lundi 25 avril 2011

Ali-Yahya Abdenour : Destituer Bouteflika !



Destituer Abdelaziz Bouteflika 
Depuis sa création, suite aux émeutes de janvier dernier, la CNCD (Coordination Nationale pour le Changement et la Démocratie) « tente » chaque samedi de marcher à Alger, pour réclamer le départ du régime actuel. La police réprime les sympathisants de la Coordination. Après quelques jours de sa naissance, la CNCD se scinde en deux parties, étant, comme l’a révélé un article du Monde Diplomatique, infiltré par le régime. L’une, dite version société civile, composée de différente associations dont la LADDH de Mustapha Bouchachi, n’investit pas la rue et compte « conscientiser » les Algériens à travers des meetings qu’on attend jusqu’à maintenant. L’autre, version partis politiques, dont les principaux partisans sont Me Ali-Yahya Abdenour et le RCD de Saïd Sadi, avec d’autres partis et associations encore, continue de « tenter » une marche chaque samedi.
Avant-hier, c’est Saïd Bouteflika, frère d’Abdelaziz, qui était présent à la place du 1e Mai, tel un sadique qui savoure les peines de sa victime, pour assouvir sa soif de tyrannie en sa qualité de bon membre de la canaille d’Oujda. Pour la CNCD, version partis politiques, le départ d’Abdelaziz Bouteflika est un préalable au changement aspiré par la société algérienne. Après son dernier discours, le 15 avril, jugé décevant, A. Bouteflika, lui-même, montre une potentielle voie de son départ. Manifestement affaibli, très affaibli, Bouteflika est à bout de souffle. Hier, à l’occasion d’une conférence tenue à l’hôtel Sofitel, la CNCD-partis politiques a appelé sans équivoque à la destitution d’Adelaziz Bouteflika par les militaires.
Me Ali-Yahya Abdenour y va droit au but. « Le discours du président a été un exercice laborieux. Le président est apparu physiquement affaibli, sa voix était éteinte. Il a donné une image pathétique, difficile à voir d’un homme usé par la maladie, incapable d’assumer ses fonctions. L’article 88 de la Constitution, qui prévoit une destitution pour incapacité d’exercer ses missions, doit être appliqué », déclare-t-il. Le doyen des défenseurs des droits de l’homme en Algérie ajoute, pour ainsi rappeler l’illégitimité patente de Bouteflika : « La révision de la Constitution en 2008 est un coup d’Etat constitutionnel commis par un président illégitime désigné par l’armée et non élu par le peuple. »
Tout est dit. Que vont les généraux ? Les jours y répondront…

L’article 88 de la constitution
« Lorsque le Président de la République, pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions, le Conseil Constitutionnel, se réunit de plein droit, et après avoir vérifié la réalité de cet empêchement par tout moyens appropriés, propose, à l’unanimité, au Parlement de déclarer l’état d’empêchement.
Le Parlement siégeant en chambres réunies déclare l’état d’empêchement du Président de la République, à la majorité des deux tiers (2/3) de ses membres et charge de l’intérim du Chef de l’Etat, pour une période maximale de quarante cinq (45) jours, le Président du Conseil de la Nation, qui exerce ses prérogatives dans le respect des dispositions de l’article 90 de la Constitution.
En cas de continuation de l’empêchement à l’expiration du délai de quarante cinq (45) jours, il est procédé à une déclaration de vacance par démission de plein droit, selon la procédure visée aux alinéas ci-dessus et selon les dispositions des alinéas suivants du présent article.
En cas de démission ou de décès du Président de la République, le Conseil Constitutionnel se réunit de plein droit et constate la vacance définitive de la Présidence de la République.
Il communique immédiatement l’acte de déclaration de vacance définitive au Parlement qui se réunit de plein droit.
Le Président du Conseil de la Nation assume la charge de chef de l’Etat pour une durée maximale de soixante (60) jours, au cours de laquelle des élections présidentielles sont organisées.
Le Chef de l’Etat, ainsi désigné, ne peut être candidat à la Présidence de la République.
En cas de conjonction de la démission ou du décès du Président de la République et de la vacance de la Présidence du Conseil de la Nation, pour quelque cause que ce soit, le Conseil Constitutionnel, se réunit de plein droit et constate à l’unanimité la vacance définitive de la Présidence de la République et l’empêchement du Président du Conseil de la Nation. Dans ce cas, le Président du Conseil Constitutionnel assume la charge de chef de l’Etat dans les conditions fixées aux alinéas précédents du présent article et à l’article 90 de la Constitution. Il ne peut être candidat à la Présidence de la République. »

Ce n’est pas une première
Appeler à la destitution de Bouteflika n’est pas quelque chose de nouveau. Pour rappel, Pr Lahouari Addi, chercheur en sociologie politique, membre fondateur du FCN (Front du Changement Nationale) a déjà proposé, dés début février, comme solution pour une sortie de crise en Algérie (1), le départ d’Abdelaziz Bouteflika, destitué par l’armée. Mais aussi, la radiation du général Mohamed Lamine Médiène, dit Tewfik, et ses collaborateurs de l’ANP (Armée Nationale Populaire).
Avec d’autres mesures bien sûr…
Par Lyes Akram

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