vendredi 20 janvier 2012

Dans la tête d’un salafiste


(El Watan Week-end) Notre journaliste a suivi un salafiste de la banlieue est d’Alger. Les propos retranscris ci-dessous peuvent choquer certains lecteurs, mais ils montrent une réalité : celle de la banalisation de la pensée salafiste. Si nous avons choisi de le publier tel quel, c’est pour mieux faire apparaître ce que ce témoignage laisse entrevoir en filigrane : la faculté des intégristes à s’emparer de la détresse sociale, leur infatigable travail souterrain depuis les années 90 et leur détermination à changer la société.
Bismillah et hamdoulillah. Je rends grâce à Dieu matin et soir de m’avoir ramené dans le droit chemin, dans cette société pervertie. Une société qui s’est éloignée des valeurs divines et de la foi d’Allah. Avant de devenir Akh (frère), ma vie ne valait rien, si ce n’est celle d’un ignorant. J’ai quitté l’école à l’âge de 14 ans, sans avoir rien appris. Perdu, avec des amis de jeunesse, nous nous sommes mis à voler, agresser les gens et vendre de la drogue. Je me réveillais à 14h, parfois à 18h, après des soirées arrosées. A 18 ans, les bars étaient devenus mon deuxième foyer. J’aimais provoquer les gens, les voler à la sortie. C’était devenu presque une drogue pour moi, je ne pouvais pas rester un jour sans agresser quelqu’un. A 20 ans, j’ai commencé à fréquenter les cabarets, j’y découvris le corps des femmes, les plaisirs de la vie, la luxure. Un soir en rentrant d’un cabaret – que Dieu nous éloigne de ces lieux de débauche – je croisai Akh Moussa – que Dieu le préserve – sur son chemin vers la mosquée. Je hurlais, je trébuchais, je ne me contrôlais plus. Akh Moussa m’interrompit dans ma folie en me saluant. Il sut me mettre en confiance, me calmer et me persuader d’en finir avec tout cela. Je l’ai écouté attentivement. Il récita des versets coraniques. J’ai commencé à pleurer jusqu’à en perdre la respiration. Il m’accompagna à la maison et me donna rendez-vous pour le lendemain. Akh Moussa, comme moi, était un malfrat du quartier – que Dieu vous en préserve – mais vite rattrapé par la grâce d’Allah et il est devenu une personne écoutée et respectée du quartier. Voire plus. Un homme de savoir et de religion. Dans sa cave, il organise des halaqate. Le lendemain, Akh Moussa s’est déplacé chez moi. Je me suis vite lavé et je suis sorti le rencontrer. Je voulais griller une cigarette mais j’ai eu honte. Akh Moussa m’invita à me balader, il me questionna sur ma vie, mes pensées, ma foi en Allah. Je ne trouvais pas de mots ni de phrases pour me défendre, il m’a pris au dépourvu. S’en est suivi un interrogatoire musclé, Akh Moussa a beaucoup foi en Dieu. Ses paroles m’ont fait très mal. Mais j’ai compris que ma vie ne pouvait pas continuer ainsi. Je le voyais tous les jours, mes amis ne comprenaient pas ce qui se passait. J’avais de l’argent de côté et des bijoux en or cachés chez ma mère et je dépensais. Je fus vite rattrapé par la débauche, et je retournai à ma vie d’antan. Car je ne pouvais pas écouter Akh Moussa. Chaque jour était – que Dieu me pardonne – un manque à gagner pour moi. Je ne gagnais rien avec lui. Si ce n’est «de la bonne» parole ! Akh Moussa, fort de son caractère, de sa conviction et surtout de la foi en Allah, ne me lâchait plus. Un soir, je l’ai tabassé et j’ai failli le tuer à l’arme blanche… Que Dieu me pardonne. Akh Moussa n’a pas réagi et n’a même pas levé le bras pour se défendre. La police est intervenue, mais Moussa a refusé qu’on m’embarque. Là, j’ai tout compris. Ma vie allait changer. Je m’appelais Karim. Je suis devenu Abdelkarim. 

