RCD : Saïd Sadi passe la main

Selon le site d’information Algérie Expresse, Saïd Sadi ne se présentera pas à sa propre succession à la tête du RCD. « Jeudi, 8 mars 2012, Saïd Sadi a annoncé devant  les membres du secrétariat national de son parti qu’il ne présentera pas sa candidature à la présidence du RCD lors du 4ème congrès qui aura lieu les 9 et 10 mars », lit-on dans Algérie Express. Pour le moment, le site du RCD n’a pas rapporté cette information, laquelle, si elle vient de se confirmer, constituerait une véritable première dans la chronique politique algérienne, depuis l’indépendance du pays, aussi bien au sein de l’opposition démocratique ou islamiste que parmi les partis du régime. Un chef de parti passe la main démocratiquement ! En effet, tous les partis algériens ont cette particularité de garder leurs présidents, tels des « zaïms » perpétuant au grand dam du civisme le mythe de l’homme providentiel, jusqu’à leurs décès (comme l'islamiste Mahfoudh Nahnah) ou leur destitution (le cas le plus célèbre demeure l’islamiste Abdallah Djaballah, deux fois destitué) parfois œuvre du DRS…

A 65 ans précisément, c’est en effet le temps pour Saïd Sadi de passer la main. A titre d’information et pour avoir une idée sur la situation ailleurs, il faut savoir que même en Chine, considérée comme une dictature partout dans le monde, l’âge est un critère respecté, puisque l’on respecte la biologie. L’âge de la retraite est fixé à 65 ans, pour les civils et les militaires, dont le président issu du Parti, les responsables de celui-ci et les généraux, qui se retirent tous conformément à la loi. Et la règle est observée, avec cette autre : le président n’a pas le droit de dépasser deux mandats ; violée en 2008 en Algérie par Abdelaziz Bouteflika, moribond.

Autre information : des études sérieuses montrent qu’à partir de 65 ans, l’homme devient de plus en plus attaché à la routine, hostile aux changements, si futiles soient-ils. Pour un homme politique, qui plus est opposant, c’est le comble. Et en Algérie, nous avons des chefs de partis nonagénaires, dans un pays où près de 70% de la population n’a même pas 30 ans ! Bref, Saïd Sadi a déclaré, en substance, toujours selon Algérie Express : « Notre génération a ébranlé le parti unique et a institué une éthique politique. Le RCD est à l’origine du seul projet alternatif digne du sacrifice et des espérances algériennes. Le parti a formé les cadres qui organisent la vie du Rassemblement, il est temps que la nouvelle génération prenne ses responsabilités. »

Une consécration, donc, de la démocratie !

Wait and see.

Lyes Akram