Par Lyes Akram
L’anti-démocratie,
déjà très répandue, gagne encore plus d’espace en Algérie. Dans le sillage d’une
note bizarroïde de l’octogénaire Hocine Ait-Ahmed où il réclamait clairement
des têtes de cadres qui refusent la désolante domestication de leur parti, pour lequel ils militent en Algérie et non en Suisse, et pour
avoir osé des analyses différentes à celles de l’actuelle direction du FFS,
publiées dans la presse nationale, l’ancien Premier secrétaire national, Karim Tabbou et le représentant du FFS à l’étranger, Samir
Bouakouir, vient d’être punis. Avec Ali Laskri, et après la déshonorante participation
dans le scrutin du 10 mai contre l’avis de la base militante, il fallait s’attendre
à de telles pratiques de la part de cette direction.
Le FFS et l’abandon de l’opposition
Pour ceux qui s'intéressent à l'actualité de ce parti, la
lecture du quotidien El Watan d’hier (29 mai) et d’aujourd’hui (30 mai) est
indispensable pour comprendre ce qui s'y déroule. Après la
désolation et l’écœurement, on comprend que le FFS, par la hideuse voix de sa
direction, réclame une place dans une alliance présidentielle – cela est d’autant
plus plausible que le FFS n’a pas vraiment un programme. Le 29 mai, El Watan
publie un entretien d’Ali Laskri. On le devine, l’entretien était accordé à Nadjia
Bouaricha. Un mot d’abord sur celle-ci. Malgré ses qualités éminentes, eu égard
au niveau dégradé de la presse algérienne, cette journaliste a un énorme défaut :
elle déifie Hocine Ait-Ahmed, descendant d’un marabout qui veut ressusciter,
comme Bouteflika, le maraboutisme en Algérie. C’est ainsi que le jour du
scrutin législatif passé, le 10 mai, Nadjia Bouaricha invite les Algériens dans
les colonnes d’El Watan, et à rebours de ses confrères, à participer dans
les élections. Elle a écrit : «Participer et se risquer à se faire une nouvelle
fois abuser par le pouvoir, mais avec la satisfaction d’avoir dit son mot, ou
boycotter et rester en retrait de cet avenir commun qu’il nous faudra pourtant
construire ensemble.» Comme Ait-Ahmed, elle trouve donc la participation
meilleure que le boycott. Mais les Algériens, selon les chiffres du régime lui-même,
ont boudé cet appel et celui du sénile Ait-Ahmed…
Normalisation
du FFS : Ali Laskri quémande des postes au gouvernement
C’est
donc à Bouaricha que Ali Laskri se confie toute honte bue avec ces termes : «La
participation à un gouvernement est à mettre en corrélation avec une volonté et
des mesures politiques». On ne peut plus clair : Laskri veut donner au
régime des ministres ! Pitoyable. Il est étrange que l’entretien ne soit
accompagné d’aucun commentaire par la journaliste. Il fallait attendre le
lendemain. La page 2 d’El Watan est consacré entièrement au FFS, pourtant, on n’a
pas jugé utile d’en soufflé mot à la
Une, contraiemnt à celle d'hier où figure l'entretien d'Ali Laskri, bien que pestilentiel.
Aujourd’hui,
en une page donc, la deuxième, un bon article de Hacen Ouali qui semble ne pas
considérer Ait-Ahmed comme un «ilah» (dieu), une déclaration de Karim Tabbou et
un entretien avec Samir Bouakouir. Qui dit mieux !
Quelques
heures après, Ali Laskri réagit. Dans le site du FFS, que l’on a, par ailleurs, l’habitude
de trouver en maintenance, deux communiqués signés Ali Laskri sont publiés.
Karim
Tabbou suspendu de toute activité au sein du FFS
Le
premier communiqué est à propos de Karim Tabbou. On peut lire : «DECISION :
Le Premier secrétaire national, Ali Laskri a pris ce jour une mesure
conservatoire de suspension de toute activité au sein et au nom du parti à
l’encontre de M. Karim Tabbou, membre du Conseil national. Cette décision a été
prise suite aux comportements et propos indignes qu’il a tenu publiquement
contre le parti et ses instances. Conformément aux Statuts et chartes du parti, Karim Tabbou sera traduit et aura à répondre
devant la
Commission Nationale de Médiation et de Règlement des
Conflits pour les fautes du 3e degré suivantes :
-Non-respect
des fondements et objectifs, des statuts et chartes du parti.
-Dénigrement
du parti, de ses militants et de ses dirigeants par des déclarations publiques
et écrites.
-Refus
volontaire d’exécuter les directives des instances du parti.
-Confiscation
de documents du parti.
-Diffusion
de rumeurs, dénigrement des cadres dirigeants.»
Dans
la déclaration publiée par El Watan, Tabbou a écrit : «(…) au lendemain de
la validation de la fraude par le Conseil constitutionnel, la direction du FFS,
au lieu de dénoncer les marchandages et les arrangements du sérail, n’a pas
trouvé de mieux que d’exprimer sa totale satisfaction. Un vrai militant du FFS
ne peut accepter les pratiques de fraude et de corruption ; le FFS aurait
marqué l’histoire politique de ce pays s’il avait refusé de prendre des sièges qui
lui sont attribués en dehors du suffrage universel. A l’exception des sièges
objets de recours sérieux et fondés (Boumerdès et Constantine), le reste n’est
que bonus.»
