Par
Lyes Akram
Aujourd’hui,
les violations des droits fondamentaux de la personne humaine en Algérie sont
devenues routinières. Pourtant, après une décennie de sang où les Algériens ont
connu les abysses de l’horreur avec 200.000 morts, 20.000 disparus et des
dizaines de milliers de torturés sauvagement et de traumatisés probablement à
vie, nous avons pensé que cette période était devenue un passé révolu.
Malheureusement, certains évènements survenus récemment incitent à penser
l’inverse.
Droits de l’homme en Algérie en 2011
Dans
son dernier rapport, Humain Rights Watch note que « L’Algérie a continué
de connaître des violations généralisées des droits humains ». C’était pour
2010. Or, en cette année 2011, et avec le printemps arabe, d’aucuns ont prévu
que le régime algérien se réformerait. Même partiellement. Abdelaziz Bouteflika
a annoncé, dans son discours en avril, sa « volonté » à procéder à
des réformes qu’il a qualifiées lui-même de « profondes ».
Malheureusement, non seulement nous n’assistons pas à des réformes, mais, en
outre, nous vivons vraisemblablement un retour pénible à l’atmosphère mortifère
des années 1990.
Le
régime a ciblé (et continue de cibler) les syndicalistes encore intègres et les
militants honnêtes des droits de l’homme qu’il n’a pas réussi à satelliser. Le
cas de Yacine Zaid en est l’exemple. Habitant de Laghouat, membre de la LADDH et syndicaliste, il a
été – du moins – harcelé en début de septembre. «Le 4 septembre dernier, j’étais
obligé de parcourir 600 km,
distance de Laghouat à Batna, pour expliquer que je n’ai aucun lien avec un
groupe séparatiste. La convocation au commissariat central de Batna n’a d’autre
but que de me harceler suite à mes activités de militant. La brigade criminelle
de la police de Batna me reproche des choses insensées, alors que je n’ai
jamais mis les pieds dans cette région», a-t-il expliqué à El Watan (voir l’édition
du 8 sept.) Une fois au commissariat de Batna, Yacine Zaid a vu son portable
confisqué. Les flics ont fouillé son répertoire de contacts et, ensuite, ont « investigué »
sur ces liens avec la LADDH
et la CNCD, alors
qu’il a été convoqué pour « lien avec un groupe séparatiste » !
Dans
l’édition du 08 septembre d’El Watan, on lit qu’Annan Abed, « un militant
associatif de Tiaret, (…) a été agressé mardi dernier par des gardes communaux
de la wilaya. ‘‘La victime s’en est sortie avec une incapacité de travail de
trois jours’’, rapporte le site DNA. Activiste ne cessant de dénoncer la
corruption et le clientélisme, cette agression, pense-t-il, a pour but de le
réduire au silence. M. Abed est, rappelle-t-on, le concepteur du ‘‘Salon
national des sit-in et des protestations’’ ».
Un
autre cas. Bachir Belharchaoui, un ex-membre du DRS, aujourd’hui
franco-algérien est toujours incarcéré sans jugement. Quelques jours plus tard,
Rosslyn Noonan, une responsable d’un Comité onusien des droits de l’homme en
visite officielle déclare à la presse nationale à propos des droits de l’homme
en Algérie : « Je crois qu’il y a beaucoup de travail à faire ».
Et c’est le moins que l’on puisse dire. Le lendemain de la publication de ces
déclarations, le 15 septembre, le militant des droits de l’homme au sein du FCN
et représentant des anciens déportés des camps de concentration du sud, Noureddine
Belmouhoub est agressé à Alger à l’arme blanche, par des individus qui le
filaient depuis quelque temps déjà. Aujourd’hui même, nous apprenons du Dr
Salah-Eddine Sidhoum que M. Belmouhoub « vient d’être kidnappé ce jour au
niveau de la rue Hassiba Ben Bouali à 11h par 3 civils venus à bord d’un
véhicule de type Caddy Volkswagen, de couleur blanche. Mr Belmouhoub circulait
avec son compagnon lorsqu’il fut abordé par ces 3 individus qui l’ont forcé à
monter dans le véhicule, sans aucune explication ». Karim Moulai tient à
nous rappeler que Noureddine Belmouhoub a « déposé une plainte auprès du
Tribunal à Alger contre Khaled Nezzar en 2001 ». Ce dernier, général en
retraite, tortionnaire et assassin affirmé d’octobre 88, a été auditionné jeudi et
vendredi derniers en Suisse sur les crimes de guerre qu’il a commis en Algérie
durant la décennie 1990. Quel timing !
Décidément,
l’Algérie de Bouteflika et Tewfik est une voyoucratie où la destruction de la vie
décente et la dignité humaine sont les buts premiers, sinon les seuls, d’un
régime aux abois.