Les tchétchènes et les Palestiniens 
Mon quartier : Sorécal à Bab Ezzouar (banlieue Est d’Alger). Un quartier populaire construit à la fin des années 1970. Mon père, chauffeur dans les PTT, a bénéficié d’un logement de trois pièces après le séisme de Chlef. Les gens sont venus de partout pour habiter ici. On trouve des hauts cadres, des médecins, des fonctionnaires et même des militaires. J’ai cinq frères et deux sœurs. Aucun de nous n’est arrivé jusqu’au lycée. On devait aussi travailler pour subvenir aux besoins de la famille, mes grands-parents n’ayant pas de pension, ni aucune rentrée d’argent, mon père prenait en charge tout le monde et nous obligeait à rentrer avec des sachets le soir. Cela m’a poussé, comme beaucoup d’autres, à voler et à agresser les gens – que Dieu vous en préserve. Au début des années 1990, j’avais 14 ans. Mon père s’engagea dans le Front islamique du salut (FIS). Il nous disait à la maison que les communistes et les laïcs ou encore les démocrates étaient tous des mécréants soutenus par l’armée contre le peuple, les pauvres… Je ne comprenais pas vraiment ce que cela voulait dire, et en quoi cela pouvait changer ma vie. Mon but à l’époque : gagner de l’argent, me faire une situation, tenter une harga comme tout le monde et sortir de l’enfer. Mon père pouvait faire de la politique. Moi, je ne me sentais pas concerné. A la maison, la télé nous était interdite. Avec l’arrivée de la parabole, nous avons eu le droit de regarder la chaîne Iqraa (à connotation religieuse, ndlr). Mon père faisait le prédicateur et ses idées prenaient une tournure extrémiste. Il nous parlait du salafisme, du wahhabisme, du djihadisme, de notre devoir de libérer les Tchéchènes, les Afghans et les Soudanais des mécréants et les Palestiniens des juifs… puis de libérer l’Algérie des forces obscures, des forces du mal. Malgré ce discours, j’ai continué dans mon insouciance, ma nonchalance, dans mon ignorance. Si à l’époque le discours de mon père n’avait aucune influence sur moi, aujourd’hui, je suis bien placé pour comprendre ses paroles, les signaux qu’il nous envoyait et le combat qu’il menait avec les cheikhs de l’époque. Grâce avant tout à Dieu qui a éclairé mon chemin et qui m’a fait revenir au droit chemin. Akh Moussa a été pour beaucoup de choses. A la fin des années 1990, mon père est sorti de prison après avoir purgé sa peine pour tentative d’insurrection, atteinte à la sûreté de l’Etat, et s’est fait réintégrer dans son poste. Mes frères et moi étions toujours sans emploi et avons tous sombré dans la débauche. Quand Akh Moussa me proposa de travailler avec lui au marché de la cité, j’acceptai. Lui-même était employé d’un autre Akh, importateur très respecté dans notre milieu. Grâce à lui, nous recevions des livres théologiques d’Arabie Saoudite, car il faisait souvent le voyage à Dubaï et en profitait pour aller à Djedda ou à La Mecque. Notre croyance allait être consolidée et nous commencions à étudier, que ce soit à la mosquée ou dans les halaqate, les versets coraniques et leur explication ainsi que les paroles de notre Prophète Mohamed – sala Allahou aleihi wa salam. J’ai commencé à changer d’apparence, sur les pas de notre prophète. Je faisais du commerce et le kamis est devenu mon seul habillement. Je limitais mon contact avec mes anciens copains et je suis devenu telmidh. Je consacrais mon temps à l’apprentissage du Coran et à l’étude de la sunna et des enseignements tirés de la vie de notre prophète. Je ne quittais plus Akh Moussa et mes autres ikhwa. Au marché, à la sortie de la mosquée ou dans les transports, on ne parlait que