mercredi 12 octobre 2011

L'humiliation

Pr Oufriha Fatima Zohra

Auteure de trois essais historiques sur Tlemcen qui ont reçu l’acceptation et donc le logo de la manifestation, et surtout un très bon accueil de la presse et du public, étant moi même originaire de Tlemcen et ayant une formation multiple, je me vois refuser la participation aux colloques scientifiques, alors que certaines personnes, dont la famille de M. Hachi, sont presque installées à demeure, d’autres qui ne connaissent même pas les thématiques, ne font pas de communication sont invitées et logées royalement au Ziyanide et sont même remerciées d’être venues personnellement.
On m’a interdit de prendre la parole au premier colloque sur l’histoire de Tlemcen, au profit de personnes qui ont parlé de tout (enseignement moderne en Egypte, langues anciennes du Moyen-Orient, etc.) sauf de l’histoire de Tlemcen. Je me suis sauvée pour ne pas exploser, prétextant que j’avais du travail, en réponse à l’étonnement de M. Hachi.
Au colloque sur les «Figures et penseurs illustres de Tlemcen» où j’ai présenté « Abili ou l’héritage rochdien au Maghreb» (j’ai été logée, à moitié, dans un hôtel moyen avec le professeur D. Sari), le président de séance, un Syrien, arabophone et misogyne, ne m’a pas laissé parler et j’ai dû arracher 8 à 10 minutes pratiquement de force. Sur «Les savoir-faire ancestraux de Tlemcen», Mme Gallèze se désole hypocritement pour me refuser «une si belle communication» (je vous transmets son mail de refus) sous un prétexte faux et fallacieux.
J’ai donc envoyé une copie corrigée, amendée et donc fortement améliorée à M. Hachi lui-même, en tant que responsable des colloques scientifiques (et même à Madame la chef de cabinet). Il a déclaré à Smati Zoghbi, représentant syndical des chercheurs permanents du Cread, et à ce titre invité régulièrement, qu’il s’étonnait de ce refus, alors que c’était lui même qui avait donné l’ordre à Mme Gallèze, qu’il ne voulait pas me voir aux colloques scientifiques du CNRPH qui détient les clés d’accès à ces colloques. Cette dernière a traité de mondialisation (sic) dans ce colloque censé se pencher sur les savoir-faire ancestraux de Tlemcen et j’invite tous ceux qui sont intéressés à consulter le catalogue et les résumés des communications retenues. A part deux ou trois, elles portent sur d’autres régions ou même sur d’autres thèmes.
Certains de ces colloques n’ont de scientifiques que le nom. Népotisme, clientélisme et arbitraire sont les caractéristiques principales de ces manifestations qui sont boudées par tout ce que Tlemcen et même l’Algérie comptent comme compétences en la matière, au profit de personnes de second ordre et de personnes qui font tapisserie et qui sont logés au Ziyanide. Je demande à ce qu’une commission d’enquête se penche sur la nature et la structure des dépenses (nourriture, logement et ballades pour certains) par rapport à ce qui est revenu aux intervenants, en particulier algériens. Je ne suis pas chauvine, mais je pense qu’on a invité certaines personnes manifestement incompétentes ou hors sujet. Comme je m’en étonnais, on m’a répondu : pour qu’ils renvoient l’ascenseur.
Tout Tlemcen bruisse de rumeurs et d’informations plus ou moins alarmantes, mais tous semblent démunis et semblent inhibés....
C’est comme cela que débutent certaines révolutions devant des actes de hogra manifestes et le mépris envers tout ce qui n’est pas dans le cercle des «initiés». Mon indignation n’a pas de limites devant ce type de comportement vis-à-vis de l’intelligentsia du pays.
Je vous prie de rendre compte (ou d’insérer) cet entrefilet. Si vous pensez que l’on doit donner plus d’importance à l’affaire, je suis prête à apporter d’autres éléments d’information. Cela dit ayant beaucoup de travail scientifique à réaliser je ne voudrai pas me retrouver devant un tribunal. Je vous fais confiance pour l’appréciation. Mais vous pouvez vérifier ce que j’avance.

Espace des lecteurs, EL Watan.

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