Les
cas de violations des droits humains ne sont pas abordables dans un seul article.
Faut-il rappeler le cas de Wahib Khatir, le vaillant maire de Zéralda ? Celui-ci,
en voulant nettoyer sa commune des parasites et prédateurs, s’est trouvé la
cible d’une justice inique où les verdicts, on le sait, sont envoyés « d’en
haut ». « On veut laisser mon mari croupir en prison », prévient
sa femme dans les colonnes d’El Watan. « Depuis le 6 juillet, Mouhib, son
mari, attend que la justice statue sur son cas. Un prévenu pas comme les autres,
puisqu’il s’agit du maire de Zéralda, qui a dénoncé pendant longtemps les ‘‘pratiques
mafieuses’’ dans sa commune ». Privé de ses droits, Mouhib Khatir a entamé
une nouvelle grève de la faim.
Le
maire de Zéralda est loin d’être le seul Algérien emprisonné iniquement et en
grève de la faim. Le jeune Mohammed Baba Nadjar, condamné à la réclusion
criminelle à perpétuité arbitrairement, a, lui-aussi, entamé une nouvelle grève
de la faim. « Son état de santé physique et surtout morale est très
altérée, à un point où il a refusé la visite des membres de sa famille et il
est en train de sombrer dans un état dépressif et se soumet à son destine
fatale, la mort par inanitions (…), après (…) s’être rendu compte que (…) la
mort d’un être humain n’intéresse personne en Algérie », a écrit, le 13
octobre dernier, le Dr Kameleddine Fekhar, dépité et désolé de l’indifférence
apparente des Algériens du sort de leurs propres concitoyens.
Le peuple doit réagir
Les
violations des droits humains en Algérie sont massives et diverses et vont du
trivial à l’alarmant. De la censure des sites et la privation du Dr
Salah-Eddine Sidhoum d’accès à Internet alors qu’il « est en situation
régulière, tant aux plans administratif et juridique que financier, vis-à-vis
de l’Administration des Télécommunications », et jusqu’au kidnapping de
Noureddine Belmouhoub, les violations des droits de l’homme sont innombrables en
Algérie. Aujourd’hui, un demi-siècle après la confiscation de l’indépendance, il
est improbable que le régime change sa nature, si le peuple souffre en silence.
Maffieux,
criminel, le régime ne sait faire autrement.
Les
Algériennes et les Algériens épris de liberté et pour qui la dignité humaine
est un droit fondamental pour la vie de tout un chacun doivent réagir avant qu’il
ne soit trop tard. Car les gens ne vivent, certes, qu’une seule fois. Dénoncer par
des mots, nous l’avons fait. Mais cela ne suffit pas. Des actions pour
protester sur le gangstérisme gouvernemental sont nécessaires. Que chacun prenne
ses responsabilités.
L.
A.
"Terrifiante et macabre découverte que celle faite par des habitants du village Aït Khalfoune, dans la commune d'Aït Mahmoud, à Béni Douala, durant l'après‑midi de ce dimanche 23 octobre. Deux corps sans vie, en état de décomposition, jambes et poignets ligotés, la gorge tranchée, ont été découverts par des citoyens de passage près d'un ravin situé en contrebas du village, a appris TSA de sources sécuritaires dans la région.
RépondreSupprimerSelon la même source, les deux jeunes, répondant aux initiales de B.B, âgé de 19 ans, et N.A, âgé de 22 ans, ont été signalés comme disparus depuis 4 jours dans la commune de M’kira, dans la région de Drâa El Mizan, dans le sud de la wilaya de Tizi Ouzou. Les deux cadavres ont été acheminés ce dimanche vers 20 heures à la morgue du CHU Neddir Mohammed de Tizi Ouzou pour autopsie. Une enquête a été ouverte par les services de sécurité pour tenter d'élucider les circonstances de ce crime abject. Pour le moment, explique notre source, la seule chose qui semble évidente, c'est que l'assassinat de ces deux jeunes remonte aux premières heures qui ont suivi leur disparition et qu’ils ont sans doute été enlevés non loin du lieu de leur découverte.
Il est à noter que ce n'est pas la première fois que des cadavres sont découverts à proximité du barrage de Taksebt." TSA
EST IL POSSIBLE DE ME METTRE EN CONTACT AVEC ISKANDER QUI A PUBLIE UN ARTICLE SUR GEOS
RépondreSupprimerJE SOUHAITE CONFIRMER CE QU IL A ECRIT CAR CETTE SOCIETE M A APPROCHE
https://www.facebook.com/christianalexandre.debache
RépondreSupprimerC'est l'adresse de sa page Facebook.
Je ne le connais pas personnellement.