de religion. J’y voyais plus clair : nous vivons dans un pays censé être musulman mais qui n’a, hélas, rien de musulman. La charia n’est pas appliquée et nos gouvernants s’éloignent de plus en plus des préceptes de l’islam. Même si nous devons respect, loyauté et obéissance envers notre hakem ou ce vous appelez le Président, cela n’empêche qu’il faut le remettre dans le droit chemin. Il est de notre devoir d’appeler les jeunes à revenir à l’islam et lutter contre les idéologies importées de l’Occident mécréant. Dans l’islam, il n’y a pas de place pour la démocratie, il y a de la place à la chourra. Dieu nous a dit dans le saint Coran : «Gérez vos affaires en concertation entre vous.» Cela doit commencer dans notre quartier. Nous ne devons plus tolérer la délinquance, la saoulerie en bas des immeubles, l’habillement indécent ou encore les filles et les femmes non voilées. Bien évidemment, tout cela se fera calmement, en douceur et en respectant les lois de la charia. Au marché où je fais des affaires depuis plus de dix ans, mes frères (ikhwa) et moi avons établi des limites à ne jamais franchir. Les jeunes du quartier, après une longue confrontation, ont abdiqué devant la volonté d’Allah. Aujourd’hui tour à tour, ils commencent à nous rejoindre et dans le quartier, ni la police ni personne n’ose remettre en question la volonté d’Allah. Même l’imam, désigné par l’Etat et nous comprenons parfaitement sa situation, ne s’ingère ou interfère dans notre mission. Nous sommes – hamdoulilah – dans le droit chemin et nous diffusons la parole de Dieu et de son Messager. Nous sommes attaqués de partout. Nos femmes, nos enfants, nos jeunes et même nos vieux se sont éloignés de la foi d’Allah, de la charia… De l’islam quoi ! Cela ne peut plus durer. La justice est dirigée par les femmes. Comment a-t-on accepté que des femmes deviennent des juges en terre d’islam ? Comment peut-on défier les lois divines ? En instituant des taux d’intérêt bancaires alors qu’Allah a été clair, il a prohibé erriba (usure). Les jeunes se précipitent aujourd’hui et se ruent devant les guichets de l’usure, l’Ansej pour bénéficier de crédits bancaires. Alors qu’il aurait été sage de mettre en place «Beit mel el mousslimine» pour venir en aide aux démunis, aux sans-emplois et autres nécessiteux tel que prescrit par notre religion. Comment tolérer que des femmes soignent les hommes alors qu’el ikhtilate (la mixité) est interdit par l’islam ? Peut-on accepter que nos jeunes frères musulmans se vêtent en pantalons serrés et à moitié dénudés ou nos femmes en minijupes au nom de je ne sais quoi ? On parle de tolérance, d’ouverture sur le monde, de la mode pour justifier la nudité… N’est-ce pas là une dérive qu’il faut absolument corriger. On nous appelle les salafistes, oui je le suis et je le revendique. Un salafi, par définition, est le successeur de notre prophète et de ses califes – que Dieu les Accueille en son Vaste Paradis. Nous avons confiance en notre oumma. Le combat est dur, mais avec la volonté de Dieu, nous triompherons sur les ennemis de l’islam. Nos cheikhs appellent à la fermeture des bars – que Dieu nous protège de ces lieux. Des voix se sont élevées et s’en offusquent et osent parler d’extrémisme religieux, au nom des libertés individuelles. Les gens, la presse mécréante stigmatisent les cheikhs du FIS comme un danger pour la République, mais nous ne sommes pas du FIS. Nous sommes des musulmans sans couleur politique. Nous sommes nourris par la parole d’Allah et de son messager. Notre politique : rétablir la charia pour diriger la oumma… malgré leur volonté. Inchallah.

