lundi 4 juin 2012

L’armée est-elle une institution de l’Etat ou une caste ?

Par Mohammed Harbi 
Le Soir d’Algérie du 21 février 2012 a publié un récit consacré à l’affaire Chaâbani. L’auteur, Cherif Mehdi, revêtu du costume de l’inquisiteur, y fait le procès du régime de Ben Bella et, jouant de l’insinuation venimeuse, m’attribue un rôle dans l’exécution du colonel Chaâbani. Je reviendrais plus loin sur ce point. Mais pour édifier les générations étrangères aux événements des années 1960, je me dois de rectifier quelques opinions préconçues répandues sur mon itinéraire et ma position dans le régime Ben Bella.

Repères pour un itinéraire

De septembre 1962 à mars 1963, je figurais parmi les opposants au bureau politique du FLN. Avec d’autres militants socialistes, j’ai condamné le sabotage du congrès de l’UGTA, l’interdiction du PCA et le code de nationalité qui emprisonnait les Algériens dans la confession musulmane. Ma réserve à l’égard des leaders de l’opposition s’est dessinée après une entrevue à Paris, le 17 novembre 1962, avec Mohamed Boudiaf en présence du colonel Salah Boubnider. Alger bruissait alors de mille rumeurs sur la préparation d’un nouveau 1er Novembre.
J’avais préalablement échangé, au mois d’octobre, mon analyse de la crise du FLN avec des amis que ses vues semblaient séduire, notamment le professeur Mohamed Abdelmoumène(1). Le recours à la lutte armée était, selon moi, la voie ouverte à la suprématie de l’armée. Si le pays ne s’est pas disloqué en juillet 1962, c’est grâce en partie à l’Etat administratif laissé en place par la France, c’est-à-dire l’Exécutif provisoire. Nous avons échappé de peu à la congolisation. Allions-nous y plonger à nouveau ? Il n’y avait, dans la situation d’alors, aucune alternative. Le peuple, hostile aux luttes civiles, s’était prononcé au mois d’août aux cris de «Sept ans ça suffit» ; la lutte pour sa survie était sa préoccupation majeure.
Les factions issues des wilayas du FLN évoluaient au gré des événements et négociaient dans l’ombre leur retour au bercail. La décantation politique et les reclassements des forces de la résistance étaient loin de leur terme. L’urgence était à la construction de nouvelles médiations enracinées dans le social et se nourrissant des problèmes concrets des populations. Toute autre perspective ne ferait qu’aggraver la désintégration sociale et donner du grain à moudre aux tenants d’une «révolution par le haut» dont l’expression existait dans les sommets de l’armée et de l’administration. Je n’ai pas été écouté. La recomposition politique à laquelle j’aspirais s’inscrivait dans l’histoire du mouvement ouvrier et syndical. Le mode de fonctionnement des oppositions issues du FLN, très personnalisé, induisait des rapports de vassalité à des chefs. Tous ces courants, qui m’apparaissaient un moment comme des partenaires possibles, ne me séduisaient pas malgré la sympathie que j’avais pour eux.
Les faits porteurs de changement vont apparaître, me semblait-il alors, avec les décrets de mars sur l’autogestion. Nommé ambassadeur à Beyrouth, j’étais à la veille de rejoindre mon poste, quand je reçus une convocation du président Ben Bella, celui-ci me proposait d’entrer dans son cabinet. Je lui ai rappelé qu’en l’absence d’un congrès des forces de la résistance, je considérais le bureau politique du FLN comme une autorité de fait et non de droit. Il a ri avant de m’assurer qu’il l’entendait ainsi et qu’il ferait appel à moi, le moment venu, pour la préparation du Congrès. C’est dans ces circonstances qu’au mois d’avril 1963, j’ai été nommé conseiller technique chargé du secteur socialiste et non conseiller politique, comme l’écrit Mehdi Cherif.
