera bradé à la
Poutine. Cette opération favorisera d’abord les copains et les coquins au
détriment de l’intérêt national et la promotion d’une économie productive et
diversifiée.
L’ouverture
hybride des médias lourds a permis aux oligarques de marginaliser les
professionnels de la communication susceptibles d’apporter une valeur ajoutée
au secteur. Les oligarques du FCE présidé par Ali Haddad ont fait déjà savoir
leur droit légitime d’investir dans le secteur énergétique. Désormais, aucun
secteur d’activité, y compris l’armement, ne peut plus être considéré
stratégique. L’«infitah» (ouverture) du secteur énergétique est perçu comme un
deus ex machina dans un environnement «tag ala min tag», de guerre de tous contre
tous.
Le silence des
élites sur la question nationale est dégradant. Il met en danger la sécurité
financière et la stabilité politique du pays pendant que le peuple de gauche
est en ébullition. Les enseignants, en grève de faim pour la dignité, tant promise,
ne sont pas soutenus dans leur lutte. Très atomisé, le mouvement des indignés
dont sa traduction politique tarde à prendre forme risquerait de prendre une
démarche violente. Si la dernière scène du scénario en cours, de type
hollywoodien, venait à être tournée précipitamment, c’est encourir le risque de
mettre le feu aux poudres. L’Algérie n’aurait pas de «happy end» !
Rachid Tlemçani, politologue, universitaire.
El Watan, 12
avril 2016.
Le titre a été modifié.
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