mercredi 20 avril 2011

Tal Al-Mallouhi, déjà une année dans les geôles des services syriens


Aujourd’hui, le 27 décembre 2010 est une journée remarquable.
Il s’agit d’un date qui a pris une quatrième dimension depuis l’année passée. Du moins, pour certains d’entre nous. Les vivants !

Cette fois, je veux parler de la Syrie.
Mais je ne puis m’empêcher de rappeler qu’il est évident que j’emmerde ses gouverneurs tout comme j’emmerde tous les gouverneurs du monde arabe en commençant par ceux, débiles, ignares et arriérés mentaux, de mon propre pays : l'Algérie.

Je vais parler de la Syrie.

La Syrie donc.
Cet autre pays arabe où un autre tyran arabe, sanguinaire et hideux, règne avec le fer et le feu, entouré de canailles lèches-cul (services de sécurité ou de sureté, qu’importe !) prêtes à tout détruire pour que le roi-président demeure roi-président dans sa tour d’ivoire isolé de son peuple, un peuple maintenu dans l’ignorance et la faim.

Ce matin de vacances hivernales ennuyeuses, je me suis réveillé trop tôt.
Rien à faire, et pas d’envie d’étudier ; il fait si froid pour que je sorte ; je lis donc les articles d’archives en divers journaux arabes et voilà que je retrouve le nom de Tal Al-Mallouhi.
Cela ne vous dit rien ? Vous êtes sur…
Qui est Tal Al-Mallouhi ? Question que poserait, en ce moment, beaucoup de non-vivants arabes.
Elle est une brave jeune fille incarcérée voilà exactement un an parce qu’elle avait écrit un poème ! Tel est son cas. Juste un autre…
Bienvenue à quiconque voudrait comparer entre le sort de la belle, courageuse et poétesse jeune fille, et celui du preux Julian Assange, l’éditeur en chef de Wikileaks. Ce dernier, défiant les grands des grands de ce monde pourri est un homme libre (accusé d’agression sexuelle - qu’il nie -, pas d’activité terroriste !).
Mais depuis quand les êtres humains sont égaux en droits ?
Nous songeons à un avenir lointain. Un autre monde. Celui où la pourriture qui nous règne sera de l’histoire antique.

D’abord, parlons un peu de la Syrie.
La Syrie n’est pas un pays libre, indépendant. C’est un pays partiellement occupé (colonisé) par Israël. En fait, la région du sud-ouest dite le Golan, un plateau au sol riche, est occupée par Israël. Et depuis 1967 !, après la défaite incontestable des arabes dans la guerre des six jours.
L’entité sioniste a fait pire.
Depuis 1981, le plateau du Golan est annexé officiellement par l’Etat juif. Qu’importe si la communauté internationale, abondante en déclaration et infertile en action, ne reconnait pas l’annexion !
N’est-ce pas le président américain Obama lui-même qui a déclaré être incapable d’arrêter ou d’imposer l’arrêt des constructions de colonies de peuplement israéliennes en terre non-reconnue comme israélienne ? Eh bien c’est le cas.
Donc la Syrie est occupée.
Dans sa partie libre, la Syrie est un Etat liberticide ! Les habitants du Golan vivent mieux, vraisemblablement, que leurs sœurs et frères en terre dite, par abus terminologique, libre.
Le rapport de The Economist, Democraty index of 2009, classe la Syrie 156e (entre l’Algérie 133e, et la Corée du Nord 167e-dernière !). C'est-à-dire : pas de démocratie ! RSF (Reporters Sans Frontières) classe le pays de Bechar le Vampire, comme ennemi d’Internet (liste qui comporte 12 pays, dont quatre arabes !), c’est-à-dire un pays spécialisé, expert en matière de violation du droit d’expression sur la Toile. Environ 240 sites sont censurés dont facebook et blogspot !
Dans le classement mondial de la Liberté de la presse, la Syrie est 173e, tout près de la dernière case. Un pays où une répression criminelle étatique féroce n’attarde jamais de détruire n’importe quel journaliste ou blogueur qui ose dire le moindre mot sur le régime illégitime.
La Syrie est 111e dans le rapport sur le Développement Humain, loin derrière un pays comme le Mexique, classé 56e.
Selon Humain Rights Watch, la situation s’est détériorée, en questions des droits humains, en 2009. Ainsi la décade de Bechar suceur de sang a connu une pire répression que les décades de son père, aussi sanguinaire et hideux que lui.