La gestion de ce secteur et son extension ne dépendaient pas de moi mais des ministres du secteur. Partisan d’une démocratie directe et donc adversaire d’une révolution par le haut conduite par une bureaucratie d’Etat, ma vision était d’œuvrer à construire des lieux d’autonomie pour lever l’hypothèque du monopartisme. Je suis devenu donc l’homme à abattre et l’objet de plusieurs cabales(2) montées aussi bien par la Sécurité militaire que par les amis intimes du Président.
A la veille de la conférence d’Addis-Abbeba qui a vu la création de l’OUA, le président Ben Bella m’a confié la direction de Révolution africaine. La responsabilité d’un journal m’a permis de faire connaître les idées du socialisme autogestionnaire et d’exprimer ma différence avec les partisans du capitalisme d’Etat et avec les staliniens, comme avec le Président. Il suffit de lire Révolution africaine pour s’en convaincre. Abordons maintenant l’affaire Chaâbani.

L’affaire Chaâbani
L’affaire Chaâbani s’inscrit dans la perspective de la construction d’une armée nationale. Pour être bref et précis, disons que dans le processus qui y mène, il y eut une phase de prépondérance civile. Les chefs comme leurs recrues sont des guerriers improvisés. Il y avait bien peu de militaires de métier. Les wilayas comme corps armés sont fortement pénétrées par la société. On peut dire, sans risque de se tromper, qu’elles constituaient des armées totalement sociétales. Les troupes aux frontières en dépendaient malgré une coordination confiée à Krim Belkacem au niveau du CCE d’abord, puis du GPRA.
La seconde phase commence avec le bouclage des frontières par l’armée française. Technicité, discipline et esprit de corps devenaient indispensables. On assiste alors à l’entrée en scène d’un encadrement de militaires de métier. Cela ne se fit pas sans secousses. L’amalgame entre guerriers improvisés, officiers déserteurs de l’armée française et officiers formés dans les académies militaires de pays amis ne fut pas un long fleuve tranquille.
Cette tâche fut assumée d’abord par Krim Belkacem puis par un état-major général installé en 1960 et dirigé par le colonel Boumediène avec comme adjoints les commandants Mendjeli (Wilaya II), Zerrari Rabah (Wilayas III et IV), Kaïd Ahmed (Wilaya V). Ils héritaient d’un projet conçu par le commandant Idir en 1959. Dans ce projet, l’armée des frontières constitue la force principale. Une partie des effectifs des wilayas la rejoindrait, l’autre partie serait reversée dans des corps répressifs à créer. La mise en œuvre de cette troisième phase échut au colonel Boumediène et à ses collaborateurs. Elle se déroula après l’indépendance, dans un contexte marqué par l’implosion du FLN dans une société hétérogène, divisée par les rivalités anciennes et nouvelles et travaillée par des forces centrifuges. Les classes urbaines (bourgeoisie, classe ouvrière, intelligentsia) étaient à l’état embryonnaire et segmentées.
Noyées dans l’océan rural et bousculées par la vague plébéienne, elles ne pouvaient prétendre au commandement de la société que par procuration. Le poids écrasant de la colonisation et l’effacement des notables compromis avec la colonisation ont créé un vide social.
On a vu alors surgir du sol l’insurrection déclenchée, des meneurs d’hommes courageux sortis du peuple, des chefs insolites, audacieux, conservateurs, indifférents aux idées, peu regardants sur les formes d’action et passant sans scrupules d’une faction dirigeante à l’autre.
Ils évoluaient dans une situation où la crise du nationalisme a entraîné la marginalisation de secteurs civils et de personnalités qui ont tenté, des années 1920 à 1954, de construire dans les interstices laissées par le pouvoir colonial des espaces à potentialité démocratique. C’est à ces meneurs d’hommes que revint la sélection d’une nouvelle élite. Le rang qu’ils ont acquis à travers l’armée dépendait moins de leurs qualités intrinsèques que de la vague historique qui les portait. Le colonel Lotfi, mort au combat, en a dressé, dans des confidences au président du GPRA, Ferhat Abbas, un tableau saisissant : «J’ai observé, disait-il, chez le plus grand nombre d’entre eux (il s’agit des chefs), des tendances aux méthodes fascistes. Ils rêvent tous d’être des sultans au pouvoir absolu.