Zouheir Aït Mouhoub
In El Watan 20 janvier 2012


Les anciens militants du FIS préparent leur come-back

Importateurs, marchands ambulants, animateurs de halaqate… La dissolution du FIS n’a pas fait disparaître ses militants qui, dans l’ombre et sous couvert des affaires, «sensibilisent» toujours les Algériens à leur projet de «dawla islamiya». Et attendant que leur heure revienne. «Nous n’avons pas changé. Notre projet est le même. Le temps nous a donné raison. Regardez toutes ces femmes autour de vous : ce sont toutes des mouthadjbate.» Devant sa boutique de lingerie fine, à «Dubaï», le marché d’El Djorf (Bab Ezzouar), akh Abderrahmane* nous prend à témoin. Pour ce quadra, ancien militant du Front islamique du salut, le parti est «toujours là» et n’a jamais «cessé d’exister». «Nous sommes certes exclus de la politique, mais nous faisons notre travail de sensibilisation et de prévention différemment. La population est très attentive à notre discours, qui reste le même», assure-t-il. Vingt ans après le 11 janvier 1992, que reste-t-il de la mouvance salafiste ? Que sont devenus les militants du FIS dissous ? Faycal, la cinquantaine, ex-élu local du FIS, s’est recyclé dans la vente de voitures allemandes, à la cité des Bananiers à Bab Ezzouar. Il vend et revend des berlines d’importation et, la barbe teintée de henné, nous parle de politique. «Il n’y a plus de politique, il ne reste que les affaires. C’est là où tout se joue. Comme disent les Gouars, il faut avoir les moyens de sa politique !, ironise-t-il avant de redevenir sérieux. Je vois souvent mes frères, nous discutons beaucoup de politique, nous restons attentifs à ce qui se passe sur la scène politique, nous analysons la donne et, en fonction, nous prenons des décisions», explique-t-il. Quelles décisions ? «Chaque chose en son temps…», se contente-t-il de nous répondre. Faycal n’est pas le seul dans le business des voitures d’importation. Zakaria, son «frère», installé dans une rue fréquentée par les importateurs à Rouiba, s’est aussi reconverti dans le créneau. «J’ai passé cinq ans en prison pour troubles à l’ordre public. A ma sortie, en 1998, je n’avais même pas de quoi nourrir mon enfant âgé de 4 ans. Grâce à mes frères, j’ai pu travailler sur le marché de Rouiba. J’ai commencé par vendre des voitures ZH et petit à petit, je suis monté dans la gamme», nous raconte-t-il.

«Droit chemin» 
Pour cet ex-militant islamiste, «le projet tient toujours. Tôt ou tard, nous le réaliserons». Ce «projet» dont ils parlent tous, c’est la «dawla islamiya» (Etat islamique). Akh Moussa, importateur de téléphones portables et d’accessoires, reste lui aussi un élément actif, dans l’ombre, avec d’autres ikhwa. «Nous sensibilisons les jeunes, nous leur expliquons notre point de vue par rapport à ce qui s’est passé pendant les années 90. Les jeunes ont compris notre message et les choses vont bien», promet-il. Grâce à un large réseau de commerçants, importateurs, marchands ambulants, imprimeurs, moniteurs de sport de combat, animateurs de halaqate et autres prédicateurs, les ikhwa ont leurs propres lieux de rencontre, des mosquées et des lieux de business aux larges ramifications. Leur cible : les jeunes. Des marchés de la banlieue à Alger-Centre, akh Rachid, vendeur de sachets en plastique, fait dans la hidaya (prédication) auprès des jeunes. Il prêche «la bonne parole». «Ces jeunes ont besoin qu’on leur montre le droit chemin. Nous l’avons fait dans les années 1990, on nous a accusés de radicalisme puis de terrorisme. J’ai passé huit mois dans les camps d’internement du Sud, j’ai été condamné pour tentative de renversement de l’Etat et atteinte à la sûreté de l’Etat ! Pensez-vous que mes frères et moi allons oublier ?», interroge Rachid. Cet ex-militant du FIS, aux côtés de nombreux marchands ambulants des marchés algérois, «recrutent» de nouveaux adeptes en les invitant à assister aux halaqate organisées un peu partout dans les caves des immeubles, mosquées salafistes ou locaux commerciaux. 