En
dessus de cela, Karim Tabbou affirme : «Sur un autre plan, au lieu de
répondre aux doléances des militants et des cadres du parti qui demandent l’ouverture
d’un débat transparent, au lieu de convoquer les instances habilitées à faire
les évaluations nécessaires, la direction nationale procède par des méthodes de
police en brandissant les menaces de radiation et de sanction contre toute voix
discordante. Une véritable chasse à l’homme est prévue dans le parti, la finalité
étant d’éjecter les militants et militantes cadres dont la radicalité de leur position
envers le pouvoir est connue de tous. N’est-ce pas là un message en direction
des ‘‘services’’ pour les assurer que le plan s’exécute ?»…
«Fin
de mission» de Samir Bouakouir
Ainsi
donc, avec Ali Laskri et son appareil, rester un opposant radical au régime
algérien devient couteux au FFS. Et Karim Tabbou n'est pas le seul. Lorsqu’on termine la lecture d’un entretien de
Samir Boukouir avec El Watan, on découvre, en visitant le site du FFS, que le
secrétaire national Laskri a mis fin de mission au même Samir Boukouir.
Le
communiqué est bref : «DECISION : Le Premier secrétaire national, Ali
LASKRI a mis fin ce jour à la mission de M. Samir BOUAKOUIR en sa qualité de
représentant du FFS à l’étranger.» Laskri tient à nous rappeler d’une chose :
«M. Samir BOUAKOUIR a été nommé à ce poste par M. Ali LASKRI le 9 décembre 2011.»
Pour dire : je te fais et je te défais comme je l’entends, ce qui aussi un message aux autres cadres de ce parti.
Dans
l’entretien avec El Watan, M. Boukouir affirme que «Cette direction est empêtrée
dans un accord secret qu’ils ont du mal à justifier auprès des militants et de
l’opinion.» Voilà donc le pourquoi.
L’ex-sympathisant
de ce parti que je suis trouve pénible cette trahison, car c’est de cela qu’il
s’agit. Depuis le limogeage de Karim Tabbou par vidéo, le parti d’Ait-Ahmed devient
encombrant, sans utilité.
Patron
sénile, direction domestiquée, militants limogés… Que reste-t-il du FFS ?
Il
faut dire que ni Karim Tabbou ni Samir Boukouir ne parlent vainement, sans
fondement. Il est désormais clair pour tout observateur de l’actualité
politique algérienne et celle du FFS que la normalisation de ce parti est en
marche comme le laisse croire les propos pathétiques de Laskri avec Bouaricha.
La
démocratisation du Monde arabe, semble-t-il, a des effets collatéraux
malheureux. La dégénérescence actuelle du FFS, qui va, sauf miracle, finir par l’emporter, en est un.
Le FFS n’avait depuis sa création que la radicalité de son opposition au régime comme force d’attraction. Il ne faut pas se leurrer, ce parti n’a jamais eu et ne possède actuellement aucun programme politique et socio-économique. «Police politique», «régime illégitime» sont les propos les plus répétés par les dirigeants du FFS... Ayant récolté dans le scrutin du 10 mai moins de voix que le PT, le poids du parti d’Ait-Ahmed est, au demeurant, nul dans la société. Décidément, le FFS ne pourra survivre à Ait-Ahmed, déjà sénile. Douloureuse fin.
Le FFS n’avait depuis sa création que la radicalité de son opposition au régime comme force d’attraction. Il ne faut pas se leurrer, ce parti n’a jamais eu et ne possède actuellement aucun programme politique et socio-économique. «Police politique», «régime illégitime» sont les propos les plus répétés par les dirigeants du FFS... Ayant récolté dans le scrutin du 10 mai moins de voix que le PT, le poids du parti d’Ait-Ahmed est, au demeurant, nul dans la société. Décidément, le FFS ne pourra survivre à Ait-Ahmed, déjà sénile. Douloureuse fin.
L.
A.
la base militante du FFS en deuil
RépondreSupprimerpauvre FFS et pauvre da-hussein 20 ans après avoir donné une occasion en or au pouvoir militaire pour arreter les processus et électoral et démocratique sous le sigle non à un état policier et non à un état religieux le revoila donner ay meme pouvoir un cautionnement qui n'est pas gratuit mais à un pris très très cher qui n'est autre que le certificat de décès du plus ancien parti d'opposition ...
les conséquences de partenariat avec le pouvoir en place sont visibles plus que jamais et risquent de faire éclater le parti ..
Toujours si exécrable, le journaleux aux ordres du DRS (son père aussi), les rapporte tels que livrés par les Services du Colonels Faouzi. Ses confrères racontaient ses propos dégueulasses et infestes à la Brasserie Le Danton, dans le Quartier Latin, à Odéon, Bd St Germain, s'adressant menaçant aux réfugiés : "J'ai vos dossiers et vos fichiers"!
RépondreSupprimerIndigne et lache !!!
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