A l’intérieur de la Syrie, il n’y a pas d’opposition politique ni de société civile digne de ce nom. Cela rappelle l'Algérie. Arrestations sans mandats d’arrêt, Détentions et incarcérations arbitraires, tortures inhumaines, disparitions inexpliquées de citoyens, répression contre toute sorte de minorité, sont, entre autres, le lot quotidien des misérables syriens.
Et dans cet Etat qui certains disent laïc, la femme a encore besoin d’une autorisation d’homme pour travailler ou voyager ! Quelle laïcité obscurantiste !
J’en profite pour relater cet évènement, que j’ai lu dans le rapport de « Humain Rights Watch » 2010, page 560 (rapport intégrale) : Une jeune fille de 18 ans avait subi une tentative de viol sexuel par son voisin.
Qu’avait fait donc son père ? 
Il l’a tuée !
Le code pénal syrien requiert deux ans de prison !
Ce crime est dit : crime d’honneur.
C’est le cas dans toute société machiste, misogyne et archaïque, et où le sous-développement mental des citoyens est une priorité sur laquelle veille l’Etat illégitime de non-droit. Et c’est en 2010 !
En Arabie Saoudite, un pays antihumain où tout citoyen est un potentiel terroriste, un homme avait violé une femme. Elle a déposé tout naturellement plainte contre le violeur. Qu’a dit la justice de ce pseudo-pays ? On a accusé la femme de …séduction !

Le régime syrien ne peut avoir de qualificatif : ennemi des vrais laïcs, ennemi des communistes, ennemi des islamistes, ennemi des démocrates de toutes natures… ennemi de tout. Ennemi de la vie, quoi !
Le régime syrien est le régime algérien avec une haine de plus envers les islamistes (ces derniers – Soltani, Belkhadem… - étant admirés par le régime Algérien).
Seuls les hommes liges adorateurs du président et les lèches-culs des membres de ses innombrables services de sécurité (il y en a 25 services !) sont respectés comme humains.

La Syrie donc.
Pas de démocratie, pas de Liberté ni de droits fondamentaux, et pas de développement ! Que reste-il ? Rien ! Rien sur rien.

Telle est l’atmosphère funeste où vivait Tal Al-Mallouhi. Elle écrivait des articles et poèmes sur son pays, sur la Palestine et le monde arabe en général dans trois blogs.
Le problème est que dans tous les articles de la lycéenne qu’on a empêché de poursuivre ses études, il n’y avait pas la moindre critique envers le régime, ou d’opposition du genre que ce que vous lisez dans mes articles.
La fille a tenu de rappeler au président (illégitime) ses promesses qu’il n’avait machinalement pas tenues. Comme c’est le cas dans tout l’espace arabe nauséabond. Son sort : la prison !

Bientôt, en 2013, la Syrie fêtera 50 ans d’état d’urgence.
Elle devance l’Egypte avec ses trente années et l’Algérie avec deux infernales décennies d’état d’urgence.
Le régime syrien avec tous les problèmes qu’il a, commençant par l’occupation du Golan depuis plus de quarante ans, trouve le temps d’incarcérer en dehors de toute procédure légale des… bloggueurs.
Les journalistes en ont l’habitude et ont compris comment ça marche, c’est pour ça que les libres d’entre eux ont quitté ce pays. Mais les bloggueurs !...
Dans la majorité des cas, les bloggueurs -comme moi- sont des étudiants ou des lycéens. Et n’oubliez jamais que nous parlons du monde arabe, un monde où les citoyens sont des ennemis de la lecture et de l’écriture. Les blogueurs, notamment politiques (cyber-ativistes), sont donc en quelque sorte exceptions à cette haine pathologique du livre. Ils rapportent des informations en les commentant, s’expriment sur les sujets qui les intéressent et intéressent leurs pays, etc.
Aux Etats-Unis d’Amérique, on parle de cinquième pouvoir (le quatrième étant les médias traditionnels). Ce qui ne convient pas dans le monde arabe car il n’y a pas de quatrième pouvoir. Les Etats Arabes, qui ont réussi à contrôler la majorité des journaux à l’intérieur des frontières, essayent d’étouffer le fœtus qu’est la blogosphère arabe. Réussiront-t-ils ? Je ne sais. Mais c’est probable, ces gouverneurs illégitimes étant soutenus par des armées dirigées contre leurs propres-peuples (tout en étant incapable de libérer un mètre de la Palestine occupée) et ayant l’appuie des puissants et hypocrites occidentaux.
Ils n’épargneront aucun moyen, la preuve étant l’incarcération arbitraire de Tal Al-Mallouhi (qui est juste un cas parmi des milliers), le 27 Décembre 2009. Et par surcroit, le maintien de sa famille dans l’ignorance totale de son état.
Certains osent évoquer la mort de la brave jeune fille sous la torture. D’autres rassurent qu’elle est en vie, tout en admettant qu’on lui avait infligé des tortures antihumaines.

Une année donc dans les sous-sols honteux du régime éhonté.

Les algériens doivent avoir honte car ils n’ont montré aucun signe de solidarité avec la jeune ni avec sa famille. Je n’ai même pas trouvé un article d’une plume algérienne sur le sujet.
Cet article serait donc le premier de la part d'un Algérien sur Tal !
Et aucun prétexte n’est plausible comme celui, ici pire que là-bas, ou je ne sais quoi ! Les Egyptiens, les Yéménites et autres l’ont faits et on sait bien la situation en Egypte et que le Yémen est en guerre civile dévastatrice.

Voici les adresse des blogs de Tal Al-Mallouhi (en arabe) :

Son blog principal
Palestine
Latters

Sa biographie sur wikipédia fr :
Sur wikipédia arabe (plus de détails):

Par Lyes Akram
Cet articles était publié le 27 Décembre 2010 dans mon ancien blog.

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