Derrière leurs querelles, j’aperçois un grave danger pour l’Algérie indépendante. Ils n’ont aucune notion de la démocratie, de la liberté, de l’égalité entre les citoyens. Ils conserveront du commandement qu’ils exercent le goût du pouvoir et de l’autoritarisme. Que deviendra l’Algérie entre leurs mains ?» C’est à ces chefs liés au peuple et au travail politique des civils que l’Algérie doit d’avoir recouvré son indépendance. C’est également à ces chefs que Ben Bella et Boumediène doivent leur pouvoir. Mais très vite, ils vont leur apparaître comme un obstacle à la construction d’un Etat.
Chaâbani considérait le Sahara comme sa chasse gardée. Il s’est dressé contre Boumediène pour maintenir son contrôle sur son fief régional et devenir un partenaire dans le partage du gâteau national. Contre le colonel Boumediène, il n’avait aucune chance. L’impunité dont il a bénéficié tout au long de sa carrière lui a fait perdre le sens de la mesure et des rapports de force. Sommé de quitter le commandement de la région saharienne, il refuse d’obéir et oblige l’administration à ne plus reconnaître l’administration centrale. Il ouvrait malgré lui un champ d’action à toutes les forces extérieures hostiles à l’Etat algérien.
C’est la raison pour laquelle le journal que je dirigeais, Révolution africaine, a appelé le gouvernement à réagir. La dissidence de Chaâbani s’est produite le 4 juillet et a pris fin le 11 du même mois. Entre ces deux dates, Révolution africaine a publié trois articles ; deux éditoriaux sous ma signature, le troisième intitulé «Les féodalités bureaucratiques», exprimait le point de vue de la direction du FLN ; y était relaté le fond de l’affaire Chaâbani. Celui-ci a été jugé sans garantie de justice par un tribunal militaire les 2 et 3 septembre et la sentence exécutée dès le procès terminé. A cette date, je n’étais plus le directeur de Révolution africaine ; Amar Ouzeggane m’y avait remplacé dès le 29 août. Je ne pouvais, donc écrire, comme l’affirme Chérif Mehdi, un article incendiaire le lendemain de son exécution ! Pourquoi fausse-t-il la chronologie des faits sinon pour valider un mensonge et suggérer que j’étais l’inspirateur de l’exécution de la sentence évacuant la responsabilité des militaires qui l’ont condamné ?
Drôle de logique que celle qui épargne les militaires membres du tribunal pour incriminer celui qui a refusé la grâce, à savoir le président Ben Bella ! Pourquoi proférer à mon encontre une accusation grave sans citer sa source ? Pour qui roule-t-il et qui protège-t-il ? J’ai interrogé et enregistré le colonel Zbiri sur l’affaire Chaâbani. A aucun moment, il n’a évoqué mon nom. Il savait bien qu’entre la gauche socialiste et le président Ben Bella, le torchon brûlait depuis la fin du congrès du FLN, en avril 1964. En vérité, s’il fallait résumer la substance des luttes qui dominèrent la vie politique après 1962, elles s’ordonneraient presque toutes autour de la conquête du pouvoir, de son exercice et de l’usage qu’il convient qu’en fassent ses détenteurs du moment.
Mais aussi sur leur identité et leur droit à l’occuper. L’affaire Chaâbani n’a pas dérogé à cette logique, le pouvoir au bout du fusil régissant les rapports entre les candidats à la succession de l’Etat colonial. Elle n’a été qu’un moment dans la dissolution de la faction qui a porté Ben Bella au pouvoir et de l’affirmation de l’autorité du colonel Boumediène sur l’ensemble de l’armée. L’article de Cherif Mehdi participe des usages politiques du passé et n’a rien à voir avec l’histoire. Le recours au passé n’est ni politiquement innocent ni fortuit. Il s’intègre à la campagne en faveur du général Nezzar organisé par le Soir d’Algérie et repose sur une interpellation fondamentale, la sacralisation d’un des chefs de l’armée. Depuis quand une armée s’identifie à ses chefs avant de s’identifier à la nation ? S’agit-il d’une caste ou d’une institution au service du pays ?
