(Le Soir d'Algérie) Le
gouvernement algérien n'a pas du tout apprécié les très mauvais résultats de l'Algérie
— 2,9 sur 10 et la 112e place — dans l'Indice 2011 de perception de la
corruption, et il l'a fait savoir il y a quelques jours par... le président de
l’Organe national de lutte contre la corruption, M. Bouzeboudjen Brahim. Au
lieu de faire savoir comment il compte lutter contre la corruption, le pouvoir
algérien emprunte la très mauvaise voie de la remise en question d'un Indice
parmi tant d'autres. Plus ridicule encore, il annonce que l'Organe national de
prévention et de lutte contre la corruption a programmé la création d'un indice
propre à l'Algérie ! Nous répondons ci-dessous aux questions les plus
fréquentes et relatives à l'IPC 2011.
Qu’est-ce que l’Indice de perception de la corruption (IPC) ?
L’IPC
classe les pays/territoires en fonction du degré de corruption perçue dans le
secteur public. C’est un indice composite, une combinaison de sondages, extrait
de données sur la corruption provenant d’enquêtes menées par différentes
institutions de renom. L’IPC reflète des points de vue recueillis dans le monde
entier, notamment ceux d’experts vivant et travaillant dans les pays/territoires
évalués.
Quels pays sont inclus dans l’IPC ?
Pour
qu’un pays/territoire soit inclus dans ce classement, il doit être cité dans au
moins trois des enquêtes sources de l’IPC. Par conséquent, le fait de figurer dans
l’indice n’indique pas l’existence de la corruption, mais dépend seulement de
la disponibilité des informations.
Qu’est-ce que la corruption, et comment l’IPC la mesure-t-il ?
La
corruption est l’abus d’un pouvoir conféré, à des fins de gain privé. C’est la
définition utilisée et qui s’applique au secteur public comme au secteur privé.
L’IPC est axé sur le secteur public, ou sur la corruption qui implique des
agents publics, fonctionnaires ou hommes politiques. Les sources utilisées pour
calculer l’indice comprennent des questions portant sur l’abus de pouvoir et se
concentrent sur : le versement de pots-de-vin aux agents publics et dans le
cadre des offres de marché public, le détournement de fonds publics ainsi que
des questions relatives à la force et à l’efficacité de la lutte contre la
corruption dans le secteur public. Ainsi, elles englobent les aspects
administratifs et politiques de la corruption. Pour produire cet indice, les
scores des pays/territoires portant spécifiquement sur la corruption dans les
données sources sont combinés afin de calculer un score unique pour chaque pays.
Pourquoi l’IPC est-il uniquement basé sur des perceptions ?
La
corruption consiste généralement en des activités illégales qui ne sont
dévoilées que par le biais de scandales, d’enquêtes ou de poursuites
judiciaires. Il est donc difficile d’évaluer un niveau absolu de corruption
dans un pays ou un territoire sur la base de données purement empiriques. Essayer
de le faire, en comparant par exemple les pots-de-vin signalés, le nombre de
poursuites engagées ou de procès directement liés à la corruption ne
permettrait pas de dégager des indicateurs fiables du niveau de corruption. Cela
démontrerait plutôt l’efficacité des parties civiles, des tribunaux ou des
médias à enquêter et à exposer la corruption. Une méthode fiable pour
rassembler des données comparables entre les pays consiste à transcrire la
perception des individus en position de fournir des évaluations expertes de la
corruption dans le secteur public d’un pays donné.
Quelles sont les sources de données de l’IPC ?
L’IPC
2011 est calculé à partir de 17 sources de données provenant de 13 institutions.
Les informations utilisées pour l’IPC 2011 sont les résultats d’enquêtes
réalisées entre décembre 2009 et septembre 2011. L’IPC se base uniquement sur
des sources qui fournissent un classement des pays/territoires et mesurent la
perception de la corruption dans le secteur public. Transparency International
s’assure que les sources utilisées sont de la plus grande qualité. Dans l'IPC 2011, l'Algérie a fait l'objet
de 7 enquêtes émanant de 7 organismes différents, et dont les résultats ont
tous convergé vers le même score de 2,9 sur 10, et la 112e place dans le
classement. Pour être acceptée, la méthode de collecte des données doit être
étayée et la méthodologie publiée pour permettre une évaluation de sa fiabilité.
Pour une liste complète des sources de données, des questions posées et du type
de personnes interrogées pour chaque pays/territoire, veuillez consulter le
document décrivant les sources de l’IPC ( .
Le score des pays/territoire dans l’IPC 2011 peut-il être comparé à
celui des indices précédents ?
L’IPC
n’est pas un outil approprié pour la comparaison d’un même pays d’une année sur
l’autre parce qu’il se base sur le classement des pays dans les sources de
données originales. Le classement d’un pays dans les données sources peut
changer si la perception de la corruption dans d’autres pays change, ou si des
pays sont ajoutés ou enlevés à cette source de données. L’IPC intègre également
différentes sources de données selon les années et a effectué de légères
modifications au niveau de sa méthodologie. Cependant, les différentes sources
prises individuellement peuvent, de manière limitée, être utilisées pour
identifier si, par rapport au score IPC de l’année précédente, il y a eu un
changement des niveaux de corruption perçus dans un pays donné. Transparency
International a utilisé cette démarche en 2011 pour évaluer la progression des
pays et identifier ce qui pouvait être considéré comme des changements dans la
perception de la corruption en utilisant les deux critères suivants : (a) on
constate un changement d’au moins 0,3 point dans le score IPC ; (b) la tendance
de ce changement est confirmée par la moitié ou davantage des sources de
données évaluant ce pays en 2010 et 2011. Selon ces critères, les pays suivants
ont montré une évolution positive entre 2010 et 2011 : Norvège, Taïwan, Rwanda,
Géorgie et Tchad. Les pays suivants ont montré une détérioration de 2010 à 2011
: Oman et Haïti.
Quelle est la différence entre le classement d’un pays/territoire et
son score ?
Le
score d’un pays/territoire indique le niveau perçu de corruption dans son
secteur public sur une échelle de 0 à 10, où 0 signifie qu’un pays est perçu
comme extrêmement corrompu, et 10 comme extrêmement intègre. Le classement du
pays indique sa position par rapport aux autres pays/territoires compris dans
l’indice. Il est important de garder à l’esprit que le classement d’un pays peut
changer simplement parce que de nouveaux pays entrent dans l’indice ou que
d’autres en sortent.
Le pays/territoire ayant le score le plus bas est-il la nation la plus
corrompue au monde ?
Non.
L’IPC est principalement une estimation de la perception de la corruption
administrative et politique. Ce n’est pas un verdict sur les niveaux de
corruption des nations ou des sociétés dans leur ensemble, ou de leurs
différentes politiques et activités. Les citoyens des pays/territoires obtenant
les scores les plus bas se sont révélés aussi préoccupés et indignés par la
corruption que ceux des pays qui obtiennent une excellente note. Le pays/territoire
ayant le plus faible score est celui où le niveau de corruption dans le secteur
public est perçu comme étant le plus important parmi les pays inclus dans la
liste. Il y a plus de 200 nations souveraines dans le monde et l’IPC 2011 en
classe 183. L’IPC ne fournit aucune information sur les pays/territoires qui
n’en font pas partie.
Djilali
Hadjadj
Titre original :
LE GOUVERNEMENT ALGÉRIEN N'ACCEPTE PAS LES RÉSULTATS DE L'INDICE 2011DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION
Il se trompe de cible
Il se trompe de cible
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