Fetwa 
Cela confirme les analyses de la scène politique nationale, donnant les islamistes comme étant la force la mieux organisée. Abdelwahab, imprimeur installé à Bordj El Kiffan (banlieue est d’Alger), la cinquantaine, s’occupe de l’impression de «polycop», sorte de cours religieux distribués lors des halaqate. Et il est aussi… pourvoyeur de livres et des prêches les plus en vogue dans le milieu. Il n’est pas le seul, puisque Redouane, décodeur de téléphones portables et flasheur de démodulateurs de télévision, scrute les moindres fetwas, communiqués, prêches et autres nouvelles des frères salafistes à travers le monde. Il se définit comme un «relais local». Grâce à sa connexion satellitaire, Redouane télécharge des vidéos, les grave et les distribue à ses frères. «Il n’y a rien de grave ou de mal à diffuser le savoir et la parole de Dieu, même si mon père, un des dirigeants du FIS, a été condamné pour ça au milieu des années 1990. Je reste fidèle à son engagement et à son combat. Aujourd’hui, les autorités ont compris le bien-fondé de ce que nous faisons, alors il n’y a pas de quoi s’inquiéter.» Redouane est soutenu par un des importateurs les plus connus dans le milieu des affaires algérois. Grâce à sa «générosité», il fournit de nombreuses boutiques en CD à titre gracieux. Nous avons tenté de l’approcher, l’importateur a refusé de répondre à nos sollicitations. Un autre importateur de couvertures et de couettes de Dubaï, prolixe, accepte de nous parler.

Arrangement 
«Nous avons été stigmatisés pendant longtemps, accusés de tous les maux de l’Algérie. Aujourd’hui, par je ne sais quel miracle, des politiques viennent nous voir. Certains veulent faire du business avec nous, d’autres nous sollicitent pour apporter notre appui à leur parti. Mais nous restons sur nos principes : pas de politique jusqu’à la réhabilitation de notre parti, le FIS.» Il n’est pas le seul à prétendre cela. Un haut responsable d’une administration publique, sous le couvert de l’anonymat, partage cet avis. «Nous nous sommes passé le mot : pas de politique jusqu’à la réhabilitation de notre parti. Avec l’aide de Dieu, nous parviendrons à reprendre notre place dans la société», affirme le haut responsable. «Oui, mes frères tentent de trouver un arrangement avec les autorités. Il y a quelques noms qui dérangent, mais de hauts responsables civils et militaires les ont assurés d’une possibilité de reprise imminente», croit savoir de son côté un autre cadre, chez Algérie Télécom. «Les choses commencent à se préciser. Bientôt nous pourrons faire de la politique…», affirme aussi Ali, un ex-militant du FIS, technicien chez Netcom. L’entreprise de nettoyage et d’assainissement d’Alger rassemble dans ses murs de nombreux ex-militants du FIS, qui… partagent la même histoire. «Licenciés par Ouyahia» dans les années 90, «récupérés par les entreprises publiques» après le vote sur la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Pendant ce temps, les prédicateurs, issus pour la plupart de l’ex-FIS, poursuivent leur mission en Afrique en général, et en Algérie en particulier : combattre les évangélistes. Fouad Eddine, un de ces prédicateurs, revient tout juste d’Adrar. «Je suis outré et choqué par ce que font les évangélistes là-bas, confie-t-il. Je suis venu solliciter mes frères pour l’envoi d’une mission urgente. Combattons les mécréants d’abord, la dawla islamiya viendra après…»

*Les noms de nos interlocuteurs ont été changés.
Zouheir Aït Mouhoub

In El Watan 20 janvier 2012

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