La désinformation est une technique vieille comme le monde. Elle vise ici à faire taire un homme qui dérange. On veut faire croire au lecteur qu’aujourd’hui, je dénonce les disparitions, les enlèvements, la torture,  alors qu’hier, au cabinet de Ben Bella, j’étais moins regardant.
Le procédé utilisé à cette fin est ignoble et soulève le problème de l’itinéraire des hommes qui l’utilisent, de leurs idées, de leurs pratiques. Contrairement à toute interpellation honnête d’un acteur politique où on produit, à la fois, le point de vue de l’accusateur et du défendeur, ici, on commence par publier l’article de l’accusateur et par lyncher le défendeur ; en ce sens, les médias ne sont plus un véhicule de l’information mais l’instrument de manipulateurs de l’opinion publique, d’un spectacle qui ne répond qu’à une règle : salir. Dénoncer le fait du prince devient un crime de lèse majesté. Prêtons l’oreille sur ce sujet à Saâd Dahlab, ancien membre du CCE et ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Ben Khedda : «Nous devons (au fait du prince) de voir nos concitoyens constamment s’incliner devant le fait accompli.
Nous ne discutons jamais les initiatives unilatérales du chef, encore moins ses ordres, même lorsque nous sommes responsables devant la nation. Nous nous contentons d’entériner le fait du prince et même de l’applaudir quel que soit ce que nous pensons.» Ce comportement relève d’une culture politique archaïque encore en vigueur dans certains pays musulmans. Cette culture distingue, en matière d’autorité, le berger et le troupeau. Ce à quoi nous convie Chérif Mehdi, c’est de nous comporter comme un troupeau, de nous confier à un guide et de considérer l’arbitraire comme relevant de la nature des choses. Nous sommes au XXIe siècle. En entrant dans le monde moderne, nous avons acquis la conscience de nos droits et nous avons appris à les revendiquer et à les défendre.
C’est grâce à cette mentalité nouvelle que nous avons vaincu le colonisateur. Là où la force tient lieu de droit, où les libertés individuelles, notamment la liberté de conscience, sont bafouées, il n’y a pas de place pour le progrès. Ne permettons pas à de mauvais bergers et à leur meddah de nous faire perdre la conscience de nos droits et de nous inculquer, par la répression, la corruption et le conditionnement, l’esprit de soumission. Les droits humains ne sont pas un luxe mais une nécessité politique et sociale, un bouclier efficace contre toutes les formes de domination qu’elles soient le fait de l’étranger ou des nationaux. Devons-nous nous taire sur la pratique de la torture ? Je réponds non. Ceux qui en usent doivent-ils en répondre devant les tribunaux ? Je dis oui.
La question de la torture et de la violence contre les populations, je l’ai soulevée en 1964 à propos de la Kabylie, lors d’une session du comité central qui a montré, malheureusement, que cette instance était loin d’être mûre pour un tel débat. «Donnez-moi des preuves de torture», a demandé Ben Bella, désorienté. «J’en ai», réplique Saâdaoui de Draâ El Mizan en exhibant un dossier. Lui ravissant la parole, le colonel Boumediène intervient pour dire : «Donnez-moi un autre moyen pour avoir des renseignements» sans manquer de nous traiter de «rêveurs» ! Cherif Mehdi oublie-t-il, dans le procès qu’il m’intente, que de tels propos ont déjà été entendus lors de notre guerre de libération en France et qu’ils ont suscité une vague de protestations des intellectuels libéraux et de gauche ?
