vendredi 16 septembre 2011

Le syndrome Massinissa Guermah


«Délocalisation des casernes de la ville de Fréha». Sous les banderoles réclamant le départ de l’armée, quelque 4000 personnes, selon les organisateurs, ont défilé hier à Fréha, à 30 km à l’est du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, à l’appel de la coordination des comités des villages de la commune. Cette marche a été organisée pour protester contre la mort de Zahia Kaci née Ibsaine, 55 ans, mère de 14 enfants, tuée dimanche par des éléments de l’ANP, alors qu’elle était de retour d’une veillée funèbre, avec ses deux belles-soeurs, sur un chemin à proximité de la caserne.

A 9h, les manifestants commençaient déjà à affluer vers le lieu de la bavure, où un rassemblement a été organisé avant le signal de départ de la marche. «Essayez de vous organiser en carrés, nous allons marcher mais dans un climat pacifique», demandait, à l’aide d’un mégaphone, un organisateur à l’adresse de la foule. A 10h, la foule s’ébranlait, destination domicile de Zahia Kaci. L’emblème national a été déployé devant Tout en avançant lentement, la procession grandissait, des citoyens rejoignaient les carrés. Devant, des membres de la famille de la victime réitéraient leur appel au calme. «Nous avons organisé une marche pacifique et elle ne doit pas sortir de ce cadre.» Devant l'entrée principale de la caserne des parachutistes, les marcheurs ont marqué une halte. A leur arrivée devant la mairie, ils ont observé une minute de silence à la mémoire de la défunte avant de se disperser dans le calme et sans le moindre incident. «Nous n’allons pas pardonner pour le sang de cette malheureuse femme, a déclaré Tahar Kaci, membre de la famille de la victime. Nous voulons la délocalisation de cette caserne pour éviter d’autres actes similaires, et nous demandons à ce que les terres qui étaient réservées à l’agriculture retrouvent leur vocation.» «Nous voulons exprimer pacifiquement notre colère et notre indignation contre ce qui s’est passé dimanche dernier. Notre objectif aussi, à travers cette action, est de dénoncer cet acte irresponsable dont a été victime une malheureuse dame», a martelé un membre du comité d’organisation. La grève générale à laquelle a appelé la même coordination comme action d’accompagnement à la marche a été unanimement suivie. Des élus locaux et parlementaires ont pris également part à la manifestation, comme le député Achour Imazatène, et le sénateur Mohamed Ikherbane. 
 
 Hafid Azzouzi

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