dimanche 24 avril 2011

Pr Ahmed Kerroumi retrouvé mort (assassiné)

Cinq jours après sa disparition, le corps du professeur Ahmed Kerroumi, militant MDS et membre de la CNCD Oran, a été retrouvé sans vie, au siège du parti à 12h45, hier.
C’est un autre militant qui a découvert le cadavre à l’intérieur du local, alors qu’il s’y rendait pour récupérer le cachet humide du parti. Cette nouvelle dramatique n’a pas tardé à faire le tour de la ville, suscitant l’indignation générale.
Une foule s’est rapidement formée en face du local du MDS, composée de camarades, de collègues et d’amis. L’épouse du Pr Kerroumi est arrivée en catastrophe sur les lieux et a réclamé de voir le corps. Effondrés, ses amis étaient comme impuissants, ne trouvant pas grand-chose à dire devant l’ampleur du drame.
La police scientifique est arrivée sur les lieux et a aussitôt procédé à recueillir d’éventuels indices pouvant renseigner sur les circonstances de la mort. Cette triste affaire comporte beaucoup de zones d’ombre. Tout d’abord, il faut savoir qu’il n’a pas été constaté de trace d’effraction sur la porte du siège du MDS. Seulement cinq militants de ce parti possèdent la clé de leur local, parmi eux feu Pr Kerroumi. Le militant qui a découvert la dépouille, choqué et bouleversé, n’a pas eu la force d’observer de près la dépouille du défunt.
Aussi, on ne dispose pas d’éléments pouvant orienter vers la piste de l’assassinat, de l’accident ou d’un ennui mortel de santé. Kateb Saïd, représentant du MDS à Oran, a déclaré, lors d’une conférence de presse improvisée, que «le militant qui a découvert le corps n’a pas constaté d’odeur cadavérique».
Ce qui laisserait entendre que la victime peut ne pas être décédé le jour ou le lendemain de sa disparition. L’information a été en tout cas divulguée avec des pincettes, et sans aller dans le détail, sans doute afin de ne pas gêner le travail de la police. Mais pourquoi n’avait-on pas cherché le disparu, depuis mardi dernier, au siège du parti ? Pour Kateb Saïd, la raison en est toute simple : les militants du MDS ont une réunion hebdomadaire, qui se tient seulement les lundis.
Si le militant qui a découvert le cadavre s’est rendu au local hier, ce n’est que pour récupérer le cachet, et cela afin de diffuser un communiqué, concernant justement la disparition de Ahmed Kerroumi.
Après que la police scientifique eut fini son travail, le corps du Pr Kerroumi a été transporté à la morgue pour y subir une autopsie afin de déterminer les causes du décès.
Le trouble entoure cette affaire qui a mis en émoi la ville d’Oran, particulièrement les milieux militants où le défunt était connu pour son engagement. Ces milieux qui exigent aujourd’hui que toute la lumière soit faite sur les circonstances du décès.

Un grand militant de la cause démocratique :
Le Pr Ahmed Kerroumi était un militant politique de la première heure, au service des luttes démocratiques et sociales. Tous ceux qui l’ont côtoyé gardent de lui le souvenir d’un homme d’une grande gentillesse, avenant, affable. Il était également connu pour la grande fermeté dans ses engagements.
Ayant exercé pendant de longues années dans l’enseignement secondaire, en qualité de professeur de philosophie, Ahmed Kerroumi était connu pour avoir été un syndicaliste acharné, qui s’est de tout temps battu corps et âme pour défendre les droits de ses collègues. Après le secondaire, il a intégré l’université, en qualité de professeur en méthodologie, dans la branche de l’information et de la communication.
Son parcours de militant politique a débuté au début des années 1980, où il avait adhéré au PAGS, avant de prolonger son combat aux côtés du parti Ettahadi, et ensuite le MDS, et ce, jusqu’à aujourd’hui.
Fils d’une lignée d’imams, féru de culture islamique, connaissant parfaitement le texte sacré, avec toutes ses exégèses, Ahmed Kerroumi est également un brillant orateur, connu pour être un arabisant progressiste, dont les idées sont aux antipodes de l’obscurantisme.
Il était également très écouté dans les grands débats culturels et identitaires, auxquels il avait souvent participé à Oran.
Sa tragique disparition laisse un grand vide dans le cœur de ses amis et de sa famille, et de ses étudiants, qui voyaient en lui un militant toujours à l’écoute de l’autre, et cela jusqu’au jour de sa mort.

Akram El Kébir
El Watan


L'épouse de Ahmed Kerroumi :"Mon mari a été assassiné"
Ahmed Kerroumi le militant de la CNCD Oran, disparu depuis le 19 avril, a bien été assassiné. Son corps a été retrouvé, aujourd'hui, dans le local de son parti le MDS, à Oran.
Jointe au téléphone par Radio kalima, l'épouse de Ahmed kerroumi, a déclaré que " son mari a été assassiné" et elle demande aux médias de faire passer l'information. Elle dit avoir eu le temps de prendre des photos qu'elle mettra dès que possible en ligne sur internet.
Une enquête criminelle a été ouverte pour identifier le ou les assassins. Selon des informations la voiture du défunt Ahmed Kerroumi n'a toujours pas été retrouvée par les enquêteurs de la Police. Par ailleurs, aucune effraction n'a été constatée au bureau du MDS où a été retrouvé le cadavre du militant et enseignant universitaire Ahmed Kerroumi.
Autre élément intrigant dans cette affaire : l’appel reçu mardi vers midi par le professeur Kerroumi d’une personne lui demandant de venir la récupérer près de l’Ensep, sur la route d’Es Senia au sud‑est de la ville d’Oran. « Le Professeur était au Crasc. Il a dit à ses collègues qu’il devait sortir pour récupérer quelqu’un. Depuis, il n’est plus revenu ! » témoigne un ami du professeur.
La piste d’un enlèvement suivie d’un assassinat semble être privilégiée par ses proches. Selon le site d'information TSA, des voisins du défunt affirment avoir remarque la présence d’une voiture étrangère à la cité aux premières heures de la matinée précédant la disparition du professeur Kerroumi. « Il y avait deux personnes dans cette voiture qui n’est plus revenue après la disparition du défunt » ». Le professeur Kerroumi était‑il suivi et ciblé à cause de ses activités politiques ? Mystère.
La disparition du Pr Kerroumi est intervenue quelques jours après la visite à Oran du rapporteur de l'ONU pour les droits de l'Homme, Frank la Rue. Les deux hommes ont eu des entretiens sur la situation des droits de l'homme en Algérie.
Qu'il repose en paix, que la vérité soit faite sur cet assassinat et les coupables soient punis pour cet acte abominable. Cet assassinat a jeté l’effroi dans son entourage, et tout le monde craint un retour au sinistre temps des exécutions politiques


Source : Radio Kalima

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