Avaient-ils tort, ces intellectuels, de se dresser contre les méthodes barbares de leur armée dont les chefs les ont accusés de trahir la France et de manquer de patriotisme ? Lorsqu’il dresse un réquisitoire contre le régime du président Ben Bella, l’auteur de l’article en parle comme si lui était extérieur à l’Etat, que l’armée n’en était pas la colonne vertébrale et les militaires l’acteur hégémonique(3). Dois-je lui rappeler que sa conception du devoir en a fait le complice d’un sacrilège, à savoir le recel des cadavres des Colonels Amirouche et Si El Haouès. Un citoyen, conscient de ses droits et de ses devoirs à l’égard de son peuple, n’aurait jamais accepté de couvrir longtemps une telle vilénie. Sauver l’indépendance des menaces qui peuvent faire d’elle un non-événement relève de l’urgence. Mehdi Cherif a participé à trois coups de force : contre le GPRA, contre Ben Bella et contre Boumediène. N’est-il pas temps pour lui, comme pour nous tous, de réfléchir et de nous interroger autrement sur le rôle de l’armée et de sa place dans la nation ?


Renvois
-1) Le professeur Abdelmoumène a été arrêté en même temps que Ahmed Taleb Ibrahimi, Aït Challal et Mohammed Mellah. Abdelmoumène peut témoigner que je n’ai cessé d’intervenir en leur faveur jusqu’à leur libération. A ma connaissance, seul M. Mellah a été torturé par la gendarmerie. Il est significatif que Cherif Mehdi ne cite que les cas des personnalités promises à des carrières à l’ère de Boumediène. Il est également significatif qu’évoquant l’auditoire des manifestations politiques en faveur de Ben Bella, il parle «des foules qui hurlent». Comme dans d’autres révolutions, les plébéiens algériens notabilisés tournent le dos à leurs origines.
-2) J’en citerais trois : a) début novembre 1964, le colonel Tahar Zbiri proteste auprès de moi à propos de jugements que j’aurais tenus sur l’armée. Le lendemain, je suis convoqué par Ben Bella. Selon les services de renseignement, j’aurais dit à un journaliste de Libération que le défilé de l’ANP ressemblait à un défilé de l’armée française. Malheureusement pour les calomniateurs, à la date indiquée par les informateurs, je me trouvais à Constantine muni d’un ordre de mission. A la même date, Estier n’était pas en Algérie ; b) un jour vers minuit, la police de la présidence dirigée par le commissaire Hamadache frappe à ma porte. Un ministre, qui était mon voisin, l’avait avisé qu’une orgie se tenait à mon domicile. On y célébrait le mariage d’un opposant  tunisien, Ibrahim Tobbal avec une diplomate algérienne ; c) un autre jour, un des fondateurs de l’association des Oulémas, Cheikh Kheireddine, se présente à mon bureau : «Je viens, me dit-il, d’acquérir une orangeraie pour inviter les amis qui nous ont aidés pendant la guerre. Les autorités veulent me la prendre en vertu de l’annulation des transactions sur les biens vacants. Hier, le colonel Boumediène est venu rompre le jeûne chez moi et m’a assuré que j’étais le seul à pouvoir régler ce problème. Tous les acquéreurs de biens vacants en litige avec l’Etat étaient sciemment orientés vers moi pour me faire endosser des décisions prises ailleurs.»
-3) On disserte beaucoup sur le pouvoir personnel de Ben Bella. Voici quelques preuves du contraire : lors de la préparation du congrès, la commission que le bureau politique a mise en place a rejeté, à plusieurs reprises, la demande faite par le président Ben Bella d’être élu secrétaire général par le congrès et non par le comité central. Cette requête n’a été agréée qu’après accord du chef de l’armée et de ses partisans. Autre fait : la proposition de Ben Bella de  créer au FLN une commission militaire pour former politiquement les cadres de l’armée a été contestée par Boumediène, qui a eu gain de cause. Sur cette question, Zbiri, Chaâbani et Boumediène étaient du même côté.

Mohammed Harbi
In El Watan 2012-06-04

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