(El Watan) Benyoucef Mellouk est de nouveau ciblé. Pas plus tard que vendredi 9 mars, un procureur général près d’une cour de justice lui a offert un café pour prendre le temps de lui conseiller, gentiment mais avec beaucoup d’insistance, d’arrêter de parler à la presse de l’affaire des magistrats faussaires. Ce qui est grave, c’est cette personne bien placée qui est venue, il y a une vingtaine de jours avec son chauffeur, jusque devant la demeure de Mellouk, à Blida, pour le menacer en des termes qui ne prêtent pas à équivoque. L’agent en question avait dit : «Voilà, on peut te faire mal. Tu as des enfants et tu dois donc faire très attention sinon tu n’auras qu’à t’en prendre à toi-même.»
Il a ajouté, pour préciser à M. Mellouk de quoi il était en train de parler : «Il y a des cadres moudjahidine ainsi que d’autres personnalités qui m’ont parlé, à plusieurs reprises, de cette affaire dite des magistrats faussaires et faux moudjahidine que tu es en train de médiatiser tout le temps.» Ces nouvelles menaces sont venues suite à une rencontre faite par Mellouk lors du colloque «Le Printemps arabe entre révolution et contre-révolution» organisé par El Watan en septembre 2011 à Alger.
Il a ajouté, pour préciser à M. Mellouk de quoi il était en train de parler : «Il y a des cadres moudjahidine ainsi que d’autres personnalités qui m’ont parlé, à plusieurs reprises, de cette affaire dite des magistrats faussaires et faux moudjahidine que tu es en train de médiatiser tout le temps.» Ces nouvelles menaces sont venues suite à une rencontre faite par Mellouk lors du colloque «Le Printemps arabe entre révolution et contre-révolution» organisé par El Watan en septembre 2011 à Alger.
A cette occasion, Mellouk s’est retrouvé en présence de trois intellectuels connus ; des membres des familles de deux d’entre eux étaient de faux moudjahidine cités dans l’affaire des magistrats faussaires. L’un d’eux s’adressa à Mellouk : «Ne compte pas sur moi ; je ne peux pas intervenir en ta faveur parce que tu as mis en cause nommément mon oncle.» Cet oncle avait falsifié des documents pour s’ériger en moudjahid et promouvoir sa carrière de magistrat. Le deuxième a dit à Mellouk : «Tu n’aurais pas dû citer mon père, ce n’est pas gentil.» Le père en question avait été caïd, puis attaché de sous-préfecture du temps de la colonisation.
A l’indépendance, il a trafiqué des documents pour devenir moudjahid et magistrat dans le corps de la justice algérienne. Benyoucef Mellouk s’étonne qu’après tout ce qu’il a apporté comme preuves pour étayer son dossier, afin de défendre la Révolution algérienne, il y a encore des responsables de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) et même d’anciens officiers supérieurs de l’ALN qui continuent de lui conseiller de se taire.
Il pense qu’un clan, qui a des ramifications partout dans le pouvoir, fait pression, intimide et menace pour tenter de le faire taire. Mellouk, qui reste convaincu de la justesse de sa démarche, continue à la considérer comme un devoir à respecter avec considération et ne pense pas du tout baisser les bras. En cas de besoin et si un seul cheveu de ses proches est touché, Mellouk prend à témoin l’opinion publique.
Il précise avoir pris les précautions nécessaires et recourra aux instances mondiales comme la Commission des droits de l’homme de l’ONU et enrôlera l’affaire devant la justice internationale. Dans ce cas et puisque dans son pays, on refuse de lui rendre justice, il déballera la totalité du dossier avec tout ce qu’il contient.
Ahmed Ancer
ElWatan, 12 mars 20
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